Coquillette et la neige - Belle histoire pour enfants |
Texte de Soph Atchoum |
Coquillette avance à petits pas, sa petite main emmitouflée dans celle de tante Agathe.
Coquillette est inquiète. Elle connaît le tintement des souliers sur le pavé, le
clic-clac de la porte d'entrée et le bruit du plancher sous ses pieds.
Mais aujourd'hui, tandis qu'elle avance, sa petite main emmitouflée dans celle de tante Agathe, ses petits pas font
kriss kriss kriss kriss.
Coquillette s'arrête pour tendre l'oreille.
Shhhhh... le souffle du vent est venu lui conter une nouvelle histoire.
"Avance encore Coquillette, écoute encore le bruit de ton pas, et entends comme il est amusant et délicat."Coquillette fait un petit pas :
kriss. Puis d'autres :
kriss kriss. Et Coquillette sourit.
Toujours pourtant, Coquillette est inquiète. Elle connaît la couleur du ciel, les étals bariolés du marché, le jaune, le rouge et le vert des livres et des jouets.
Mais aujourd'hui, tandis qu'elle avance, sa petite main emmitouflée dans celle de tante Agathe, tout s'étend devant elle en un unique et même blanc.
Coquillette s'arrête et allume de grands yeux qui interrogent ce nouvel univers.
Shhhhh... le souffle du vent réveille un arbre qui somnole. Le vieux chêne s'ébroue et de ses branches s'échappent des perles de lumière.
"Regarde encore Coquillette, murmure le vent, explore encore la couleur de l'hiver, et vois comme elle est belle et éclatante."Coquillette voit alors les ombres élancées qui dansent sur le sol blanc, les petits grains qui scintillent ici et là, et derrière elle aussi, les marques de ses petits pas. Coquillette rit.
Toujours pourtant, Coquillette est inquiète. Elle connaît le froid de l'eau comme celui du carrelage, le chaud du manteau et, quand elle y est blottie, le réconfort douillet du cou de maman.
Mais aujourd'hui, tandis que sa petite main a lâché celle de tante Agathe, Coquillette s'accroupit, ôte ses gants et se penche pour attraper une poignée de grains qui scintillent.
Badaboum ! Coquillette tombe en avant ! Brrr... C'est froid, très froid, beaucoup plus froid que l'eau, bien plus froid que le carrelage.
Coquillette pleure, elle ne connaît pas ces petites pointes glacées qui mouillent ses mains et collent à ses genoux.
Shhhhh... le souffle du vent sèche les joues de Coquillette.
"N'aie crainte Coquillette, rassure le vent. Tu viens de faire connaissance avec la neige.
Touche-la encore du bout des doigts, ressens encore sa froideur avant de retrouver la chaleur de tes gants, puis frotte tes genoux humides et avise-toi de la douceur de la neige qui t'a protégée.
Emplis maintenant tes petites mains comme ton monde des mille étoiles blanches qui ont fait briller tes yeux. Pèse leur légèreté, façonne d'autres formes dans le creux de ta paume, ou souffle encore pour que s'envolent vers le soleil autant de paillettes que le ciel peut compter d'étoiles."