| Sérénade Pour Une Petite Chienne
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L'hiver
est très dur et la Petite Chienne s'est enrhumée; elle aime beaucoup sortir
dans le jardin et s'y ébattre, mais sa Maman lui a interdit d'y aller car elle
ne veut pas qu'elle prenne froid.
La Petite Chienne souffre plus d'être enfermée que du rhume. Désespérée et
impatiente, elle erre dans la maison. Elle aimerait s'occuper à quelque chose,
mais elle ne pense qu'aux délices que le jardin pourrait lui offrir. Une profonde
tristesse l'envahit et elle passe des heures et des heures derrière la fenêtre,
à regarder le jardin. Elle croit que personne ne pense à elle. Combien de temps
va durer cette situation?
Soudain, quelque chose attire son attention. Un personnage extravagant passe
devant la fenêtre et la regarde avec insistance. Il ébauche un sourire et son
regard semble dire à la Petite Chienne: "Ne t'en fais pas. Je vais te distraire
et égayer ta solitude".
Aussitôt dit, aussitôt fait. D'un geste vif, il sort une belle guitare et se
met à jouer et à faire des cabrioles. La Petite Chienne - qui a les oreilles
bouchées par le rhume - ne l'entend pas, mais les bonds du sympathique personnage
l'amusent beaucoup. La sérénade s'achève et l l'homme à la guitare s'éloigne.
La petite chienne n'est plus triste.
| Le Vendeur de Tapis
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Monsieur
Cochonnet vend des tapis et il a une réputation bien méritée car il fait preuve
de beaucoup d'habileté pour convaincre ses clients d'acheter ses produits. Il
fait du porte à porte et grâce à sa gentillesse et à son amabilité, il est toujours
le bienvenu. Il est fort rare que quelqu'un le reçoive mal ou lui ferme
la porte au nez, ce qui arrive pourtant fréquemment aux gens de sa profession.
Un jour, il frappe à la porte de l'illustre M. Canard, certain de vendre son
meilleur tapis à ce nouveau client; aussi, quand M. Canard ouvre sa porte, avec
méfiance, il est aussitôt pris au piège.
- Qui êtes-vous, brave homme? - dit M. Canard.
- Bonjour, Cher Monsieur. Je viens vous offrir un tapis d'une qualité exceptionnelle;
il vient de la fameuse ville des "Mille et une nuits" - Regardez,
Monsieur, regardez - Il est digne de vous, n'est-ce pas? - dit M. Cochonnet.
- Mais… enfin, je… - répond M. Canard en hésitant.
- Je vois qu'il vous plaît, Monsieur. Il est à vous pour une somme modique
et vous faites une très bonne affaire! - insiste M. Cochonnet.
M. Canard aurait beaucoup de choses à dire à ce vendeur audacieux, mais celui-ci
ne le laisse pas parler. En un clin œil M. Canard se retrouve en possession
d'un tapis coûteux dont il ne voulait même pas. Prenez garde, mes petits amis,
et réfléchissez un peu avant de faire un achat.
| Une Aiguille Dans Une Meule De Foin
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Les
réunions du samedi après-midi chez Dame Lapine sont célèbres dans le quartier,
car toutes les lapines des environs y assistent. Celles-ci brodent, avec plus
ou moins d'habileté, et passent l'après-midi à se raconter des histoires.
Dame Lapine est très appréciée car elle a une imagination débordante,
et ses histoires sont fort applaudies par ses amies qui l'écoutent
bouche bée.
- Si vous aviez vu la colombe enchantée lorsqu'elle était courtisée par son
prince ailé. Comme elle était belle et radieuse!...
Parfois, ses amies arrêtent de broder et l'écoutent extasiées.
En parlant, Dame Lapine fait beaucoup de gestes. Et dans l'un
de ces mouvements malencontreux, l'aiguille qu'elle tient lui échappe
et est projetée en l'air, puis finalement tombe dans un tas de
foin.
