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| Vol de bijoux à l’hôtel Métropole | |
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abdelhalim berri المدير العام
الإسم الحقيقي : Abdelhalim BERRI البلد : Royaume du Maroc
عدد المساهمات : 17537 التنقيط : 96662 العمر : 64 تاريخ التسجيل : 11/08/2010 الجنس :
| موضوع: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 21:42 | |
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| | | abdelhalim berri المدير العام
الإسم الحقيقي : Abdelhalim BERRI البلد : Royaume du Maroc
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 21:43 | |
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A LIRE POUR S'INFORMER
Personnages principaux Hercule Poirot Qui ne connaît pas le plus célèbre personnage de l’œuvre d’Agatha Christie, Hercule Poirot ? Apparu dès son premier roman, ce détective d’origine belge se retrouve dans une trentaine des meilleurs ouvrages d’Agatha Christie et meurt dans son dernier (Poirot quitte la scène). Avant son arrivée en Angleterre pendant la première guerre mondiale, son pays étant occupé par les Allemands, Poirot est le chef des forces de l’ordre belges. Il est alors évacué dans la petite ville anglaise appelée des Styles à St Mary où il résout sa première énigme : la mystérieuse affaire de Styles avant de devenir détective privé. Cet enquêteur maniéré, au crâne ovoïde aux yeux verts éclatants de malice, à la moustache superbe dont il est si fier et aux cheveux teints est un homme d’âge mûr, tiré à quatre épingles, maniaque, toujours impeccablement vêtu, et soucieux de sa morale autant que de son confort. Il s’agit de quelqu’un de très vaniteux, imbus de sa personne qui aime à être complimenté et cherche toujours une explication à ses erreurs qui restent cependant très rares. Il se croit presque infaillible et ne manque pas ainsi d’affronter les adversaires les plus terribles. Cependant cet orgueil lui vaut souvent de mal juger certaines personnes et par conséquent d’être mal jugé. Par ailleurs, il reste aux yeux de beaucoup, un personnage quelque peu ridicule, ce qui incite ses adversaires à le sous-estimer. Quant à sa méthode, elle se distingue à tout niveau de celle du détective non moins connu de Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes. En effet, selon Hercule Poirot, la meilleure façon de démasquer un criminel (ou de dénouer une énigme) est de s’asseoir dans un fauteuil et d’utiliser au mieux « ses petites cellules grises » alors que la recherche d’indices matériels, si importante pour Sherlock Holmes, ne reste que secondaire. Souvent accompagné de son fidèle assistant, le capitaine Hastings, comme Sherlock Holmes du docteur Watson, Hercule Poirot aime l’ordre et les choses droites et met en valeur ces petits détails qui peuvent paraître insignifiants aux yeux de tous mais qui constituent, au contraire des éléments indispensables à la découverte de la vérité, s’ils sont rangés dans l’ordre, à la manière du puzzle et ajouté à des témoignages, astucieusement déclenchés par l’intelligence du détective. La divulgation de la vérité est, dans la plupart de ses enquêtes un prétexte de mise en scène organisée par Poirot lui-même, et qui rassemble tous les protagonistes de l’histoire. C’est alors que Poirot décrit les différentes étapes de son enquête où il dévoile les différentes hypothèses et pour chaque cas un meurtrier possible. Il fut incarné dans ces films par de nombreux acteur comme Charles Laughton, Austin Trevor, Tony Reandall (« L’Alphabet du meurtre » 1966), Albert Finney’s (« Le Meurtre sur l’Orient Express » 1974), David Suchet (la série télévisée «LWT's Poirot series » 1980) Peter Ustinov («Mort sur le Nil » 1978, « Meurtre sous le soleil » 1981, « Rendez vous avec la mort » et à la télévision dans « treize à dîner » 1985, "Dead Man's Folly" 1986, et "Meurtre en trois actes" 1986) et Ian Holm (« Meurtre dans la bibliothèque ») Le Capitaine Arthur Hastings