Généralités sur la conjugaisonLa conjugaison est l'ensemble des formes que peut prendre un verbe.
Le verbe est un mot de forme variable qui constitue l’un des éléments fondamentaux de la plupart des phrases. Il donne des informations sur le sujet de la phrase, que celui-ci soit un être animé, un objet, une idée, et permet de répondre à ce type de questions :
•
que fait le sujet ?•
qui est-il ?•
que ressent-il ?Les différentes formes que peut prendre le verbe ajoutent des précisions, par exemple sur l’époque à laquelle se situe une action, sur sa durée, sur sa réalité ou sa probabilité, etc.
La voix, le mode, le temps et la personne déterminent chacune des formes que peut prendre un verbe.
Les voixLa voix active indique que le sujet du verbe : 1. fait une action sur le C.O.D. : le chat mange la souris ; 2. est dans un certain état : le chat est fatigué.
La voix passive, toujours conjuguée avec l’auxiliaire être, indique que le sujet du verbe subit une action. Seuls les verbes transitifs directs (suivis d’un C.O.D.) peuvent être mis à la voix passive ; le sujet du verbe passif est le C.O.D. du verbe actif correspondant : La souris est mangée par le chat.
La voix pronominale indique que le verbe est précédé d’un pronom réfléchi, c'est-à-dire représentant le(s) même(s) être(s) ou la (les) même(s) chose(s) que le sujet, qui joue le rôle de complément : Tu te regardes dans la glace (te est un pronom personnel réfléchi).
Les modesOn appelle mode, la manière dont le verbe exprime l'état ou l'action. En français, on distingue deux types de mode :
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les modes impersonnels : ils ne sont pas introduits par un pronom personnel ; ce sont l'infinitif, le participe et le gérondif. Ils permettent d’attribuer au verbe des emplois réservés à d'autres classes tels que les noms ou les adjectifs.
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les modes personnels : ils sont introduits par un pronom personnel, je, tu, il, nous, vous, ils ou tout autre forme exprimant le sujet (Julie, le chat, les trains…). Ils sont au nombre de quatre :
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L'indicatif exprime des actions, des états ou des faits réels (passés, présents ou permanents), ou considérés comme certains dans le futur.
-
Le subjonctif exprime des actions ou des états non réalisés, souhaités, incertains.
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Le conditionnel exprime des actions ou des états dont la réalisation n’est (ou n’était) pas certaine et dépend (ou dépendait) d’une condition.
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L'impératif exprime l’ordre, la défense, l’encouragement, l’invitation.
Notons que l'impératif ne se forme qu’avec les pronoms (non exprimés) tu, nous, et vous.
On distingue
les temps simples des
temps composés. Un temps composé se construit toujours avec un auxiliaire puis le verbe au participe passé. Les quatre temps simples sont le présent, l’imparfait, le passé simple, le futur simple.
Les tempsLes temps sont les formes que peuvent prendre un verbe pour indiquer à quel moment de la durée se situe l'action par rapport au passé, au présent et au futur. Les nuances en fonction des conditions ou d'une hypothétique réalisation sont quant à elles exprimées par le mode.
On distingue les temps simples des temps composés. Un temps composé se construit toujours avec un auxiliaire puis le verbe au participe passé. Les quatre temps simples sont le présent, l’imparfait, le passé simple, le futur simple.
Voici les différents temps qui existent tout d'abord par rapport à une action au moment présent.
- Pendant l'action, nous avons le présent : la pluie tombe.
- Avant l'action, il y a tout d'abord l'imparfait avec son début et sa fin indéterminés dans le temps : la pluie tombait quand je suis entré.
Puis nous avons le passé simple qui marque une action soudaine : la pluie tomba brutalement. On ne l’exprime qu’à l’écrit.
Enfin nous avons le passé composé qui indique un passé proche : il a plu ce matin. C’est le temps généralement utilisé à l’oral.
- Après l'action, nous avons le futur simple : la pluie tombera demain.
Mais aussi le futur antérieur lorsque l'action est déjà terminée par rapport à une autre dans le futur : Dès qu'il aura fini de pleuvoir, il partira.
Ensuite voici les différents temps qui existent par rapport à une action du passé.
- Avant l'action, nous avons le passé antérieur : dès qu'il eut cessé de pleuvoir, il partit ainsi que le plus-que-parfait : il avait plu quand vous êtes entrés.
- Après l'action, nous avons le « futur du passé » qui se traduit dans la pratique par le conditionnel présent : Je croyais qu'il pleuvrait. Et lorsque l'action est déjà terminée par rapport à tel moment à venir (mais toujours dans le passé), on utilise le « futur antérieur du passé » qui se traduit par le conditionnel passé : je croyais qu'il aurait plu avant votre départ.
