Conflit israélo-palestinien
Pour le conflit israélo-arabe, voir conflit israélo-arabe.
Conflit israélo-palestinien
Carte d'Israël avec la Cisjordanie et la bande de Gaza, 2007.
Informations générales
Date 14 mai 1948 - aujourd'hui
64 ans, 10 mois et 10 jours
Lieu Israël, territoires palestiniens
Issue En cours
Belligérants
Israël Palestine
Notes
Processus de paix
Accords de Camp David • Conférence de Madrid
Accords d'Oslo\Oslo II • Protocole d'Hébron
Accords de Wye Plantation\Mémorandum de Charm el-Cheikh
Sommet de Camp David II • Sommet de Taba
Feuille de route • Conférence d'Annapolis
Objets de négociations
Colonie israéliennes
Barrière de séparation israélienne • État juif
Violence politique palestinienne
Réfugiés palestiniens • État palestinien • Statut de Jérusalem
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Le conflit israélo-palestinien désigne le conflit qui oppose, au Proche-Orient, les Palestiniens et l'État d'Israël. Débutant officiellement le 14 mai 1948, jour de la création de l'État d'Israël, il prolonge le conflit qui opposait depuis les événements de Nabi Moussa de 1920 les communautés arabes et juives. Ce conflit, non résolu à ce jour, est à caractère principalement nationaliste, mais il inclut également une dimension religieuse entre les Israéliens, principalement de religion juive, et les Palestiniens, à majorité musulmane.
Initialement géré par les Britanniques depuis le début de leur mandat sur la région en 1920, le dossier du conflit opposant Juifs et Musulmans en Palestine mandataire est transmis à l'Organisation des Nations unies à la fin du mandat, en 1947. Celle-ci vote un plan de partage de la Palestine conférant un État distinct à chaque communauté et plaçant Jérusalem sous contrôle international. Contesté par les États arabes et les Arabes de Palestine, ce plan mène à une guerre civile qui sera suivie par la Première Guerre israélo-arabe dès le dernier jour du mandat.
La région voit l'exode d'arabes palestiniens pendant la guerre de 1948, l'arrivée de réfugiés Juifs en Israël entre 1948 et 1952, puis un nouvel exode de 300 000 Palestiniens pendant la guerre des Six Jours, en 1967 et l'arrivée en Israël de près de 600 000 Juifs en provenance des pays arabes, chassés par les autorités. Les mouvements de populations ont débouché sur le problème des réfugiés palestiniens, qui sont près de 4 000 000 aujourd'hui, à ne pas s'être intégrés. Depuis l'échec de la tentative de créer deux États en 1947, les Nations unies ont à ce jour émis près d'une centaine de résolutions par le Conseil de Sécurité et l'Assemblée générale, afin de résoudre le conflit. Plusieurs négociations et conférences de paix ont également eu lieu.
Les principaux points litigieux sont : l'objectif d'une reconnaissance mutuelle des deux peuples, laquelle n'est à ce jour pas absolue ; l'objectif de création d'un État palestinien aux côtés d'Israël et les problèmes posés par la contiguïté de leurs territoires (sécurité) et le tracé ultime des frontières (question du devenir des colonies israéliennes présentes dans les territoires palestiniens occupés) ; le statut de Jérusalem et le contrôle de ses lieux saints. À ces enjeux centraux s'ajoutent des problèmes parallèles telles que le partage de l'eau et le statut des réfugiés déplacés par le conflit (dont le statut problématique des Arabes israéliens vis-à-vis de l'autodéfinition d'Israël comme État « juif »).