Toutes les Lapines - y compris Dame Lapine - se mettent à chercher avec empressement
l'aiguille perdue, qui de surcroît est en or. Mais, qui donc est capable de
trouver une aiguille dans une meule de foin.
| Le Petit Tigre qui se rongeait les ongles
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Il était une
fois un petit tigre très espiègle qui avait la mauvaise habitude
de se ronger les ongles. Sa mère le suivait souvent pour essayer de le
surprendre au moment où il portait ses pattes à la bouche et pouvoir
ainsi le gronder. Elle essaya plusieurs méthodes, mais elle finit par
se convaincre qu'il était impossible de persuader son fils que cette
habitude était nuisible. Cependant, il ne se passait pas de jour sans
qu'elle réprimande le petit tigre.
- Regarde tes petits amis. Ils ont de beaux ongles brillants, eux. Ils en
sont fiers. Toi, au contraire... Oh, comme cela me fait de la peine! - se
plaignait-elle.
- Oh! Je ne fait rien de mal en me mordant les ongles, Maman, répondait-il,
et il continuait à se les ronger, sans tenir compte des remarques de
sa mère.
Le printemps arriva et, comme d'habitude, le petit tigre alla jouer dans la
forêt avec ses petits amis. Ils coururent un long moment. Soudain, l'un
d'eux vit un oiseau se poser sur la branche d'un arbre; sans hésiter,
il commença à grimper. L'autre ami du petit tigre le suivit, rapide
comme l'éclair. Évidemment, notre jeune tigre voulut imiter ses
camarades de jeux, mais il n'avait pas d'ongles.
- Ho! Je ne peux pas m'agripper au tronc de cet arbre! Ah, si j'avais des
ongles comme eux...- s'exclama le petit tigre.
Tout honteux, il alla se cacher derrière un buisson.
Tandis que ses amis dévoraient l'oiseau, le petit tigre prit la ferme
résolution de ne plus se ronger les ongles.
Rien ne vaut l'expérience, mes petits amis.
| Le Lion et le Petit Écureuil
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Il faisait très
chaud et le lion décida de chercher un endroit frais pour pouvoir se
reposer. Il choisit finalement l'ombre d'un arbre. Soudain, un petit écureuil
sortit d'un buisson et passa imprudemment sous le nez du roi de la jungle. Mais
celui-ci avait envie de jouer et il se mit à poursuivre le petit écureuil.
Le pauvre animal pensa que le lion voulait le manger et, tremblant de la tête
jusqu'à l'extrémité de sa queue, il supplia le lion de
le laisser en vie.
- Si tu me laisses partir, brave lion, je promets de t'aider à lutter
contre tes ennemis - dit l'écureuil, plus mort que vif.
- Ah, ah! Tu veux m'aider, toi, insignifiante bestiole? Allez, va-t'en et
ne me fais pas perdre la patience! - répondit le lion avec dédain.
Le temps passa et un jour, l'orgueilleux roi de la forêt tomba dans un
piège tendu par des chasseurs; il se débattit avec beaucoup de
courage, essayant d'échapper au filet, mais il n'y parvint pas. Alors,
le petit écureuil apparut et patiemment, il se mit à couper le
filet avec ses petites dents pointues. De cette manière, le lion put
se libérer. Se repentant de l'affront qu'il avait fait au petit écureuil,
il s'excusa auprès de lui.
- Pardonne-moi, petit écureuil. Maintenant je sais que tout animal,
si petit qu'il soit, mérite le plus grand respect. Jamais plus je ne
me moquerai de toi, je te le promets - dit le lion.
- Ne t'inquiète pas, brave ami. Celui qui reconnaît ses torts
est un sage - répondit le petit écureuil.
Dès lors, tous deux devinrent inséparables et ils purent faire
face aux dangers de la forêt.
| Le Papillon Prétentieux
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Petit
Papillon était très beau, mais se prenait très au sérieux.
Il fallait le traiter comme le Roi du Monde pour qu'il soit satisfait. Quel
orgueil, mon Dieu!
Il n'avait pas d'amis, car tous ceux qui s'approchaient de lui étaient
ridiculisés et méprisés. Il les traitait avec beaucoup
de froideur et avec une certaine condescendance qui leur faisait énormément
de peine.
- Que fais-tu en ma présence, horrible créature? Ne vois-tu
pas que je suis plus beau et plus élégant que toi? - disait-il
souvent en se donnant des airs de grandeur.
Sa famille n'échappait pas non plus à ses critiques. Il maintenait
ses parents et ses frères à distance comme s'il était descendu
du ciel.
- Oui, tu es beau, Petit Papillon, mais tu ne fais pas bon usage de cette
qualité. Elle te détruira - l'avertit un sage du bois d'un geste
solennel.