Le capitaine Arthur Hastings se retrouve dans un grand nombre d’ouvrages dont il est, la plupart du temps, le narrateur et dans lesquels il seconde le célèbre Hercule Poirot pour démasquer les criminels et autres bandits de la sorte. Il devient, après son rétablissement, secrétaire d’un député, se marie et part pour l’Argentine où il a acquis un ranch. Il n’hésite cependant pas à quitter sa famille pour longtemps si nécessaire, avec une certaine amertume tout de même, pour accompagner son fidèle ami dans ses enquêtes les plus étranges. Son rôle ne reste que très effacé derrière celui du célèbre détective belge qui prend une part du récit bien plus importante. Cet homme est de nature très simple, généreux, discret, très naïf et se laisse souvent envahir par le charme de certaines demoiselles. Mais selon Hercule Poirot, sa caractéristique principale est de posséder un visage « transparent » à qui l’on ne peut rien confier. Et c’est ainsi, tout au long de ses aventures, Poirot ne dévoile jamais ses pensées, même s’il connaît l’identité du meurtrier. Par ailleurs, Poirot lui reproche souvent de ne pas utiliser à bon escient ses petites cellules grises et par conséquent, de réfléchir de la bonne manière. Cependant, il le considère comme un allié efficace qui est en mesure de l’aider et lui est très reconnaissant d’être à ses côtés même s’il ne le lui exprime pas de vive voix mais par son comportement. | |
| | | abdelhalim berri المدير العام
الإسم الحقيقي : Abdelhalim BERRI البلد : Royaume du Maroc
عدد المساهمات : 17537 التنقيط : 96662 العمر : 64 تاريخ التسجيل : 11/08/2010 الجنس :
| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 21:45 | |
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A LIRE POUR S'INFORMER Agatha Christie est sans nul doute l’une des romancières les plus appréciée de son temps. Auteur de quatre-vingts quatre ouvrages qui constituent pour la plupart des intriques policières, d’une vingtaines de pièces de théâtre et de plusieurs recueils de nouvelles – il est vrai, bien moins connues – elle est parvenue à faire de ses œuvres de grands succès du XXème siècle, lues partout dans le monde. Elle a participé à la mise en place des règles du roman policier par excellence et a donné une nouvelle approche de la résolution des énigmes par ses fameux détectives que sont Hercule Poirot et miss Marple. Elle a su à travers tous ses romans mêler une intrigue complexe à une machination adroite et à une solution toujours inattendue et habile tout en donnant une multitudes d’indices dont il faut ôter les intrus. En conclusion, Agatha Christie est parvenue, à travers toute sa vie et aujourd’hui encore, à divertir bon nombre de personnes autour d’œuvres plus captivantes les unes que les autres, publiées dans le monde à plus de 2 milliards d’exemplaire et en 57 langues.Sa vie (1891-1976) Agatha Christie, de son nom de jeune fille Agatha Mary Clarissa Miller, est née à Torquay au Royaume-Uni (Devon) en 1891, d’un père américain et d’une mère anglaise. Ce dernier meurt alors que l’écrivain n’est qu’un enfant. Sa mère devenue veuve l’incite très top par une éducation originale à écrire. Quand Agatha atteint l’âge de 16 ans, elle part pour Pars afin de commencer l’apprentissage d’une carrière de chant à laquelle elle doit renoncer bien vite. Agatha célèbre ses fiançailles avec le colonel Archibald en 1912, qu’elle épousera 2 ans plus tard et dont elle aura une fille dénommée Rosalind. Elle est contrainte de se séparer son mari, parti se battre à la guerre de 14-18 et commence ainsi à travailler à l’hôpital de Torquay. A cette époque, grâce à un pari avec sa sœur, Agatha Christie écrit son tout premier livre intitulé : La mystérieuse affaire de Styles. Ce livre ne trouvant d’éditeur tout de suite, il ne fût publié qu’en 1920 au Bodley Head. Mais ce n’est qu’en 1926, que cette écrivain devient célèbres grâce au roman : Le meurtre de Roger Ackroyd. C’est ainsi