Sommaire [masquer]
1 Histoire
1.1 Fin du XIXe siècle-1920 : origines du conflit
1.2 1920-1948: Mandat britannique sur la Palestine
1.3 1948-1967: Conflit entre Israël et ses voisins
1.4 1967-1993: Conflit Israël/OLP
1.5 1993-2000: Processus de paix d'Oslo
1.6 2000 à aujourd'hui: Seconde Intifada
2 Conflit international
2.1 Les nouvelles frontières israéliennes
2.2 Mobilisation internationale sur ce conflit
2.2.1 Réactions à l'ONU
3 Activisme palestinien et opérations militaires israéliennes
3.1 Les organisations palestiniennes
3.2 Guerre du Liban
3.3 La Première Intifada ou l'émergence de la société palestinienne
4 Processus de Paix
4.1 Conférence de Madrid de 1991
4.2 Accords d'Oslo de 1993
4.3 Accords de Wye Plantation de 1998
4.4 Sommet de Camp David de juillet 2000
4.4.1 Conséquences de l'échec des négociations: la seconde Intifada
4.5 Discussions de paix à Paris de octobre 2000
4.6 Sommet de Taba de 2001
4.7 Nouvelles tentatives
4.8 Sommet de Sharm el-Sheikh de 2005
4.9 Plan de désengagement unilatéral de 2005
4.10 Projet de création d'un État palestinien
5 Le contrôle des ressources en eau
6 Notes et références
7 Annexes
7.1 Bibliographie
7.1.1 Ouvrages
7.1.2 Articles
8 Filmographie
8.1 Articles connexes
8.2 Liens externes
Histoire[modifier]
Le conflit s'est développé au cours de plusieurs périodes distinctes:
Avant 1920, la "Palestine" est sous l'autorité de l'empire ottoman. La population juive est convertie a l' Islam. Les populations juive, chrétienne et musulmane qui y vivent ne se définissent qu'en termes de communautés religieuses et ne manifestent pas de sentiment national.
De 1920 à 1948, le Royaume-Uni exerce son mandat sur la Palestine. Des conflits éclatent entre Arabes et Juifs, mais aussi entre ces populations et les autorités britanniques.
De 1948 à 1967, le territoire de la Palestine mandataire est désormais administré en 3 entités distinctes : l'État d'Israël né en 1948, la bande de Gaza sous le contrôle de la République arabe d'Égypte, et la Cisjordanie annexée en 1950 par le Royaume hachémite de Transjordanie indépendant depuis 1946.
De 1967 à 1993, l'issue de la Guerre des Six Jours met les populations de Cisjordanie et de Gaza sous administration israélienne. Le sentiment national palestinien s'exprime par la voie terroriste de l'OLP.
De 1993 à 2000, le Processus d'Oslo conduit à la reconnaissance de l'État d'Israël par l'OLP, et établit une Autorité intérimaire palestinienne.
Depuis 2000, la Seconde Intifada marque le blocage du processus de paix israélo-palestinien. La bande de Gaza, d'où Israël s'est retiré en 2005, est dirigée par le mouvement de résistance le Hamas, qui en a pris le contrôle par la force en juin 2007.
Fin du xixe siècle-1920 : origines du conflit[modifier]
Les racines du conflit se trouvent, dans le contexte mondial d'exacerbation des nationalismes européens et d'affaiblissement de l'empire ottoman, dans l'opposition progressive des objectifs du sionisme en Europe et du nationalisme arabe au Proche-Orient.
Le sionisme naît comme une réponse au sentiment antisémite qui s'est développé au cours du xixe siècle, en Europe et en Russie. Theodor Herzl, journaliste dans l'empire austro-hongrois, publie en 1896 Der Judenstaat (l'État des Juifs), manifeste fondateur du sionisme politique. Pour lui, l'antisémitisme étant inéluctable, il est nécessaire pour sa survie que le peuple juif se penche politiquement sur son avenir national en disposant de sa propre terre sous la forme d'un foyer juif.
La population juive n'est pas unanime sur cette position, jusqu'à la Shoah. Les critiques des milieux laïcs, assimilés, portent sur la localisation de ce foyer national juif en Palestine ottomane, mais aussi sur Jérusalem qu'ils conçoivent davantage comme un centre culturel que comme un centre politique. Enfin, le sionisme risquerait de banaliser le peuple juif, en mettant l'accent sur le politique plutôt que sur le côté religieux.