Petit Papillon fit peu de cas de ses observations, mais il sentit une légère
inquiétude s'emparer de lui. Il respectait ce sage et craignait qu'il
eût raison, mais il éloigna cette pensée de son esprit et
continua à agir comme d'habitude.
Un jour, la prophétie du sage se réalisa. Un enfant rusé
le surprit avec son filet et s'empara de lui. Comme il est triste de voir Petit
Papillon épinglé dans la collection du petit garçon. Mais
avouez qu'il l'a bien mérité. Nous sommes tous traités
comme nous le méritons, bien que nous accusions les autres, le destin,
Dieu ou la malchance, de nos problèmes. Chacun est l'artisan de son propre
bonheur ou malheur sur terre.
| Le Canard Prétentieux
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Plouf,
le canard était un pauvre sot qui se croyait supérieur aux autres.
Il prenait de grands airs et était toujours bien propre et impeccablement
vêtu.
- Allons, Plouf, viens jouer avec nous dans l'étang! - lui dit le
dindon, tout enjoué.
- Bah! Dans l'étang! Pour qui me prends-tu, mon cher? Moi, je suis
un canard distingué, l'oublierais-tu? - lui répondit ce grand
prétentieux.
Las de tant d'orgueil, ses amis décidèrent de lui jouer un bon
tour. Ah, ah! Il allait voir, ce prétentieux! Un jour, alors qu'ils se
trouvaient tous près d'un petit ruisseau qui coulait près du village,
l'un d'eux se mit à courir en criant:
- Au secours, il y a le feu dans la forêt, au feu!
Sans hésiter un seul instant, PIouf se jeta à l'eau la tête
la première; il faillit même se casser le bec contre le fond. Et
comme il était sur son trente et un... imaginez, mes amis, comment il
sortit de l'eau. Couvert de boue et tout trempé! On aurait dit un clochard.
Ses amis éclatèrent de rire en le voyant; Oh, comme il fut blessé
dans son orgueil! Mais cela lui servit de leçon car, après cette
aventure, il redevint le petit canard sympathique et simple que tous avaient
connu et aimé.
| Abus De Confiance
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Madame Abeille et Madame Fourmi
avaient beaucoup d'affection l'une pour l'autre. De plus, la première
adorait les aliments que son amie emmagasinait pour l'hiver et Madame Fourmi
était folle du miel produit par Madame Abeille. Cela donnait lieu à
un fréquent échange de cadeaux.
Un jour, Madame Abeille partit en voyage et laissa les clefs de sa maison à
son amie Madame Fourmi.
Au bout de quelques jours, celle-ci fut tentée d'entrer chez la voyageuse
pour se gaver de miel, mais au dernier moment, elle se retint:
- Oh, non! Ce serait un abus de confiance, indigne de notre amitié
- se dit-elle.
Quelques mois plus tard, Madame Fourmi dut abandonner son foyer à son
tour, et naturellement, elle laissa les clefs à son amie intime.
Le lendemain, Madame Abeille pénétra chez Madame Fourmi en se
disant:
- Bah! Je suis sûre que lorsque je lui ai laissé les clés
de ma maison, elle a profité de mon absence pour piller mes réserves.
Mais, elle a su se débrouiller car à mon retour, j'ai vainement
cherché et je n'ai pas trouvé trace de son passage. Maintenant,
c'est à mon tour et je vais faire un banquet à ses dépens!
Vous le voyez, Madame Abeille était loin d'être digne de l'amitié
de Madame Fourmi! n'est-ce pas, mes petits amis, qu'il ne faut pas abuser de
la confiance d'un ami?
| La Pluie et le Beau Temps
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Il est difficile de contenter
tout le monde; l'histoire qui suit va vous le démontrer.
Dans un village perdu, se trouvait une jolie petite école où
se rendaient trois petits chiens et trois petites grenouilles. Ils habitaient
très près les uns des autres et étaient bons amis. Évidemment,
ils allaient à l'école ensemble et arrivaient toujours à
l'heure.
Parfois, avant d'arriver à l'école, des disputes éclataient.
Si le jour était pluvieux, les grenouilles se réjouissaient. Par
contre, les petits chiens faisaient la grimace car ils n'aimaient pas l'eau.