qu’Agatha Christie prend l’habitude d’écrire 2 livres par ans. Cependant en 1928, elle quitte son époux après 14 ans de mariage, suite à une amnésie passagère. Elle épousera 2 ans plus tard l’archéologue Max Mallowan qui lui donnera les cadres de plusieurs de ces romans lors de voyages sur des sites archéologiques.Hormis ces célèbres romans policiers qu’elle a écrit jusqu’à la fin de sa vie, Agatha Christie a fait paraître des romans sous le nom de Mary Westmacott comme Loin de vous ce printemps (1944) ou encore the Rose and the yellow tree (1948) mais également des poèmes, des nouvelles ainsi qu’une autobiographie. Elle terminera sa vie en janvier 1976, dans sa résidence de Wallingford en Angleterre, après avoir fait mourir son détective le plus célèbre, j'ai nommé Hercule Poirot, dans une histoire des plus fascinantes. Son sens de l’intrigue Agatha Christie a montré, il est vrai, un autre aspect du crime, de ses causes et de la manière dont il faut s’y prendre pour le résoudre. Il ne peut être considéré, selon elle, comme un simple événement mais comme un fait expliqué par la personnalité de la victime comme de l’assassin. La recherche de la solution est donc envisageable par une recherche de mobiles, plus que d’indices, du pourquoi autant que du comment. Mais dans tous les cas, le coupable ne peut être démasqué qu’au terme d’une investigation, souvent psychologique, des antécédents de la victime et plus généralement du crime. Parfois même, on a affaire à un crime qui s’est déroulé dans le passé ; c’est alors que tout indice matériel est absent et que la résolution de l’énigme ne peut se faire que par une recherche purement intellectuelle.Selon Agatha Christie (et plus particulièrement selon ses héros), tous les personnages du cadre, dans lequel se déroule l’action, sont ou du moins peuvent être considérés comme suspects : le lord respectable comme la femme de chambre, bonne à tout faire. Par ailleurs, la romancière exprime dans de nombreux livres que n’importe qui peut devenir assassin pour, par exemple, protéger quelqu’un d’un criminel ou tout simplement lors d’une phase d’énervement incontrôlable. D’un autre côté, l’intrigue des romans policier d’Agatha Christie peut varier considérablement, passant d’une lutte entre le bien et le mal, à l’existence de criminels internationaux ou de troubles de la jeunesse.En ce qui concerne le cadre, on retrouve dans la plupart de ces romans l’image de la maison ou du terrain familial où se façonnent les plus terribles crimes derrière l’aspect respectable des vielles traditions anglaises. On peut remarquer ainsi que bon nombre de crime possèdent un caractère privé. Et en conclusion, Agatha Christie montre que les rôles d’auteur, de lecteur, de détective, de victime et de meurtrier sont étroitement liés et toujours susceptibles de permuter. | |
| | | abdelhalim berri المدير العام
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 21:51 | |
| Hercule Poirot
Vol de bijoux à l'hôtel Métropole Résumé Sur les conseils de son médecin, Hercule Poirot a décidé de passer quelques jours de vacances bien méritées sur la Côte d'Azur. Mais alors qu'il s'apprête à passer une semaine tranquille, une affaire particulièrement délicate vient troubler son repos. Au cours d'une représentation de la pièce «Des perles aux pourceaux», le collier de l'actrice principale, des perles que le tsar lui avait offertes, disparaît mystérieusement. Hercule Poirot se voit confier la mission de mettre la main sur le bijou. Le détective découvre, au fur et à mesure de la progression de son enquête, que la vie d'un homme est en jeu...
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| | | abdelhalim berri المدير العام
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 21:53 | |
| COMMENT ÉCRIRE UNE NOUVELLE POLICIÈRE
Objectif : Écrire une nouvelle policière de plusieurs pages en vous laissant guider par les douze étapes du parcours suivant.