L'Organisation sioniste mondiale est créée en 1897 à Bâle, où le mouvement sioniste tient son premier congrès et élit Herzl à sa tête. Sa mission définie est de préparer, pour le peuple juif, un foyer en Palestine, région historique de la Terre d'Israël. Pour cela, l'OSM rachète des terres en Palestine et promeut l'immigration et le sentiment national afin de renforcer la présence juive sur le territoire. Elle met en place un ensemble d'institutions qui viseront à constituer un État de fait, un précédent favorable pour la réalisation d'objectifs nationaux juifs.
Herzl et le mouvement sioniste s'engagent dans un travail diplomatique. Herzl engage des négociations avec le sultan, mais c'est un échec. Il se tourne alors vers le Royaume-Uni pour une colonie juive dans le Sinaï ou en Ouganda ; c'est aussi un échec tout en marquant un pas en avant, car la démarche du mouvement sioniste semble être reconnue par ses interlocuteurs malgré les hésitations des grandes puissances et une hostilité de l'Église catholique. Dans le même temps, les premières grandes vagues d'immigration juive commencent en Palestine, et s'accélèrent avec les nouveaux pogroms à Kichinev, en 1903 et 1905, qui amènent quelques dizaines de milliers d'immigrants d'Europe orientale sur la Palestine.
Parallèlement à ce succès relatif de l'immigration juive en Palestine, des centaines de milliers de Juifs émigrent vers les États-Unis. Les sionistes restent minoritaires au sein du peuple juif, où les orthodoxes, coalisés dans l'Agoudat Israel, s'opposent très vivement à eux1. C'est aussi durant cette période qu'apparaissent les premiers signes d'opposition arabe au mouvement sioniste : en 1891, des notables hiérosolymitains protestent contre la vente de terre aux Juifs ; en 1908, sont fondés les premiers journaux nationalistes arabes Al-Karmel et Falistin2.
À la fin de la période ottomane, la population juive est estimée entre 56 000 personnes3 et 82 000 personnes4 et la population arabe(musulman,juif, chrétiens et autres) à plus de 600 000 personnes5. En 1914, alors que commence la Première Guerre mondiale qui mettra fin à l'empire ottoman, la Palestine compte 690 000 habitants, dont 94 000 sont juifs.
En 1914, l'empire ottoman est allié aux empires centraux. Les Français et les Anglais cherchent à profiter d'une défaite "turque" pour se partager la région. L'influence britannique s'affirme de plus en plus au Moyen-Orient : le Royaume-Uni a une présence militaire en Irak dès 1914 et occupe Bagdad en 1917. Il appuie la révolte arabe et leur fait la promesse d'un grand État musulman en échange de leur participation dans les batailles aux côtés des Alliés. En mai 1916, le Royaume-Uni passe l'accord secret « Sykes-Picot » en parallèle avec la France, qui est en contradiction avec cette promesse car il projette de diviser la région en 2 zones d'influence entre les 2 puissances coloniales européennes. Les accords Sykes-Picot attribuent la Jordanie (Transjordanie et Palestine mandataire) à la zone d'influence britannique.
Ces accords n'empêchent pas les Anglais de promettre non seulement un royaume indépendant aux Arabes, mais aussi la création d'un « foyer national » aux Juifs,en Jordanie (Palestine mandataire et Transjordanie). Malgré la neutralité proclamée des sionistes dans le conflit, Chaïm Weizmann et Zeev Jabotinsky sont les seuls à deviner que la guerre va radicalement changer les choses6. Weizmann, chimiste et dirigeant du mouvement sioniste, se consacre à la diplomatie et convainc les Anglais de créer un régiment juif (la légion juive) dans l'armée Anglaise, le 23 août 1917, qui regroupera 800 hommes et qui sera envoyé en Palestine en février 19187. Le 2 novembre 1917, le gouvernement britannique, inspiré par Weizmann, apporte un soutien considérable au mouvement sioniste en proclamant la déclaration Balfour, selon laquelle il envisage favorablement l'établissement d'un foyer national juif en Palestine, tout en affirmant qu'il ne doit pas porter préjudice aux droits civils et religieux des populations non juives existantes. Cette déclaration a une portée internationale et attire la bienveillance des populations juives des pays alliés. Chaim Weizmann participe aussi à la préparation de la conférence de la paix à Paris et il y signe, en 1919, un accord avec Fayçal, futur roi d'Irak8. Les Arabes s'opposent à ces prises de position britanniques.