- Youpi! Quel bon bain nous allons prendre dans les flaques d'eau! Ah, quelle
fraîcheur et quel plaisir! - disait l'une des grenouilles.
- Bah! C'est un jour de perdu. Moi, la pluie me rend triste! - répondait
l'un des chiens.
Quand la journée était ensoleillée, c'était tout
le contraire qui se passait; les petits chiens étaient fous de joie et
les petites grenouilles se sentaient très malheureuses, car elles pensaient
que la chaleur et la sécheresse étouffante allaient les torturer.
Vous vous demanderez s'il leur arrivait d'être tous contents. Très
simple! les jours gris et couverts, mais sans pluie, ce qui arrivait souvent
dans cette région montagneuse faisaient leur bonheur.
Ne vaudrait-il pas mieux accepter la vie telle qu'elle se présente?
Ainsi, nous ne serions jamais malheureux.
| Le Petit Chat Glouton
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Il était une fois un petit
chat qui aimait beaucoup les sardines; cependant, il était rare qu'il
en trouve.
Un jour, un marchand ambulant, qui vendait du poisson, arriva au village.
Là, à sa portée, il pouvait voir une caisse entière
pleine de sardines! Torturé par la faim, il commença à
guetter le vendeur. Pendant un moment d'inattention de celui-ci, le chat sauta
sur l'étalage et vola une belle sardine parmi celles qui s'y trouvaient.
Furieux, le vendeur se lança à la poursuite du chat. Mais, celui-ci
traversa rapidement un pré et arriva jusqu'à un ruisseau qui coulait
paresseusement entre les herbes.
Dans ses eaux limpides, le chat vit quelque chose qui le rendit très
jaloux; un de ses collègues tenait dans la gueule une sardine plus grande
que la sienne. Comment était-ce possible? C'était inadmissible!
Sans hésiter un seul instant, le chat se jeta à l'eau afin de
s'emparer d'une aussi succulente sardine. Il comprit trop tard qu'il n'y avait
ni chat, ni sardine. En fait, c'était sa propre image déformée
et grossie qu'il avait contemplée sur l'eau.
Il dut employer toutes ses forces pour sortir de l'eau et se mettre à
l'abri; entretemps, la sardine avait disparu dans les profondeurs du ruisseau.
Il venait de recevoir une dure leçon et il s'en souviendrait; au lieu
de se contenter de la sardine qu'il avait obtenue, il s'était laissé
entraîner par l'ambition et la gloutonnerie.
Mes petits amis, souvenez-vous de ce conte pour ne pas commettre la même
erreur.
| La Grande Frayeur de l'Ours Courageux
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Il était une fois un ours
corpulent et bien proportionné qui vivait dans la forêt et faisait
preuve, à tout moment, d'un grand courage. Il pouvait affronter un boa,
un jaguar et même un lion. Il mesurait plus de deux mètres et pouvait
étrangler un homme en le serrant simplement contre lui.
- Je suis l'ours le plus fort du monde. Je voudrais connaître l'animal
capable de me vaincre. Il faudrait être fou pour oser me défier
- disait-il souvent avec arrogance à ses collègues.
Derrière son dos, tous cherchaient en vain quelque chose qui puisse
le terroriser, mais ils avaient beau chercher, ils ne trouvaient pas de solution.
- II faut admettre que M. Ours est le plantigrade le plus courageux du monde
- dit finalement un autre ours qui vivait près du premier.
Un jour, cependant, un violent orage éclata. Les éclairs se
succédaient avec une formidable intensité et le tonnerre faisait
trembler la terre.
Alors, de petits animaux purent voir avec étonnement comment l'ours
courageux sortait de sa grotte en poussant des rugissements de frayeur.
Ils avaient trouvé le talon d'Achille du courageux animal.
| Le Dinosaure
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Dino était
un dinosaure gai et joueur qui était apprécié de tout le
monde. Il passait son temps à chanter et à danser et il n'arrêtait
pas de sauter et de faire des cabrioles.
Il aimait la nature et, conscient de son énorme taille, il prenait
soin de ne jamais faire de mal à personne, pas même à un
simple moustique.
Un jour, cependant, il écrasa une jolie petite fleur qui ne tarda pas
à mourir. Il ne l'avait pas fait exprès, mais une profonde tristesse
s'empara de lui.