Étape 1 : Construire l’intrigue
Vous savez maintenant comment est écrite une nouvelle et vous connaissez sans doute beaucoup de romans policiers, par la lecture ou les feuilletons télévisés. Un récit policier pose un mystère, une énigme à découvrir : un meurtre a été commis. Qui est l’assassin ? La seule grande difficulté que vous allez rencontrer pour écrire une nouvelle policière sera d’inventer la solution en même temps que le mystère : vous n’êtes plus le simple lecteur qui découvre progressivement l’énigme. Vous êtes le scénariste qui la construit. Le pari est de construire une intrigue rigoureuse et de mener le suspens jusqu’à la fin. Donc, abandonnez tout de suite les idées de meurtres en série, de détails horribles, d’inondations d’hémoglobine. La meilleure histoire de la classe sera celle qui ne permettra la découverte du coupable que dans le dernier épisode ! Voici une suite d’éléments qui doivent obligatoirement figurer dans votre énigme. Seul (e) ou par groupes de trois élèves, vous allez l’inventer pas à pas.
Le crime Qui a tué qui ? Pourquoi ? Où ? Quand ? Comment ? Choisissez la victime, le coupable, le mobile, les circonstances. Inventez dès maintenant une fausse piste : deux suspects possibles, dont le vrai coupable, deux mobiles, deux alibis.
Pour vous inspirer, consultez les catalogues d’éditeurs spécialisés dans les collections policières. Les résumés des livres vous donneront des idées d’intrigues.
Par exemple La malédiction du corbeau, Jean-Paul Nozière, Collection Je Bouquine, Bayard Presse. Maxime et son grand-père ont découvert que le précédent propriétaire de leur maison a été assassiné. Par qui ? Pourquoi ? Cet assassinat a-t-il un rapport avec le sabotage de la fusée Ariane qui vient d’exploser ?
Collection Le Masque : George Baxt, Par élimination L’héritage du millionnaire Andrew Graymoor échoira au dernier survivant de ses dix enfants adoptés. Le compte à rebours peut commencer…
John Dickson Carr, Meurtre après la pluie Un homme étranglé sur un court de tennis, une demi-heure après un violent orage. Et sur le sol détrempé, aucune autre trace que celles de la victime…
Agatha Christie, Le crime de l’Orient-Express Un wagon de l’Orient-Express bloqué par les neiges, et dans un compartiment, un Américain lardé de douze coups de couteau.
Agatha Christie, La fête du potiron Au cours des réjouissances de Halloween, une fillette bavarde et menteuse s’est vantée publiquement d’avoir assisté à un meurtre des années plus tôt. Ce n’était guère prudent… Elle a été assassinée. Poirot enquête…
Ruth Rendell, La danse de Salomé Patrick Selby est mort d’un arrêt du cœur consécutif à des piqûres de guêpes. Mais les gens parlent, parlent… Et le Dr Greenleaf, qui a donné le permis d’inhumer, commence à se poser des questions…
Le mobile
Les mobiles des crimes sont toujours un peu les mêmes. Choisissez-en un parmi ceux-ci et développez-le : • argent (capter un héritage ; bénéficier d’une assurance vie ; s’approprier un billet de loto gagnant, etc), vol (d’un tableau, d’un bijou, d’un timbre de collection, des actions d’une mine d’or, d’un manuscrit miraculeusement retrouvé, des plans d’une nouvelle fusée, etc) • amour, jalousie (toutes les situations du crime passionnel) • ambition (pour obtenir un poste de dirigeant dans une société quelconque…) • mauvaise conscience (faire taire un maître chanteur ou un témoin gênant) • vengeance…
Le brouillage des pistes