La Première Guerre mondiale bouleverse la géographie du Moyen-Orient. Le Royaume-Uni prend pied dans le Moyen-Orient et étend son influence. La Société des Nations entérine en 1922 la déclaration Balfour en donnant l'établissement du foyer national juif pour mission du mandat britannique (sorte de tutelle du Royaume-Uni sur ces territoires) mis en place sur la Palestine, terme englobant à l'époque les territoires transjordaniens de l'autre côté du Jourdain. Le Royaume-Uni contente la famille hachémite avec la création rapide d'un royaume musulman en Transjordanie, sur la partie orientale de la Palestine, ce qui réduit le territoire destiné au foyer national juif.
1920-1948: Mandat britannique sur la Palestine[modifier]
Les tensions entre communautés juive et arabe s'accroissent à partir de 1920, à la suite de l'augmentation de l'immigration juive et Arabe. À partir de 1921, cette opposition arabe est incarnée par le Grand Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini. Les premières émeutes anti-sionistes se produisent aux mois de mars et avril 1920 à Jérusalem, puis en mai 1921 à Jaffa et contre des établissements agricoles. Ces émeutes font plus d'une centaine de morts juif et sont attribuées par la commission Haycraft nommée par les Britanniques à la colère arabe contre l'immigration juive2. Cela débouche sur la publication du premier Livre blanc, dit le livre blanc Churchill, visant à rassurer les Arabes, en limitant l'immigration juive. Mais ces émeutes débouchent aussi sur la création des unités de défense juive, la Haganah, à partir des unités de l'organisation Hashomer.
Des motivations religieuses sont à l'origine d'affrontements autour du Kotel à Jérusalem en 1929 et amène à l'aggravation brutale de la situation avec de violentes émeutes antijuives à Hébron, Jérusalem et Safed, qui font près de 150 victimes juives. Pour la première fois depuis l'époque des Croisés, les Juifs sont tués à Hébron, leur seconde ville sainte. Le quartier juif de Hébron est détruit.
De nouveau, les Anglais nomment une commission d'enquête qui tend à dédouaner le grand mufti de Jérusalem de ses responsabilités2 et qui aboutit à un second livre blanc restreignant les acquisitions foncières et l'immigration juive9. Chaïm Weizmann obtient dès 1931 la quasi-annulation de ce livre blanc, ce qui va entraîner la confrontation directe des Arabes et des Anglais9.
Pendant ce temps, la population arabe palestinienne s'organise. En 1928, on assiste à une institutionnalisation des revendications par des comités de grève (car une part importante de la population travaille dans des entreprises sionistes). Ils revendiquent l'indépendance de la Palestine. Les Arabes palestiniens constituent le 25 octobre 1936 le Haut Comité arabe, sous la direction du grand mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini, pour faire face à l'agence juive. En 1936, c'est la grande révolte arabe en Palestine, finalement écrasée en 1939. Le développement du peuplement juif en est une des causes importantes. Alors qu'au début du XIXe, il y avait 1 Juif pour 10 musulmans, en 1947, il y en aura 1 pour 2.
Grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire
Les Anglais répondent militairement en augmentant le nombre de policiers et politiquement par une nouvelle commission d'enquête, sous la direction de Lord William Peel, qui propose un premier partage de la Palestine : une région juive (la Galilée et partie de la plaine côtière), une région arabe (Judée-Samarie et Néguev) et une région sous contrôle britannique (Jérusalem)9. Les Juifs espérent l'améliorer. Le Haut Comité arabe le rejette totalement, mais l'émir Abdallah de Transjordanie l'accepte9. Après l'assassinat du commissaire régional britannique en Galilée, la répression anti-arabe par les Anglais est très dure, le Haut Comité arabe dissous et Amin al-Husseini exilé10.
