REDIGER LA SUITE D’UNRÉCIT
L'assassinhabite à côté.
J'aimeraisvous poser une question : est-ce que vous avez déjà eu peur, très peur ? Parceque moi, il y a quelques semaines, j'ai eu la
trouille de ma vie.
Tout acommencé le jour où un homme est venu s'installer dans la maison d'à côté.C'était un événement parce que la maison est
abandonnée depuis des années. Les murs sont devenustout gris, tout tristes. Les volets sont cassés. Ils grincent même quand il y adu vent. Tout
autour, les mauvaises herbes et les ronces onttellement poussé qu'elles m'arrivent aux épaules. .Je suis sûr qu'il y a desrats et des serpents
là-dedans ! Bref, un homme est venu habiter dans cettemaison.
Il était habillé tout en noir. Il avait les cheveuxlongs et gris comme les murs de la maison. Son visage était tout pâle et ilavait des yeux
noirs et brillants. Et puis, il m'a paru très grand.Papa a beau dire qu'il n'est pas si grand que ça, moi je suis sûr qu'il mesuredeux mètres! Pendant
des semaines, je l'ai observé discrètement levoisin... Il ne parlait à personne dans le quartier. Parfois, il restaitenfermé toute la journée, sans ouvrir
les volets. Et quand la nuit tombait, aucune lumièrene brillait chez lui, à part une petite lampe au sous-sol...
J'avais remarqué qu'il sortait tous les mardis soir.J'ai souvent eu envie de le suivre, mais quelque chose me disait qu'il valaitmieux rester chez
moi...
Un soir,j'ai été témoin d'une chose abominable. Maman m'avait demandé d'aller chercherMozart dans le jardin. Mozart, c'est mon chat.
J'étais en train d'agiter les feuilles par terre pourattirer Mozart quand, tout à coup, j'ai aperçu le voisin qui rentrait chez lui.Je me suis caché
derrière un arbre. Mince alors, il n'était pas seul !Une dame l'accompagnait. C'était bien la première fois qu'il recevait quelqu'unchez lui. Ils sont
entrés dans la maison, j'ai entendu la porte claqueret puis plus rien. Je me suis remis à la recherche de Mozart. Et puis soudain,j'ai entendu un
hurlement terrible. Un cri d'horreur... Le cri d'unefemme qu'on égorge ! Mon coeur s'est arrêté de battre. Ce cri résonnait dans matête. C'était
affreux ! Aucun doute, ce cri venait du sous-sol demon voisin...
J'ai été pris de panique et j'ai couru, jusqu'à lamaison. Mozart a détalé lui aussi. Il est arrivé avant moi dans le salon. Moncoeur battait la
chamade. Je suis monté directement dans ma chambre.J'avais du mal à respirer. Et là, j'ai regardé par la fenêtre. Il y avait de lalumière au
sous-sol. J'ai attendu longtemps. Je voulais voir cequi allait se passer. Je voulais voir la dame sortir de la maison, rentrer chezelle. Je voulais être
sûr qu'il ne lui était rien arrivé... Subitement, laporte de la maison s'est ouverte. J'ai retenu mon souffle. Pourvu que...
Non ! Ce n'était pas vrai, ce n'était pas possible !Le voisin portait une blouse avec plein de taches dégoulinantes et il traînaitderrière lui
un énorme sac-poubelle qui semblait très lourd...aussi lourd qu'un être humain! Je rêvais ! C'était impossible que mon voisinfût un assassin. Il
n'avait pas tué cette pauvre femme. Elle était sûrementsortie par une autre porte. Mais non, je n'avais pas quitté la maison des yeux!Peut-être
que mon voisin se débarrassait tout simplement de sesordures! Mais alors, pourquoi avait-il une blouse pleine de taches... comme dusang ? Tout
ça était trop horrible ! Il fallait que je préviennemes parents le plus vite possible. Eux, ils sauraient. Je suis descendu dans lesalon et je leur ai tout
raconté en bafouillant. Quand j'ai commencé à parlerde la poubelle, maman m'a coupé la parole. Elle est devenue toute rouge ets'est tournée vers
papa en levant les yeux au ciel. - Ton fils estcomplètement intoxiqué par la télé. Toute cette violence des sériesaméricaines... Évidemment, il y a
des cadavres à la pelle... ça lui monte à la tête.J'ai essayé de lui expliquer que je n'avais rien inventé, que c'était lavérité. Mais papa s'est levé, m'a
regardé droit dans les yeux et m'a dit : - A partir dedemain, plus de télé les jours de la semaine. Seulement le week-end. Allez,monte te coucher
maintenant !
Le lendemain,je n'avais qu'une idée : voir Totor. Totor, c'est mon meilleur copain. Mamandit qu'il n'a pas une très bonne influence sur
moi, que c'est un mauvais élève et qu'il est toujoursprêt à faire des bêtises. Oui, c'est vrai ! Mais c'est justement pour ça qu'ilest mon meilleur
copain ! A la récré, je lui ai raconté toutel'histoire. La dame, le cri, la blouse, le sac poubelle : TOUT... Totor, iln'en revenait pas ! Pour lui, ça ne
faisait pas un pli : mon voisin était un foudangereux, évadé de prison, qui découpait les gens en morceaux...
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Imagine la suite de cette histoire.