Adolescents à
Oslo,
Norvège.
Adolescents
polonais.
L'
adolescence, (du
latin adolescere : "grandir"), est une phase du
développement humain physique et
mental qui survient généralement entre la
puberté et l'âge adulte, et suit la phase de l'
enfance.
DescriptionLa puberté est un processus
physique,
psychique et
physiologique naturellement engagé par le corps, dans une fourchette qui varie de 12 à 17 ans, selon le climat, le génome et la
densité de population[1].
Ainsi, elle démarre plus tôt dans les régions tropicales et méditerranéennes (9-11 ans), et plus tard dans les régions nordiques (14-17 ans) tandis que les régions tempérées la connaissent de 11 à 14 ans. Le processus pubertaire varie encore selon le sexe, d'environ deux ans plus tôt chez la
fille que chez le
garçon. En
France par exemple, la puberté démarre vers 10 ans chez les filles, 12 chez les garçons.
Enfin, la puberté démarre plus tôt en ville qu'à la campagne, probablement suite aux stimulations plus nombreuses (bruit,
stress, par exemple). Les phénomènes liés à la maturité sexuelle sont de trois ordres : physiques (visibles), psychiques (mentaux, comportementaux) et physiologiques (organes internes). Ils se recoupent pour certains entre filles et garçons, et diffèrent évidemment sur d'autres.
Physiologie Photo d'un corps d'adolescent en évolution.Pour la fille comme pour le garçon, la puberté se caractérise par l'apparition de la
pilosité sur les
jambes, le
pubis et sous les
aisselles.
La fille voit ses
seins se développer (à commencer par le gauche, ce qui n'est pas sans poser des questions sur leur développement normal pour elle). Cela occasionne le besoin de rééquilibrer sa démarche, qui se stabilise en moyenne vers 18 ans. Ses hanches se développent, afin de pouvoir accueillir le
fœtus, avec l'apparition de la
cellulite — laide dans les représentations sociales des sociétés euro-américaines (ce qui n'est pas sans poser question sur sa beauté). La
vulve glisse du devant du corps vers l'entre-jambe. La
transpiration de la future femme est équitablement répartie sur tout son corps. Le garçon voit des poils apparaître encore sur son visage (
duvet vers 12 ans,
barbe vers 18 ans) ainsi que sur tout son corps. La répartition de la pilosité varie selon le génome. Sa
musculature se développe, tandis que ses bras s'allongent. La
verge et les
testicules prennent du volume, et le garçon connaît des émissions de sperme parfois gênantes. La transpiration du futur homme est localisée sur le
front, le bas du
dos et les
pieds.
Le garçon et la fille peuvent connaître l'
acné, qui correspond à la sécrétion de
sébum par le corps, suite aux processus
hormonaux. Elle varie énormément d'une personne à l'autre et effraie, car elle peut nécessiter un traitement voire une intervention
médicale selon son ampleur. A savoir que le développement disgracieux de l'acné est probablement lié à des facteurs d'ordre
psychosomatique. De plus, la
mue de la voix est un phénomène qui touche les deux sexes, bien qu'elle soit plus marquée chez le garçon, dont la voix semble cassée, et alternativement grave et aigüe malgré lui, entre 12 et 15 ans en moyenne.
Chez la fille, l'hormone
œstrogène provoque la
menstruation, ou
règles, ou encore
ménarches pour les premières. Selon qu'elle aura été informée ou pas, la première coulée de sang effraiera plus ou moins la future femme. La menstruation signale la maturité sexuelle de la fille, puisque ses
ovaires produisent désormais les
ovules nécessaires à sa fécondité dans un cycle de vingt-huit jours (moyenne théorique, ce qui veut dire des écarts de 17 à 45 jours selon les femmes, et même pour chaque femme, des variations de quelques jours selon le stress, les vacances...). Ainsi, chaque femme apprendra à connaître son cycle, qui se stabilisera environ 2 ans après le début de la puberté, jusqu'à la
ménopause vers 45-55 ans. Cependant, dans les suites d'un accouchement, le retour de couche met un certain temps à survenir (durée allongée par l'allaitement maternel). Chez le garçon, l'hormone
testostérone provoque la sécrétion de spermatozoïdes dans les testicules, ce qui occasionne les pertes nocturnes pour commencer.