En 1939, devant les menaces de guerre avec l'Allemagne, les Anglais veulent éviter l'instabilité et que les Arabes ne rejoignent les forces de l'Axe. Ils ont également besoin de s'assurer le soutien du monde arabe (et de son pétrole), qui risque autrement de s'allier avec Hitler. Ils publient en mai 1939 un troisième Livre blanc qui réduit drastiquement l'immigration juive en Palestine (10 000 visas par an pendant 5 ans et 25 000 visas de réfugiés et, de fait, seuls 15 000 immigrants arrivent en Palestine de 1939 à 194510)10. Ce livre blanc est refusé par les institutions sionistes. L’antisémitisme, de plus en plus manifeste en Europe, conduit à l'émergence d'une politique d'immigration illégale à partir de 1939. Cependant, la majorité des sionistes de Palestine se range loyalement aux côtés des Britanniques contre le IIIe Reich au cours de la guerre. Aussi, à la déclaration de guerre, Ben Gourion peut-il déclarer : « Nous ferons la guerre comme s'il n'y avait pas de Livre Blanc, et nous combattrons le Livre Blanc comme si la guerre n'existait pas »11. De leur côté, les "Arabes" acceptent les termes de ce livre blanc. Le 28 novembre 1941, Hitler et le grand mufti de Jérusalem se rencontrent à Berlin. En mai 1942, le congrès sioniste de Baltimore adopte un programme qui revendique en vain la formation d'un État juif sur toute la Palestine, avec une immigration illimitée et la création d'une armée juive.
Malgré les souhaits d'une commission d'enquête anglo-américaine d'accorder 100 000 visas pour la Palestine pour résoudre le problème des réfugiés, les Anglais interdisent toute immigration légale et la Haganah se consacre à favoriser l'immigration clandestine et 70 000 illégaux peuvent rejoindre, depuis l'Europe, la Palestine12.
En 1944, des actions armées contre les Britanniques sont organisées par l'Irgoun et le Lehi. En 1945, la pression s'accentue, pour permettre l'accueil en Palestine des rescapés des camps de concentration nazis. Le Royaume-Uni s'y oppose. La Haganah lance à son tour des actions armées contre le Royaume-Uni. La découverte de l'Holocauste (ou Shoah) provoque un courant de sympathie pour la cause sioniste. L'affaire de l'Exodus 1947, où 4 500 réfugiés se voient contraints de retourner en Allemagne avec des morts a son bord, bouleverse l'opinion mondiale.
Le plan de partage de l'ONU
En mai 1946, le Royaume-Uni abandonne sa tentative de trouver une solution, ne voulant pas imposer une solution aux 2 parties.
La Grande-Bretagne confie alors le dossier à l'Organisation des Nations unies qui, avec le soutien conjoint des États-Unis et de l'Union soviétique (aux États-Unis, le Président Truman considère que le réservoir des votes juifs peut lui être politiquement utile; l'Union soviétique considère le sionisme comme un moyen de chasser le Royaume-Uni du Moyen-Orient) et malgré l'opposition de tous les pays arabes, votent le plan de partage de la Palestine, le 30 novembre 1947, ce qui provoque des manifestations de joie de la part des Juifs et de colère de la part des Arabes musulmans. Ce plan de partage divise la Palestine en trois secteurs, l'un arabe, l'autre juif et le troisième, la ville de Jérusalem, international. Les dirigeants palestiniens et les pays arabes refusent ce Plan et annoncent qu'ils s'y opposeront par les armes.
Déclaration de l'indépendance d'Israël le 14 mai 1948
Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'État d'Israël, immédiatement attaqué par les États arabes voisins.
1948-1967: Conflit entre Israël et ses voisins[modifier]
Articles détaillés : Guerre israélo-arabe de 1948-1949, Exode palestinien de 1948, Réfugiés juifs des pays arabes et Guerre des Six Jours.
Frontières d'Israël après l'indépendance
1964
Fondation de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) qui décide l'intensification de la lutte des Palestiniens contre Israël.
1967
Guerre des Six Jours. « Réunification » de Jérusalem.
L'Égypte obtient le retrait des troupes de l'ONU en mai 1967, remilitarise le Sinaï et ferme le détroit de Tiran, passage-clef du transport maritime israélien. Le 15 mai 1967, les forces égyptiennes pénétrèrent dans le Sinaï, contrairement aux accords de démilitarisation de 1957.