Les jours passèrent et Dino était de plus en plus abattu et
inconsolable. Ses amis, affligés de le voir ainsi, décidèrent
de chercher une solution, mais ils ne la trouvèrent pas.
Finalement, une sauterelle pensa à une solution très raisonnable.
- Si Dino a peur d'écraser les fleurs et les petits animaux, qu'il
marche sur la pointe des pieds. Ainsi, il ne fera de mal à personne
- dit-elle avec soulagement. Tous acceptèrent la proposition de la
sauterelle, qui leur parut excellente; à partir de ce jour-là,
Dino sauta et dansa en se tenant sur la pointe des pieds.
Sa tristesse disparut, il redevint le dinosaure heureux et aimable qu'on avait
toujours connu.
| La Grenouille et le Bœuf
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Il était une fois une grenouille
très ambitieuse et très sotte qui n'écoutait personne.
Un jour, un moustique lui dit:
- Ah, si vous saviez! J'ai vu l'animal le plus grand, le plus beau et le
plus fort de toute la Terre. Un véritable colosse.
- Bah! - disait-elle - tu exagères, moustique inutile. Personne ne
peut être aussi grand, aussi fort et aussi beau que moi. Personne!
Évidemment, personne ne prêtait attention à ses paroles
car tous savaient qu'elle n'était qu'une prétentieuse. Mais la
petite grenouille se croyait, plus que jamais, un prodige de la création.
Un jour où la grenouille se séchait au soleil, près d'une
mare elle vit passer un magnifique bœuf lustré. Il atteignait une
hauteur considérable et une puissante énergie semblait se dégager
de l'animal.
La grenouille, irritée, se mit à respirer profondément
afin d'augmenter de volume. Elle se gonfla de plus en plus, jusqu'à ce
que les dessins de sa peau soient bien visibles; mais malgré tous ses
efforts, elle ne pouvait pas se faire aussi grande que le bœuf.
Alors, elle décida de jouer le tout pour le tout; elle prit son souffle
et... poum! la grenouille éclata comme une bulle de savon.
Cette grenouille prétentieuse eut une triste fin car elle refusait
de s'accepter telle qu'elle était.
Si chacun apprenait à connaître ses propres limites, la vie serait
plus facile pour tout le monde.
| La Colombe et la Fourmi
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Rien n'est plus beau qu'une amitié
sincère et profonde entre deux êtres, quels qu'ils soient. Voyez
plutôt.
Une petite fourmi, qui avait très soif, s'approcha d'une mare pour
boire. Elle s'apprêtait à mettre le pied sur un tronc flottant
pour boire plus commodément, mais elle glissa et tomba à l'eau.
La petite fourmi fut prise de panique car elle ne savait pas nager.
Heureusement, une colombe, qui passait par là, vit la fourmi en difficulté
et, rapide comme le vent, elle lui jeta une brindille pour qu'elle puisse s'y
accrocher. La fourmi put sortir de l'eau sans difficulté. Sa reconnaissance
n'eut pas de bornes.
- Merci beaucoup, jolie colombe. Sans toi, je me serais certainement noyée
dit la fourmi.
- De rien, mon amie. Nous devons tous nous aider mutuellement. Tu aurais
certainement fait la même chose, à ma place - répondit
la colombe.
- Bien sûr - admit la fourmi.
La prophétie ne tarda guère à se réaliser, car
un ambitieux chasseur découvrit la colombe; il prit son fusil et la mit
en joue.
Mais à cet instant, il sentit une étrange démangeaison
à la main droite et dut rabaisser le canon de son fusil pour se gratter.
Que s'était-il passé?
C'était la petite fourmi qui, en voyant son amie en difficulté,
avait piqué la main du chasseur.
Profitant de la distraction du chasseur, la colombe s'envola à toute
vitesse. Grâce à la fourmi, elle était saine et sauve. Le
tout petit animal avait su à son tour lui rendre un grand service.
Combien de vies pourraient être sauvées de cette façon,
grâce à la solidarité des gens?
| Les Chats et les Souris
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On dit souvent que
les chats et les souris sont les pires ennemis. Cela doit être vrai, mais
dans la vie, il y a toujours des exceptions. Par exemple: l'amitié entre
le chat Micifou et la souris Grigris.