PsychologieLe développement psychologique peut être perçu : la puberté inquiète, taraude et questionne le garçon et la fille. Or peu nombreux sont les adultes, actuellement, à se sentir capables de lui expliquer son évolution dès la fin de l'enfance déjà, et encore moins pendant l'adolescence, car la nouvelle envergure du jeune garçon ou de la jeune fille au plan sexuel, jointe à leurs difficultés à se gérer au plan socioaffectif, mettent l'adulte mal à l'aise, et d'autant plus que certains
tabous subsistent.
La nouvelle envergure du jeune est bien sûr nécessaire, et déclenche spontanément les difficultés
socioaffectives. Ces difficultés sont
socioculturelles d'une part, et
naturelles de l'autre.
Au plan socioculturel, puisque l'adulte est généralement indisposé par la maturité sexuelle du jeune, et d'autant plus que des phénomènes tels que le
jeunisme ou l'
adulescence prennent de l'ampleur. Cela brouille les pistes entre générations, et le jeune s'interroge sur la maturité sociale du monde dans lequel il vit. Les réponses qu'il trouve successivement, ou qu'il affine, lui permettent de définir sa propre démarche sociale de futur adulte.
Au plan naturel, les difficultés socioaffectives sont notamment liées à la montée du
désir. Le jeune doit nécessairement parvenir à se resituer dans son environnement social :
famille,
professeurs,
petit-ami(e)s
ami(e)s,
copains/copines,
camarades,
fréquentations.
Vis-à-vis de ses
parents, un nouveau rapport doit émerger, afin que le jeune puisse s'
émanciper à son aise. Si une nouvelle distance ne s'instaure pas, il sera toujours plus mal dans sa peau. La psychanalyse parle de nécessaires réactivations du
complexe d'Œdipe, lors desquelles les parents ont leur rôle à jouer.
Le jeune est dans une situation paradoxale, puisqu'autant il a régulièrement besoin du soutien matériel, financier, social et affectif de sa famille, autant il a essentiellement besoin de marges de manœuvres toujours plus vastes, ou
libertés. Il devra donc régulièrement se retourner vers des personnes dont il aspire à quitter la
dépendance.
De ses
éducateurs de manière générale (parents, professeurs) ainsi que des adultes qu'il est amené à fréquenter souvent, il attend d'être reconnu à sa juste valeur : il a besoin de
confiance, d'
écoute et de
responsabilité, autant que d'
autorité (une autorité de compétence), de
limites et de sécurisation, car c'est en testant et se confrontant au cadre, qu'il peut lui-même construire sa propre démarche d'adulte, ainsi qu'apprendre à mieux se connaître et gérer son
impulsivité, son
émotivité et ses
facultés nouvelles.
Vis-à-vis de la sexualité, le jeune désire toujours plus assouvir son désir avec un partenaire.
Enfin, l'adolescence ne se passe pas d'
idéalisme au sens courant, non
philosophique, bien qu'il lui donne un caractère philosophe et politique. Le jeune a soif d'
absolu et de
valeurs à concrétiser dans le monde environnant, et ses
euphories et ses
déprimes sont d'autant plus intenses que le monde diffère de ses attentes.
L'idéalisme adolescent est nécessaire au jeune qui, à travers lui, doit pouvoir définir ses propres valeurs, afin de fonder ses démarches d'adulte, qu'il s'agisse du
nihilisme (ou absence de valeurs) comme de la
liberté, l'
égalité et la
fraternité réelles qui n'existent pas dans la société actuelle.
DéviancesAu moment de l'adolescence, de nombreux jeunes ont un comportement déviant, de prise de risques. Cela s'explique surtout par un désir de tester ses limites et ses doutes face à l'avenir, la société, la mort.
Adolescence, phénomène de civilisationEn effet, l'adolescence en tant que telle n'existe que dans les sociétés
modernes, et depuis le
XIXe siècle, où l'industrie enrôla toujours plus les adultes loin de leurs lieux de résidence.
Cette période de l'existence est riche en expérimentations, car précisément l'absence partielle de responsabilités sociales offrent au jeune la possibilité de définir plus personnellement sa démarche d'adulte. Les sociétés
traditionnelles formalisent le passage de l'enfance à l'âge adulte au moment de la puberté, à travers un rite, une épreuve et/ou une cérémonie, qui engagent directement le jeune dans ses responsabilités sociales. Ainsi, s'il est stabilisé par l'environnement social fortement encadrant, il n'a pas la possibilité de se différencier personnellement, comme c'est le cas dans nos sociétés
individualistes au sens philosophique, depuis la
Renaissance et son
humanisme.