Le 5 juin 1967, devant l'imminence d'une attaque arabe préparée et les bombardements syriens réguliers depuis le plateau du Golan depuis début 1967, Israël lance une offensive préventive éclair contre l'Égypte, menée par le général Moshe Dayan (voir : Guerre des Six Jours) et appelle la Transjordanie à rester neutre. La Jordanie refuse et attaque Israël avec l'artillerie lourde sur Jérusalem-ouest et la région de Tel Aviv. Le 8 juin, Israël vainc l'armée jordanienne et conquiert la Cisjordanie. Les Syriens continuent de bombarder les habitations, les vergers et les silos agricoles israéliens depuis le plateau du Golan ; en réponse le 9 juin, Israël attaque les Syriens sur le Golan.
Les aviations égyptiennes, jordaniennes et syriennes sont détruites en une journée. Au terme d'une guerre-éclair de six jours, Israël conquiert la Cisjordanie, la bande de Gaza, le Golan (y compris la zone des fermes de Chebaa), la péninsule du Sinaï et Jérusalem-Est13.
Le 22 novembre 1967, adoption de la résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette résolution stipule le retrait des forces armées israéliennes « des territoires occupés » (dans sa version en français) ou « from occupied territories » (c'est-à-dire « de territoires occupés », dans sa version en anglais) au cours du récent conflit. La fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de leur droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, dégagées de toute menace ou tout acte de violence. D'apporter une juste solution au problème des réfugiés. De garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la région, à travers diverses mesures telles que l'établissement de zones démilitarisées.
1967-1993: Conflit Israël/OLP[modifier]
Articles détaillés : Opération Litani, Intervention militaire israélienne au Liban de 1982 et Première Intifada.
1969
Début de la guerre d'usure le long du canal de Suez. Yasser Arafat devient le leader de l'OLP.
1969-1972
Les passagers juifs et israéliens des lignes aériennes deviennent la cible des militants palestiniens.
1972
4 septembre : Voir l'article détaillé Prise d'otages des Jeux olympiques de Munich. Onze athlètes israéliens sont assassinés aux Jeux Olympiques de Munich. Les jeux ne s'arrêtent pas pour autant.
1973
Les troupes égyptiennes et syriennes attaquent Israël le 6 octobre, lors de la fête du Yom Kippour ou "jour du pardon". Leur objectif : reconquérir les territoires occupés. Le cessez-le-feu du 24 octobre consacre la victoire de l'armée israélienne. La résolution 338 réaffirme la nécessité d'une "paix juste et durable au Moyen-Orient". L'OLP est reconnue comme seule représentante du peuple palestinien lors du sommet arabe d'Alger qui se tient du 26 au 28 novembre. L'attitude de la Jordanie témoigne, après l'attaque conjointe de l'Égypte et de la Syrie, d'une désolidarisation progressive des pays arabes.
1976
26 juin - 4 juillet : opération Entebbe. 47 otages juifs et israéliens, capturés par un commando germano-palestinien à bord d'un avion et fait prisonniers en Ouganda, sont délivrés par un raid de l'Armée de l'Air israélienne.
1982
Depuis le Liban sud, des centaines d'obus sont lancés contre Israël, sur la Galilée. Le 6 juin 1982, Israël déclenche l'« opération Paix en Galilée » et envahit le Liban jusqu'à Beyrouth pour repousser les forces de l'OLP à plus de 40 km de la frontière israélienne. Le 20 juin, les États-Unis obtiennent un cessez-le-feu comportant l'évacuation de l'OLP en Tunisie.
1985
Raid de l'aviation israélienne sur le quartier général de l'OLP à Tunis.
1987
Les Palestiniens déclenchent la première Intifada ou « guerre des pierres », en réponse à l'occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ce conflit prendra fin avec les accords d'Oslo signés à Washington le 13 septembre 1993 par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. Ces accords prévoient la création d'une Autorité palestinienne et une reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël.
1993-2000: Processus de paix d'Oslo[modifier]
Article détaillé : Accords d'Oslo.
Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d'Oslo le 13 septembre 1993
1993
9 septembre : l'OLP reconnaît « le droit à l'État d'Israël d'exister en paix et sécurité » et le Gouvernement israélien reconnaît « l'OLP comme le représentant du peuple palestinien »14,15.
13 septembre : signature de la déclaration de principes entre Israël et l'OLP.
1994
4 mai : signature de l'accord sur Gaza et Jéricho par Israël et l'OLP.
25 février : 29 fidèles musulmans qui prient au Caveau des Patriarches à Hébron, sont assassinés par le Dr Baroukh Goldstein, il en blessa environ 125 autres.
12 décembre : Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat reçoivent le prix Nobel de la paix.
1997
Janvier : l'armée israélienne quitte la ville de Hébron qui passe sous Autorité palestinienne.
2000 à aujourd'hui: Seconde Intifada[modifier]
Articles détaillés : Seconde Intifada, Plan de désengagement des territoires occupés, Barrière de séparation israélienne, Guerre de Gaza de 2008-2009, Blocus de la bande de Gaza, Abordage de la flottille pour Gaza, Confrontation israélo-palestinienne de 2011, Confrontation entre Israël et la bande de Gaza en 2012 et Opération Pilier de défense.
le "mur de sécurité" - tracé approuvé en février 2005, mais susceptible d'évoluer
2000
Septembre, début de la seconde Intifada ou Intifada al-Aqsa.
Novembre 2000, Ehud Barak approuve un plan de construction d'une « barrière destinée à empêcher le passage de véhicules motorisés » depuis le Nord-Est de la Cisjordanie jusqu'à la région du Latrun.
Les mouvements armés palestiniens : les organisations armées les plus actives sont le Hamas, les Brigades d'Al Aqsa et le Jihad islamique qui sont localisés dans la bande de Gaza et la Cisjordanie. Certaines de ces organisations considèrent les morts civils, qui découlent de certaines de leurs actions, comme étant des martyrs du jihad islamique.
Le Hamas a créé une infrastructure d'aide sociale, lui faisant gagner ainsi des milliers de soutiens. Ce mouvement politique et terroriste, très répandu et très populaire, a à sa tête Ramadan Abdallah Shalakh. Il est soutenu financièrement par de nombreuses organisations, particulièrement en Europe, ainsi que par des pays comme l'Iran et la Syrie.
Le Jihad islamique palestinien est moins populaire que le Hamas. Il est plus petit, et n'a pas d'activités sociales au programme ni aucune aspiration politique. Il est très actif à Jénine, Tulkarem et Naplouse (Schrem) en Cisjordanie. Il travaille en cellule et n'a pas d'infrastructure civile.
2002
14 avril : suite à la multiplication des attentats, le gouvernement israélien décide de construire une barrière antiterroriste à l'intérieur de la ligne de séparation, et émet une directive en vue de « commencer immédiatement la construction d'une clôture dans la région de 'Anin… le secteur de Tulkarem et le secteur de Jérusalem ».
14 août : approbation par le gouvernement israélien du tracé du Mur, resté secret. Il sera composé en grande partie de barrières électroniques.
2005
Après la mort de Yasser Arafat, relance du processus de paix par Ariel Sharon et Mahmoud Abbas (Abou Mazen), nouveau président de l'Autorité palestinienne. Ce dernier, élu sur un programme visant à la fin de la violence, établit une trêve avec Israël qui semble respectée par des mouvements terroristes palestiniens, sauf par le Hamas et le Jihad qui s'opposent à Abou Mazen au sein de l'Autorité palestinienne et durant les élections. Ariel Sharon de son côté, œuvre à la décolonisation de Gaza mais se heurte à une opposition au démantèlement des colonies dans son propre parti, le forçant à composer avec la gauche israélienne. Les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés font barrage politique à leur démantèlement et réclament un référendum soutenu par la droite israélienne.
Mars : Israël envisage de confier à l'Égypte le contrôle d'une zone tampon à Gaza. Un « accord de principe » sur le déploiement d'une force égyptienne de 750 hommes le long des huit kilomètres de la zone tampon, dite du « couloir de Philadelphie », a été conclu à Charm el-Cheikh en Égypte entre le président égyptien Hosni Moubarak et le ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz.