Les personnesEnfin, chaque temps comporte 6 personnes repérées par les pronoms personnels :
je,
tu,
il/elle/on,
nous,
vous,
ils/elles.
Au total, pour chaque verbe, il existe généralement 102 formes possibles ! Une bonne méthode d’apprentissage permet de les retenir plus rtapidement qu’il peut sembler au premier abord.
Les groupes
En français, les verbes peuvent êtres classés dans trois groupes différents.
PREMIER GROUPE : les verbes dont l'INFINITIF se termine en -ER sauf ALLER.
Particularité: il est le plus régulier de tous les groupes parce que son unique radical ne subit pas de modification au cours de la conjugaison: AIMER: aim-e; aim-ons; aim-ent). La difficulté de la conjugaison porte surtout sur les modifications orthographiques pour garder une bonne sonorité. C'est dans ce groupe que se créent les nouveaux verbes. On compte plus de 6000 verbes dans ce groupe.
DEUXIÈME GROUPE : ceux qui terminent en -IR (ces verbes ont l'infinitif en -IR et le participe présent en -ISSANT).
Il s'agit aussi d'un groupe régulier, puisque tous les verbes qu'il englobe se conjuguent en utilisant toujours de la même manière leur double radical : l'un pour les personnes du singulier et l'autre pour les personnes du pluriel : fin-is; finiss-ons). Avec le premier groupe, c'est le second groupe de référence pour la création des nouveaux verbes mais en moindre quantité. Il contient environ 300 verbes.
TROISIÈME GROUPE : appartiennent à ce groupe tous les verbes irréguliers. On parle de conjugaison morte au sein de ce groupe car plus aucun verbe ne se crée dans ce groupe. Au contraire même puisque certains de ces verbes tentent à devenir obsolètes. Cependant, il est important de les connaître car il s'agit souvent de verbes extrêmement fréquents. Ils sont aun nombre de 350 environ. On peut subdiviser ce groupe en différents sous-groupes :
1.
Les verbes terminés en -IR (comme MOURIR : mour-ant; mour-ons) ;
2.
Les verbes terminés en -OIR (comme RECEVOIR : recev-ant; recev-ons) ;
3.
Les verbes terminés en -RE (comme RENDRE : rend-ant; rend-ons) ;
4.
ALLER qui, malgré sa terminaison, est du troisième groupe.
On notera qu'il existe également deux auxiliaires en français (avoir et être) qui ne se classent dans aucun des groupes précédents.
Voici l'ensemble des verbes du troisième groupe. On marque en gras les modèles à connaître :
Sous-groupe 1tenir - s'abstenir - appartenir - contenir - détenir - entretenir - maintenir - obtenir - retenir - soutenir - venir - avenir - advenir - bienvenir - circonvenir - contrevenir - convenir - devenir - disconvenir - intervenir - obvenir - parvenir - prévenir - provenir - redevenir - se ressouvenir - revenir - se souvenir - subvenir - survenir - acquérir - conquérir - s'enquérir - quérir - reconquérir - requérir - sentir - consentir - pressentir - ressentir - mentir - démentir - partir - départir - repartir - se repentir - sortir - ressortir - vêtir - dévêtir - revêtir - survêtir - ouvrir - couvrir - découvrir - redécouvrir - recouvrir - entrouvrir - rentrouvrir - rouvrir - offrir - souffrir - cueillir - accueillir - recueillir - assaillir - saillir - tressalllir - défaillir - faillir - bouillir - débouillir - dormir - endormir - rendormir - courir - accourir - concourir - discourir - encourir - parcourir - recourir - secourir - mourir - servir - déservir - resservir - fuir - s'enfuir - gésir
NB : asservir, répartir et ressortir dans le sens de « être du ressort de » sont des verbes du deuxième groupe qui se conjuguent sur le modèle de finir.