Leurs parents s'opposaient à ce que les membres des deux races ennemies
se voient, mais les enfants faisaient la sourde oreille et Micifou et Grigris
jouaient toujours ensemble et s'amusaient beaucoup.
Quelquefois, ils devaient se rencontrer en cachette, tant les familles étaient
fâchées, mais ils ne se décourageaient jamais.
Un jour, Micifou et son papa se promenaient dans la rue quand soudain, de
méchants enfants se jetèrent sur eux et commencèrent à
les maltraiter: ils leur tiraient la queue et les moustaches et leur faisaient
bien d'autres misères encore.
Le père et le fils miaulaient tristement mais personne ne venait à
leur aide.
Micifou, profitant d'un moment d'inattention des enfants, réussit à
s'échapper et partit à la recherche de son amie Grigris pour qu'elle
l'aide; celle-ci se promenait avec son papa et tous deux coururent vers les
enfants qui prirent la fuite, effrayés par les souris.
Et c'est ainsi que les deux chats furent libérés.
Dès lors, une profonde amitié naquit entre le père de
Micifou et celui de Grigris; les deux familles vécurent en harmonie et
il n'y eut plus jamais de conflits entre eux.
L'amitié peut créer des liens entre deux races ennemies. En
fait, elle est capable de n'importe quel miracle.
| Le Lion et le Moustique
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Il n'y a pas de petits ennemis,
dit le proverbe, mais cela, l'orgueilleux lion de la forêt l'ignorait
et un beau jour, il se battit avec un moustique.
Il essaya en vain de se défendre, mais le moustique, profitant de sa
grande rapidité, piqua droit sur lui et enfonça son dard dans
l'échine de son adversaire. L'orgueilleux roi de la jungle se roula par
terre, sauta et donna des coups de pattes afin d'essayer d'attraper son attaquant
presque invisible, mais tous ses efforts furent inutiles.
Couvert de piqûres et enflé de la tête aux pieds, le lion
se coucha par terre et accepta sa défaite. Il avait été
vaincu par un animal minuscule.
Gonflé d'orgueil, le moustique s'éloigna en faisant des cabrioles
et en tournoyant. Hélas, son triomphe allait être de courte durée,
car à quelques mètres de là, il tomba dans une toile d'araignée
bien cachée dans les feuillages. Celle-ci, voyant sa proie, s'écria
avec mépris:
- Bah! Je croyais avoir capturé un animal plus important.
Et sans perdre un instant, elle le mangea. Vous voyez, petits amis, notre orgueil
ne vaut pas grand chose. Alors, ne soyez jamais trop sûrs de vous.
| Le Pingouin Glouton
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Il était une
fois, sur une île, un pingouin qui ne pensait qu'à manger. Il passait
son temps à pêcher et à déguster ses proies. Il ne
prêtait aucune attention aux autres pingouins qui, eux, passaient une
bonne partie de la journée à jouer et à faire des excursions
dans l'île; ces choses-là ne l'intéressaient pas et il préférait
consacrer son temps et son énergie à satisfaire son immense appétit.
Ses parents le grondaient souvent:
- Voyons - disait sa mère - Pourquoi ne t'en vas-tu pas de temps en temps
avec tes amis ?
- Non, Maman, je suis trop occupé à pêcher - répondait-il.
- Mon fils, dans la vie, il y a un temps pour chaque chose - lui répondait-elle
surprise.
- Ne t'inquiète pas, Maman, je sais ce que je fais - répliquait
le pingouin.
Comme il était impossible de le raisonner, ses parents ne s'en préoccupèrent
plus.
Par une après-midi de printemps, notre pingouin rencontra un groupe
d'amis qui faisaient des acrobaties. Quels magnifiques sauts! Comme ils étaient
agiles!
En fait, tous étaient extrêmement adroits et notre pingouin, admirant
la beauté de leurs exercices, décida de participer à leurs
jeux, oubliant qu'il était trop gros. Comme ils se moquèrent de
lui!
Le pauvre pingouin, ridiculisé et méprisé de tous, s'éloigna
vers le coin le plus retiré de l'île et resta là-bas plusieurs
jours sans manger. Quand il rentra chez lui, il avait retrouvé son poids
normal et cela lui avait servi de leçon. Jamais plus il ne mangea avec
excès, car il voulait être un pingouin comme les autres.
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