Considéré comme l'âme de la
Comédie-Française, il en est toujours l'auteur le plus joué. Impitoyable pour le pédantisme des faux savants, le mensonge des
médecins ignorants, la prétention des
bourgeois enrichis, Molière aime la jeunesse qu'il veut libérer des contraintes absurdes. Très loin des rigueurs de la dévotion ou de l'ascétisme, son rôle de moraliste s'arrête là où il l'a défini : «
Je ne sais s'il n'est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement »
[3], et son but a d'abord été de
« faire rire les honnêtes gens »[4]. Il fait donc sienne la devise
Castigat ridendo mores (en riant, elle châtie les mœurs) qui apparaît sur les tréteaux italiens dès les
années 1620 en France, au sujet de la comédie.