Hector-Henri Malot dit
Hector Malot, né le
19 mai 1830 à
La Bouille (
Seine-Maritime), non loin de
Rouen, et décédé le
18 juillet 1907 à
Fontenay-sous-Bois (
département de la Seine), est un romancier français.
Son père était notaire. Veuf, il avait épousé en secondes noces la veuve d'un capitaine au long cours. Les deux époux avaient, de leur premier mariage, respectivement deux enfants. Hector est donc le benjamin d'une famille que l'on dirait aujourd'hui « recomposée ». Alors que le père manifeste un caractère rigide empreint d'une certaine sévérité, la mère, plus conciliante, berce l'enfant de récits de voyages (peut-être inspirés par ceux de son premier époux). Elle développe ainsi son goût pour les histoires. Lorsqu'à l'âge adulte, il s'oppose à la volonté paternelle, préférant la voie des lettres aux études de droit, elle le soutient dans son choix.
Le jeune Hector fait ses études au
lycée Corneille de
Rouen.
Gustave Flaubert l'y a précédé dix ans plus tôt. Là, il se lie d'amitié avec celui qui sera quelque temps le secrétaire de
Sainte-Beuve,
Jules Levallois, futur critique littéraire. Ses études ne sont pas brillantes ; il souffre d'un système scolaire dans lequel il ne peut s'exprimer. Ses préférences vont à l'histoire dont l'enseignant est un original, à l'esprit libre.
Tombe d'Hector Malot au cimetière de
Fontenay-sous-boisEn 1853, il s'installe à Paris, et tente de faire représenter une première pièce, en vain. Pour assurer sa subsistance, il écrit quelques articles. Il se retire chez ses parents pour écrire sa première trilogie
Les Victimes d'amour dont le premier volume paraît en 1859.
En 1864, il fait construire à
Fontenay-sous-Bois un chalet qu'il habitera jusqu'à sa mort. Il en choisit l'emplacement non loin de la gare. Ainsi peut-il se rendre régulièrement à Paris et gagner les gares voisines pour des promenades pédestres qu'il affectionne. En 1867, il épouse Anna Dariès. Leur fille, Lucie, naît en 1868. En 1880, Anna décède. Hector Malot se remarie l'année suivante avec Marthe Oudinot de la Faverie, jeune femme alors âgée de 31 ans, avec laquelle il accomplit de nombreux voyages. En 1893, un an après l'écriture de
En Famille, naît sa petite-fille Perrine (son prénom est celui de l'héroïne du roman). Il se montre un grand-père attentif et aimant, curieux de noter l'évolution qu'il observe chez l'enfant.
Homme droit, fidèle en amitié, prompt à défendre la cause des opprimés, Hector Malot fut surnommé « Malot-la-Probité » par la journaliste
Séverine. Il fut l'ami de
Jules Vallès qu'il soutint dans son exil londonien, lui apportant aide financière et réconfort moral. C'est grâce à lui que le manuscrit
Jacques Vingtras, qui devait devenir
L'Enfant, fut publié.
Il est décédé le 18 Juillet 1907 à Fontenay-sous-Bois et a été inhumé dans le cimetière de cette commune, où il repose désormais en compagnie de sa première épouse Anna, son père Jean-Baptiste, sa fille Lucie, sa soeur Prudence et son gendre le Général Mesple.
Hector Malot est à la tête d'une œuvre importante : une soixantaine de romans. Les plus connus aujourd'hui sont ses
romans pour enfants :
Romain Kalbris,
Sans Famille,
En Famille. Un autre roman pour enfants est paru à titre posthume, intitulé :
Le Mousse.
Le reste de son œuvre est composée de romans pour les adultes. S'ils sont oubliés aujourd'hui, ils connurent de son vivant et jusque dans les
années 1930, un succès certain. Ils furent traduits dans de nombreuses langues :
anglais,
allemand,
italien,
américain, hollandais, hongrois.... Ils parurent en feuilletons dans des journaux comme
Le Siècle et
Le Temps. Cinq sont réédités de nos jours :
Un Miracle,
Complices,
Baccara,
Un Beau-Frère (qui doit sortir sous peu) ;
Le Roman de mes Romans, ouvrage de fin de carrière dans lequel il narre dans quelles circonstances il composa.
Son œuvre s'inscrit dans la veine réaliste. À l'instar d'
Honoré de Balzac, il a voulu représenter la société contemporaine : Paris et la province, toutes les classes sociales, notamment la bourgeoisie. Comme son prédécesseur, il brosse des types. Dans
Le Roman de mes Romans, il se réclame de
Stendhal, reprenant la métaphore du miroir pour caractériser ses romans. Toutefois il fut critiqué par
Émile Zola, notamment, pour la prédominance qu'il accorde au récit. Certains ont dénoncé également la prégnance des bons sentiments. Soucieux de jouer un rôle dans le siècle, il milita, par le biais de l'écriture romanesque, pour une révision de la loi sur l'internement en hôpital psychiatrique, pour le rétablissement du divorce, pour une reconnaissance des droits de l'enfant naturel, pour une amélioration des conditions de travail, celles des enfants notamment. Républicain modéré, il se montra défenseur des libertés.
Liste des œuvres=