Ceci n'est pas un appel à la révolte généralisée contre les parents, mais une réflexion sur une problématique sociale et familiale importante : ceux qui sont censés avoir le plus d'expérience et de maturité détiennent le pouvoir de décision certes, mais pas forcément toujours la vérité. Savent-ils baisser la garde et reconnaître leurs torts de temps en temps. That is THE question!
Il convient d'abord de s'interroger sur ce que l'on entend par «maturité». Un truc qu'aucune machine n'est capable de mesurer, contrairement à la majorité, légalement et inéluctablement fixée à 18 ans, que vous soyez super mûr depuis 3 ans ou un abruti de première catégorie !
L'immaturité peut durer une vie entière et c'est de toute évidence une bonne nouvelle, à condition bien sûr qu'elle soit un minimum maîtrisée et canalisée par l'adulte en question. Rien de plus agaçant en effet, que les «vieux jeunes» qui, s'habillant à la mode des 15-25 ans, employant les mêmes expressions et se forçant à paraître «cool» en toute circonstance, jouent un rôle ridicule et embarrassant pour leur entourage.
En revanche, pour un papa ou une maman, voire pour un papi et une mamie, savoir encore s'émerveiller pour des découvertes, poser des questions simples sur des sujets qu'ils ne maîtrisent pas et rire de bon cœur de petites blagues ou situations du quotidien, s'avère souvent très agréable pour les enfants qui vivent avec.
Au quotidien, la maturité des adultes qui nous entourent, souvent synonyme de responsabilité, est essentielle pour notre construction, notre bien-être et notre sécurité. Même si cette autorité qui pèse en permanence au-dessus de nos têtes peut nous paraître certains jours insupportable.
D'autant plus que, contrairement à un mythe trop répandu, ceci ne s'arrête pas comme par magie le matin de vos 18 ans. Ce jour-là, finalement tout à fait comme les autres, on est généralement en terminale ou en première année de Fac, d'IUT, de BTS ou autre et on est encore largement tributaires de nos parents, tant sur le plan affectif, que pratique et financier. Ni plus ni moins «mûr» que la veille ou que le lendemain.
Pour ceux qui travaillent déjà, la donne est un peu différente, puisque dans l'idéal et en théorie, ils ont leur appartement et leur indépendance financière. Ce qui n'empêchera pas qu'au prochain repas avec Tonton, Papa et Maman, ils se feront à l'occasion remettre gentiment à leur place.
Le syndrome «vous, les jeunes» n'est en effet pas près de s'éteindre, même s'il paraît un tantinet moins répandu que dans la génération précédente, celle de nos grands-parents. Sans parler de celle d'avant, où l'enfant n'avait souvent même pas le droit à la parole, ni à table, ni ailleurs dans la maison !
Le proverbe «la vérité sort de la bouche des enfants» ne date pourtant pas d'hier et n'a pas été inventé par hasard...
Que faire lorsque l'on a 16 ou 17 ans et que dans certaines situations, on est intimement persuadé que ni l'expérience (autre machin non quantifiable et toujours limité), ni la maturité de nos parents ne justifient un point de vue ou une décision qu'ils vous imposent plus ou moins brutalement ?
Facile à dire, mais c'est évidemment le dialogue qui doit prévaloir. S'il est impossible à l'oral en raison de réactions épidermiques d'un côté ou des deux, tentez l'écrit après vous être isolé et avoir pris le recul pour trouver le calme et les mots censés qui vont avec.
Avec de bons arguments avancés tranquillement et au bon moment, un adulte sûr de lui peut descendre d'un cran et ouvrir le dialogue. L'enjeu est souvent de taille, mais pas insurmontable : convaincre quelqu'un qu'il ou elle peut changer de temps en temps d'avis sous l'influence d'un «enfant» sans pour autant renier ni son autorité légitime, ni son ego plus ou moins encombrant...