2006
La tension avec les Palestiniens continue d'être vive (tirs de roquette "Qasam" sur les villes israéliennes et représailles de Tsahal). Le 25 juin, le caporal Gilad Shalit est enlevé par 3 groupes terroristes palestiniens (les Comités de résistance populaire, l’Armée de l’Islam et la branche armée de l'organisation terroriste Hamas) lors d'une attaque conjointe contre un poste militaire de Tsahal en territoire israélien. En riposte, le cabinet israélien déclenche l'opération Pluie d'été.
Le mercredi 12 juillet, 8 soldats de Tsahal sont tués et 2 sont capturés par le Hezbollah près de la frontière israélo-libanaise. Les sources divergent quant aux circonstances et au côté de la frontière ou a eu lieu l'accrochage16,17. L'aviation israélienne riposte en bombardant routes, ponts et l'aéroport de Beyrouth. Le bilan de la journée est de 40 morts civils18. La réponse d'Israël est jugée "disproportionnée" par l'ONU mais soutenue par les États-Unis qui estiment comme la Grande Bretagne qu'Israël a le "droit à l'autodéfense".
2007
Suite à la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, le gouvernement israélien décide du blocus du territoire fin juin 2007.
2008
Le 5 novembre, après 5 mois de trêve partielle19, Israël procède à un raid contre un tunnel du Hamas qui entraîne des échanges de feu et la mort de 6 membres du Hamas20,21. Le 18 décembre, le Hamas annonce la non-reconduction de cette trêve22. Les tirs de roquettes vers Israël reprennent23.
À partir du 27 décembre, l'aviation israélienne bombarde les infrastructures du Hamas à Gaza : c'est le début de l'opération Plomb durci.
2009
Le 3 janvier, l'opération Plomb durci connaît une nouvelle phase quand les Israéliens envoient des troupes dans la bande de Gaza. L'opération fait selon les sources palestiniennes plus de 1 300 morts à Gaza et 13 du côté israélien selon les sources israéliennes.
Le 18 janvier, Israël proclame le cessez-le-feu. Le même jour, le Hamas annonce une trêve et donne 7 jours à l'armée israélienne pour quitter Gaza, ce qui est fait dès le 21 janvier.
Pendant les semaines qui suivent, les Palestiniens de Gaza continuent d'envoyer quelques roquettes plusieurs fois par semaine sur Israël dont l'aviation réplique en bombardant les tunnels palestiniens de contrebande avec l'Égypte.
À la suite de ces opérations militaires, le blocus de la bande de Gaza est renforcé.
Des images d'une attaque à la roquette dans le sud d'Israël, Mars 2009
Une roquette Qassam tirée par une zone civile dans la bande de Gaza vers le sud d'Israël, Janvier 2009
Une explosion causée par un raid aérien israélien dans la bande de Gaza au cours du conflit de 2008-2009 entre Israël et le Hamas à Gaza
Les Élections législatives israéliennes de mars 2009 amènent au pouvoir Benyamin Netanyahou qui forme un gouvernement ancré à droite.
2010
Le 31 mai, l'armée israélienne aborde le Mavi Marmara, navire qui, à la tête de la flottille humanitaire "Free Gaza'', cherche à briser le blocus de Gaza. Des médicaments et de la nourriture sont transportés par plusieurs bateaux transportant des hommes politiques européens et un prix Nobel de la paix. Neuf militants, turcs pour la plupart, sont tués. Le déroulement de l'Arraisonnement du Mavi Marmara est sujet à interprétation : la version israélienne défend la thèse de l'agression subie par les troupes israéliennes par certains membres de l'équipage ; au contraire, l'équipage affirme avoir subi les tirs des commandos israéliens sitôt après l'abordage. Au cours de ces évènements, plusieurs soldats israéliens sont blessés, et neuf militants tués. Le rapport de la commission d'enquête de l'ONU (dit : Rapport Palmer) accréditera la thèse de la "légitime défense", tout en jugeant "excessive" la riposte israélienne