Etudier les caractéristiques du roman autobiographique
Ahmed SEFRIOUI, la boite à Merveilles, 1954
Les personnages principaux de l'œuvre : Je : C'est
l'auteur-narrateur-personnage. Il est le fils de lalla Zoubida et de
Sidi Abdeslem. Il s'appelle Sidi Mohamed.âgé de six ans, il se sent seul
bien qu'il aille au M'sid. Il a un penchant pour le rêve. C'est un
fassi d'origine montagnarde qui aime beaucoup sa boite à Merveilles,
contenant des objets mêlés. Il souffre de fréquentes diarrhées
La boite à merveilles : Le véritable ami du narrateur. Elle contenait des boules de verre, des
anneaux de cuivre, un minuscule cadenas sans clef, des clous à tête
dorée, des encriers vides, des boutons décorés, des boutons sans décor,
un cabochon (=bouchon en verre ou en cristal de forme arrondie) de verre
à facettes offert par Rahma et une chaînette de cuivre rongée de
vert-de-gris offerte par Lalla Zoubida et volée par le chat de Zineb
Lalla Zoubida :la
mère du narrateur. Une femme qui prétend être la descendante du
prophète et s'en vante (s'en flatte). Elle croit aux superstitions. Ses
yeux reflètent une âme d'enfant ; elle a un teint d'ivoire, une bouche
généreuse et un nez court. Elle n'est pas coquette. Agée de vingt-deux
ans, elle se comporte comme une femme vieille.
Sidi Abdeslem :
le père du narrateur, homme d'origine montagnarde. Il s'installe à Fès
avec sa famille après avoir quitté son village natal situé à une
cinquante de kilomètre de la ville. Il exerce le métier de tisserand
(=fabriquant des tissus) Grâce à ce métier, il vit à l'aise. Homme fort
et de haute taille. Un homme barbu que le fils trouve beau. Il a la
quarantaine.
La chouaffa :Voyante, c'est la principale locataire de Dar Chouaffa et on l'appelle tante kanza.
Dris El Aouad :C'est un fabriquant de charrues. Il est époux de Rahma. Il a une fille âgée de sept ans qui s'appelle Zineb.
Fatma Bziouya : Elle partage avec la famille du narrateur le deuxième étage, son mari Allal est jardinier.
Abdelleh : Il est épicier. Le narrateur lui attribue toutes les histoires merveilleuses qu'il a eu l'occasion d'entendre.
Le fqih du Msid :Maître de l'école coranique. Il somnole pendant que les écoliers récitent les
versets du Coran. Il distribue des coups de baguette au hasard.
Un grand maigre à barbe noire, dont les yeux lançaient des flammes de colère et qui habitait rue Jiaf.
Lalla Aicha : Une ancienne voisine de lalla Zoubida, c'est une Chérifa qui a su rester
digne malgré les déception du sort et dont la connaissance flattait
l'orgueil de lalla Zoubida.
Driss le teigneux :Fidèle serviteur de Sidi Abdessalem, il garnissait (= remplissait) les canettes et faisait les commissions.
Résumé général de l'œuvre :L'auteur-narrateur personnage raconte son enfance alors qu'il avait six ans. Par un va et vient entre le point de vue de l'auteur-narrateur adulte et de
l'auteur-narrateur enfant , le lecteur entre dans le monde solitaire du
narrateur qui malgré quelques timides amitiés ne semble compter comme
véritable ami que la boite à merveilles. En faisant le bilan de son
enfance, l'auteur raconte ses journées au Msid auprès du fqih et de ses
condisciples (=collègues), la maison de Dar Chouafa et les habitudes de
ses habitants ainsi que le souvenir de fierté de sa mère concernant ses
origines et son habitude à passer du rire aux larmes en plus de son art
de conter les événements d'une façon qui passionnait son auditoire. De
part son genre, le récit reste un véritable témoignage du vécu de ses
personnages par la fréquence des noms de quartier qui constituent une
véritable cartographie géographique. La figure calme du père est mise à
rude épreuve dans le marché des bijoux quand il vient aux mains avec le
courtier avant d'acheter les bracelets or et argent à sa femme.
Cet incident précède l'annonce de la perte du capital dans le souk des haïks
ce qui fait basculer le niveau de vie de la famille dans la pauvreté.
Après avoir assuré le quotidien de sa famille, le père part aux environs
de Fès pour travailler comme moissonneur. Après un mois d'absence, il
rentre chez lui pour apprendre le divorce de Moulay Larbi avec sa
seconde épouse, la fille du coiffeur, ce qui lui permet d'exprimer son
soulagement quant à ce dénouement.
Schéma narratif : Etat initial :L'auteur-narrateur
personnage vit avec ses parents. Rien ne perturbe sa vie heureuse.
Cette phase occupe une place importante dans le récit (Ch. I jusqu'au
Ch. VIII). L'ampleur de cette étape traduit la félicité dans laquelle
baigne le petit enfant. D'ailleurs, il est plongé dans un monde
merveilleux.
Elément perturbateur :Ce qui trouble cette félicité c'est la ruine du père qui a perdu son capital : l'argent qu'il portait sur lui est tombé quelque part dans un souk.
Péripéties : Le voyage du père à la campagne, où il exerce un travail pénible afin de
pouvoir amasser de l'argent nécessaire pour se rétablir dans son
atelier. (Ch. VIII, IX, X, XI). Le congé accordé au petit qui ne va pas à
l'école coranique à cause de sa faiblesse. La tristesse de la mère qui
se rend aux mausolées et consulte les voyants.
Dénouement : Le retour du père.
Situation finale : Le retour de l'équilibre : le bonheur. La réouverture par le petit de sa boite à Merveilles.