Lahcen Abrami a mis fin à sa carrière de footballeur en 2006, après avoir joué vingt ans au sein du club du Wydad et défendu les couleurs nationales au sein de l’équipe olympique et l’équipe A. A présent, il se sent délaissé par son club.
«Ma carrière m’a permis d’être en bonne santé, mais je n’ai pas gagné beaucoup d’argent. Et ce que je remarque, en général, c’est quand le footballeur marocain se donne à fond et réalise de très bons résultats, on s’intéresse à lui. Mais dès qu’il met un terme à sa carrière, personne ne se soucie de son existence. Le sportif se sent délaissé et que les responsables sont ingrats.
J’ai évolué au club du WAC, pendant une vingtaine d’années, j’y ai passé toute ma jeunesse. Pourtant, ils ne souviennent plus de moi», raconte Lahcen Abrami. «J’avais 8 ans quand je jouais au football. J’aimais beaucoup le ballon rond, je jouais souvent les week-ends et dès que j’avais du temps libre. Je suis natif du quartier Maarif, là-bas je jouais avec mes amis et mon frère jumeau El Hussein, au terrain de Gandhi et à la Cité plateau et aux terrains des écoles. Je m’exerçais sans cesse», se rappelle Lahcen Abrami.
En 1983, Abrami a intégré le club du Raja, puis après, il a quitté ce club et a continué à pratiquer le ballon dans les rues de son quartier. En 1986, il a rejoint l’équipe du WAC, il avait, à cette époque-là, 17 ans. Il a joué au Wydad de Casablanca de 1986 jusqu’à 2005. «J’avais beaucoup de volonté et je voulais à tout prix m’imposer au niveau national. Je me suis fait une place importante au sein du WAC et de l’équipe nationale A», confie-t-il. Connu pour sa discipline et son sérieux, Abrami se donnait à fond et montrait beaucoup de patience, car le principal, pour lui, est d’arriver à ses fins. «N’importe quel footballeur doit se comporter le plus humblement possible et il ne faut surtout pas être impulsif», souligne Abrami.
En 1989, le jeune joueur a intégré le Wydad de Casablanca et participé au derby qui a opposé le WAC au Raja. «C’était mon premier match, mes collègues et moi avions donné une bonne prestation et le match s’est terminé par un match-nul 2-2», raconte Abrami. Durant cette même année, il a joué au sein de l’équipe nationale olympique.
De 1990 à 1993, le WAC où il jouait a été sacré champion du Maroc. Abrami a également participé au sein de l’équipe olympique nationale aux jeux de la Méditerranée d’Athènes en 1991.
Après, c’est à Barcelone qu’ont fait escale Abrami et ses collègues de l’équipe olympique pour participer aux Jeux olympiques de 1992.
Durant cette même année, Abrami a rejoint l’équipe nationale A et représenté le Maroc à la Coupe d’Afrique des nations qui s’est déroulée au Sénégal. D’autres participations ayant marqué le parcours de ce footballeur : la Coupe afro-asiatique en 1993, durant laquelle les Wydadis ont remporté la coupe en battant l’Iran 2 à 0.
«En 1994, j’avais de sérieux problèmes avec le sélectionneur national Abdallah Blinda et l’on m’a privé de participer à la Coupe du monde aux Etats-Unis. Les supporters wydadis m’ont payé le billet pour assister aux matchs de l’équipe nationale. Les Marocains ont joué contre la Belgique, la Hollande et l’Arabie Saoudite, mais ils ont été éliminés au 1er tour», regrette Abrami.
Et d’ajouter : «En 1996, la Fédération royale marocaine a changé le sélectionneur national de l’équipe A. Henri Michel a fait appel à moi pour faire partie de la sélection nationale. Nous avons participé à la Coupe d’Afrique des Nations au Burkina-Faso, le Maroc a perdu contre l’Afrique du Sud par 2-1 en quart de finale», poursuit-il.
En 1998, le Maroc s’est qualifié à la Coupe du monde, organisée en France. Les Marocains n’ont pas pu passer le 1er tour. Et deux ans après, l’équipe nationale a participé à la Coupe d’Afrique des Nations qui a eu lieu au Ghana et au Nigeria du 22 janvier au 13 février 2000. En 2002, c’était le rendez-vous des Wydadis avec la Coupe d’Afrique des vainqueurs des coupes. «J’avais été élu meilleur joueur national. En décrochant ce titre, j’étais très fier, c’était une reconnaissance à mes talons et une joie de savoir que les Marocains ont apprécié mon jeu», affirme Abrami.
Une autre destination, pour le footballeur. Cette fois-ci, il a joué la moitié du championnat au sein du club de Qatar «El Khour» où il est resté quatre mois. Puis, il a choisi un autre club de Qatar nommé El Wakra pour y jouer de 2004-2005. La saison suivante, Abrami retourne au Maroc et joue dans son club, le WAC.
Mais en 2006, Abrami a décidé de mettre fin à sa carrière de footballeur. Et d’ajouter : «le niveau du championnat national en perpétuelle déchéance. Il n’y a pas de structures, le public boude les gradins et certains dirigeants du football manquent de professionnalisme», affirme-t-il.
Lahcen Abrami a quitté le ballon rond avec tristesse comme beaucoup d’autres de ses semblables. Seuls leurs supporters gardent en mémoire leurs exploits qu’ils ont à la fois mérité et réalisé