Une
comparaison est construite selon un modèle très simple : on rapproche
deux choses qui ont un point commun, c’est-à-dire une ressemblance. Ce
rapprochement s’effectue à l’aide d’un mot de comparaison : Cet enfant
est blanc comme un cachet d’aspirine. Dans cet exemple, on compare
l’enfant à un cachet d’aspirine. Cette comparaison est rendue possible
car tous deux ont une ressemblance. Ils sont blancs. L’enfant est le
comparé. On le compare au cachet d’aspirine, que l’on appelle le
comparant. Enfin, la comparaison est exprimée à l’aide du mot comme que
l’on appelle l’outil de comparaison (mais il en existe d’autres : pareil
à, semblable à, ressembler à, tel que...) Enfin, on l’a dit, la
comparaison provient d’un point commun entre l’enfant et le cachet, la
blancheur dans notre exemple. Dans ce cas, on parlera de comparaison
motivée. Si ce point commun n’est pas exprimé, on parlera de comparaison
non motivée : Il est comme un cachet d’aspirine. Pour finir, on peut
observer qu’une comparaison est d’autant plus belle qu’elle est
inattendue : La terre est bleue comme une orange. Beau comme la
rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et
d’un parapluie. À chaque fois, il semble difficile d’expliciter le
rapprochement fait entre le comparé et le comparant, c’est-à-dire entre
la terre et l’orange d’une part, la machine à coudre et le parapluie
d’autre part. Cela ne veut évidemment pas dire qu’aucun rapprochement
n’est possible... La poésie utilise la comparaison, mais aussi la
métaphore. Le poète Stéphane Mallarmé se flattait même d’avoir banni le
mot comme de son vocabulaire.
Une
métaphore peut être définie comme une comparaison dont on aurait
retranché le mot comme (ou tout autre mot de comparaison). Prenons un
nouvel exemple de comparaison : Ce vieillard avance telle une tortue.
Dans cette comparaison, le vieillard est comparé à une tortue. Le point
commun n’est certes pas exprimé, mais on le devine. Il s’agit de la
lenteur que le verbe avance laisse entendre. Enfin, on remarquera
l’outil de comparaison telle. Si l’on considère que la métaphore est une
comparaison amputée de son outil de comparaison, on obtiendra la phrase
suivante : Ce vieillard est une tortue. Dans cette métaphore, seuls
subsistent le comparé (ce vieillard) et le comparant (une tortue). Nous
avons définitivement perdu l’expression implicite du point commun en
retirant le verbe avance. Aussi n’établissons-nous plus un rapport de
ressemblance entre le comparé et le comparant, mais un rapport
d’identification : le vieillard est une tortue. On conserve donc le
comparé et le comparant dans l’exemple ci-dessus. C’est ce qu’on appelle
la métaphore in praesentia, c’est-à-dire que le comparé est présent.
Toutefois, si l’on ne conserve que le comparant, la métaphore est dite
in absentia : Quelle tortue ! Dans ce dernier exemple, l’on comprendra
que l’on parle toujours (en termes peu polis, il est vrai) du vieillard
et non d’un reptile à quatre pattes enfermé dans une carapace ! On en
arrive, finalement, à une ancienne définition de la métaphore : cette
figure consiste à remplacer un mot (vieillard) par un autre (tortue).
Résumons par un tableau : Figures Comparé Point commun Outil de
comparaison Comparant Exemples Comparaison motivée x x x x Avec lenteur,
ce vieillard avance comme une tortue. Comparaison non motivée x x x Ce
vieillard avance comme une tortue. Métaphore in praesentia x x Ce
vieillard est une tortue. Métaphore in absentia x C'est une tortue. Deux
autres cas, la métaphore filée et la catachrèse.
La métaphore filée:
Filer une métaphore, c’est continuer, après avoir fait une première
métaphore, à utiliser un vocabulaire en relation avec cette première
métaphore, ce qu’il convient d’appeler le champ sémantique en somme :
Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en
connaîtrez jamais la profondeur. Parcourez-le, décrivez-le ! quelque
soin que vous mettiez à le parcourir, à le décrire ; quelque nombreux et
intéressés que soient les explorateurs de cette mer, il s’y rencontrera
toujours un lieu vierge, un antre inconnu, des fleurs, des perles, des
monstres, quelque chose d’inouï, oublié par les plongeurs littéraires.
(Le Père Goriot, Balzac) Dans cet exemple, une première métaphore (Paris
est un véritable océan) est poursuivie dans le reste de l’extrait
(Jetez-y la sonde, la profondeur, les explorateurs de cette mer...)
La catachrèse :Il
s’agit d’une métaphore dont on a oublié l’origine. Quand on parle des
pieds d’une chaise, on ne se souvient pas que le pied désignant la
partie inférieure d’une jambe est ici utilisé de façon métaphorique.
Ainsi, le mot pied n’est plus utilisé au sens propre, mais en un sens
différent qui désigne une réalité pour laquelle aucun autre mot
n’existait. En voici d’autres exemples : Les ailes de l’avion, les ailes
du moulin, l’aile d’un bâtiment Une feuille de papier La tête d’un
arbre, la tête d’une armée Un bras de mer, d’une rivière, d’un fauteuil.
L'hyperbole
(substantif féminin), vient du grec hyperbolê, de hyper (« au-delà ») et ballein (« jeter ») est une figure de style consistant à exagérer l'expression
d'une idée ou d'une réalité afin de la mettre en relief. C'est la
principale figure de l'exagération et le support essentiel de l'ironie
et de la caricature. On parle aussi d'emphase ou d'amplification. Exemples= Il est beau comme un ange.(On exagère sa beauté en le comparant à un ange.)Il est parti comme une fusée.(on exagère l'idée de la vitesse en la comparant à celle d'une fusée). On peut dire que l' hyperbole est un procédé qui consiste à exagérer l’expression pour produire une forte impression.Ex: -Je suis mort de fatigue.- Elle a versé des torrents de larmes.-Je connais tout!-Il avait une telle soif qu’il aurait bu toute l’eau du lac.-Ce colis pèse une tonne!- Je te l'ai déjà dit mille fois.