La répétition
La répétition consiste à reprendre les mêmes termes, sans aucune modification lexicale.
La répétition peut être une faute de style, mais elle peut aussi exprimer une idée : dans l'exemple donné, l'auteur insiste sur la grisaille générale du paysage et traduit ainsi l'uniformité, la monotonie qui s'en dégage.
La terre était grise, le blé était gris, le ciel était gris (Giono)
La redondance
La redondance exprime la même idée par une accumulation de synonymes.
La redondance peut être une erreur, mais elle peut aussi traduire une réalité. Le ciel n'est pas seulement noir physiquement, c'est l'obscurité morale et métaphysique qui se trouve concrétisée.
Le ciel était noir, sombre, obscur...
Le pléonasme
Le pléonasme consiste à employer une expression, un terme superfétatoire parce que son sens est déjà contenu dans le terme essentiel.
Le pléonasme peut être une faute de langage. Toutefois, il permet aussi d'insister sur la vérité de l'énoncé. Ainsi, dans l'exemple de Corneille, la mention des yeux montre que le spectacle doit être réel.
Puissé-je, de mes yeux y voir tomber ce foudre (Corneille)
sortir dehors, monter en haut, allumer la lumière, un petit nain, une jeune adolescente, puis ensuite, mais au contraire,
comme par exemple, voire même, Il ajouta quelques détails de plus. Il prévoit d'avance.
L'anaphore
L'anaphore est la reprise du même terme, de la même expression en début de proposition, de phrase, de vers, de strophe ou de paragraphe.
L'anaphore est une reprise de ce qui a été dit (ana, à l'inverse). Elle peut être grammaticale lorsqu'elle substitue au nom propre un pronom, une périphrase. Elle est stylistique lorsque les mêmes termes sont employés. Elle peut être continue en début de vers, mais aussi discontinue. Par exemple, Zola emploie l'anaphore
« J'accuse » au long de son article comme un leitmotiv. Cette figure met en valeur une obsession ou une idée dont on veut convaincre les destinataires.
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant!
Rome qui t'a vu naître, et que ton coeur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
(Corneille)
Il y a des petits ponts épatants
Il y a mon cœur qui bat pour toi
Il y a une femme triste sur la route (Apollinaire)
L'accumulation
Des termes de même nature grammaticale sont juxtaposés, sans aucun autre lien. Il n'y a pas de progression par le sens.
L'accumulation traduit une impression de désordre, de chaos et de foisonnement.
Au ciel, au vent, au roc, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot (Hugo)
La gradation
Des termes d'intensité croissante ou décroissante se succèdent.
La gradation fait porter l'effet sur le dernier terme qui doit être le plus marquant par son sens. Au contraire de l'accumulation, les éléments de la phrase ne sont pas équivalents par leur sens.
Ah ! Oh ! Je suis blessé, je suis troué, je suis perforé, je suis administré, je suis enterré ! (Jarry)
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue. (Racine)
Veni, vidi, vixi. (César)
Je me meurs, je suis mort, je suis enterré. (Molière)
Le parallélisme
Une construction syntaxique identique est employée dans deux propositions, deux phrases, deux vers.
Le parallélisme met en évidence une similitude ou une opposition. Il peut entrer dans des antithèses.
Il n'avait pas de fange dans l'eau de son moulin.
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge. (Hugo)