Sous-groupe 2recevoir - apercevoir - concevoir - décevoir - percevoir - voir - entrevoir - prévoir - revoir - pourvoir - dépourvoir - savoir - devoir - redevoir - pouvoir - mouvoir - émouvoir - promouvoir - pleuvoir - repleuvoir - falloir - valoir - équivaloir - prévaloir - revaloir - vouloir - asseoir - rassoir - seoir - messeoir - surseoir - choir - déchoir
Sous-groupe 3attendre - tendre – détendre – défendre – entendre – étendre – prétendre – descendre – répandre – répondre – confondre – correspondre – perdre - mordre - corrompre - interrompre - rendre - vendre.
prendre - apprendre - comprendre - entreprendre - reprendre - surprendre.
atteindre - peindre – ceindre – geindre - teindre - déteindre - éteindre - étreindre - repeindre – feindre - reteindre.
craindre – plaindre – contraindre.
joindre – oindre - adjoindre – enjoindre – rejoindre.
rompre – corrompre – interrompre.
vaincre - convaincre.
faire - parfaire - contrefaire - refaire - satisfaire – surfaire.
plaire - complaire - déplaire – taire.
mettre – omettre - permettre - promettre – compromettre - admettre - remettre - soumettre – transmettre.
battre - abattre - combattre - débattre - rabattre - rebattre.
suivre – poursuivre – s’ensuivre.
vivre - revivre – survivre.
suffire – circoncire - confire - déconfire - frire.
dire – redire.
maudire
contredire - interdire - médire – prédire – dédire.
lire - élire - relire.
écrire - décrire - inscrire - prescrire - proscrire - récrire - retranscrire - souscrire - transcrire.
rire – sourire.
conduire - déduire - enduire - induire - introduire - produire - reconduire - réduire - reproduire - séduire - traduire.
nuire – luire – reluire.
boire – reboire.
croire
accroître - connaître – méconnaître – reconnaître
apparaître - comparaître - disparaître - paraître - réapparaître - transparaître.
accroître - croître - décroître.
naître – renaître.
traire – soustraire – extraire – se distraire – abstraire.
plaire – complaire – déplaire.
moudre – remoudre.
coudre – découdre – recoudre.
absoudre
résoudre - dissoudre.
conclure - exclure - inclure.
clore - enclore
Sous-groupe 4
aller
Les auxiliairesIl existe en français deux auxiliaires : avoir et être. Ces deux verbes n'appartiennent à aucun groupe car leur rôle dans la conjugaison est différent. C'est pourquoi on les classe parmi les auxiliaires.
En effet, ils peuvent être utilisés comme un verbe à part entière. Être a alors soit le sens d'exister Et la lumière fut! soit il permet d'introduire un attribut : Il est fort. Quant à avoir, il s'emploie dans le sens de posséder : j'ai une voiture.
Mais être et avoir ont également un rôle d'auxiliaire, c'est-à-dire qu'ils servent à constituer certaines formes de la conjugaison d'un autre verbe. Ils permettent d'exprimer toutes les notions liées à la voix active ou passive et aux formes composées.
Les semi-auxiliairesOn définit généralement sept verbes comme étant des semi-auxiliaires. Il s'agit des verbes aller, venir, devoir, pouvoir, savoir, vouloir et faire. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un groupe à part entière mais plutôt de verbes qui, une fois combinés avec un autre verbe à l'infinitif ou au gérondif, peuvent perdre leur sens premier pour apporter des nuances dans une phrase.
On peut regrouper les semi-auxiliaires en trois catégories :1. aller et venir : lorsqu'ils sont suivis d'un infinitif, ils servent à modifier la valeur temporaire. On parle de périphrase verbale temporelle. On obtient ainsi le futur proche (je vais partir) et le passé proche (je viens de partir)
2. devoir, pouvoir, savoir et vouloir : ces verbes servent à "modaliser" le verbe à l'infinitif qui le suit. On parle de périphrase verbale modale.
- devoir indique la nécessité et parfois la probabilité : je dois travailler
- pouvoir marque la possibilité : il ne peut pas écrire
- savoir marque la compétence : il sait lire
- vouloir marque la volonté : il veut partir en voyage
3. faire et se faire:
a. lorsqu'il est suivi d'un infinitif, faire modifie le sens qui le suit afin de signifier que l'action n'est pas faite par le sujet mais par quelqu'un d'autre. On parle de périphrase verbale factitive. Voici un exemple de ce genre de construction : il fait relire ses œuvres.
b. à la forme pronominale suivie d'un infinitif, faire donne un sens passif à une phrase. Le sujet subit l'action. On parle de périphrase verbale passive. Voici un exemple de ce genre de construction : il s'est fait renvoyer de l'école.
Notons également que la structure être sur le point de/d’ + infinitif indique une action qui va se dérouler immédiatement. C’est ce qu’on appelle le futur immédiat : Ils sont sur le point de sortir ; elles sont sur le point d’arriver.
Lexique de la conjugaisonVoici un récapitulatif des principaux termes grammaticaux employés dans la conjugaison que l’on peut trouver sur le site suivant :
http://www.leconjugueur.com/frlexique.php