Déterminez la manière dont le coupable a brouillé les pistes pour éviter d’être accusé : • alibi bien préparé (préciser : lieux, heures, témoins) • meurtre déguisé en suicide ou en accident • disparition du cadavre (de l’hôpital, de la morgue…) • déguisement de l’assassin (perruque, postiche, imperméable, hauts talons, etc) • faux indices : pièces à conviction qui accusent quelqu’un d’autre • détails mystérieux et insolites : cadavre caché dans un étui de contrebasse, étranglée de six bas de tailles et de couleurs différentes, victime aux pieds bandés, etc. • effacement ou trucage des empreintes • arme du crime inattendue et diabolique (coups de téléphone affolants, piqûre de guêpe déclenchant une allergie mortelle, poison dans le gâteau de mariage, etc.) •… sans oublier le traditionnel meurtre en lieu clos : chambre fermée de l’intérieur, bateau en pleine mer, chalet de montagne isolé par la neige
Les indices et les preuves
Des indices doivent trahir le coupable et amener le détective à la vérité : des indices matériels, une phrase prononcée, deux témoignages qui ne concordent pas, un testament truqué, la copie d’un acte d’état civil… Les preuves, qui vont confondre le coupable et servir au procès, peuvent être de différents ordres : journaux anciens, décalage horaire, ticket d’autoroute, film de caméra de surveillance, empreinte digitale, test scientifique…
La narration de l’histoire
Le plus simple est d’écrire votre nouvelle à la troisième personne : le récit se raconte de lui-même et le narrateur n’apparaît pas. Dans ce cas, personne ne dit JE en dehors des dialogues, et vous-même, témoin ou enquêteur, enquêtrice, n’apparaissez pas dans l’histoire. Dans les récits classiques, l’histoire de l’enquête est souvent racontée par un ami du détective qui observe, note, et… ne comprend rien : c’est le personnage auquel le lecteur s’identifie. De la même manière, vous pouvez écrire votre récit à la première personne, en faisant raconter l’histoire par un (e) journaliste témoin. Vous pouvez également, dans ce cas, apparaître dans l’histoire, en tant que témoin, ou ami (e) de l’enquêteur. Il n’est pas conseillé d’être à la fois le détective et le narrateur de l’histoire : en effet, dans ce cas, il est très difficile de ne pas révéler trop vite la solution !
Voici un exemple, tiré d’une nouvelle d’Agatha Christie. Vous pourrez comparer l’exposé du mystère, au tout début de la nouvelle, et la solution qui, à la dernière page, y répond exactement :
1. Le mystère LA TRAGÉDIE DE MARDSON MANOR
J’avais été appelé hors de la capitale durant quelques jours et, à mon retour, je trouvai Poirot occupé à boucler sa petite valise. — A la bonne heure, Hastings, je craignais que vous ne soyez pas revenu à temps pour m’accompagner. — On vous a donc appelé à l’aide quelque part ? — Oui, bien que je doive admettre, d’après les apparences, que l’affaire ne semble pas passionnante. La compagnie d’assurances, L’Union de l’Ouest, m’a demandé d’enquêter sur la mort d’un certain Maltravers qui avait contracté chez eux, quelques semaines plus tôt, une assurance sur la vie pour la belle somme de cinquante mille livres ! — Vraiment ? m’exclamai-je intéressé. — Il y avait, bien sûr, la clause habituelle soulignant l’éventualité d’un suicide. Dans le cas où le client se serait tué volontairement au cours de la première année, l’assurance aurait été annulée. Mr. Maltravers a été dûment examiné par le médecin de la compagnie et, bien qu’il soit un homme ayant légèrement dépasse le bel âge, il fut reconnu comme jouissant d’une santé robuste. Quoi qu’il en soit, mercredi dernier, c’est-à-dire avant-hier, le corps de Maltravers a été trouvé sur le terrain de sa propriété en Essex, Mardson Manor, et la cause de sa mort serait une sorte d’hémorragie interne. Ce fait, par lui même, n’aurait rien de singulier, mais de sinistres rumeurs se rapportant aux difficultés financières de Maltravers traînaient dans l’air depuis peu et l’Union de l’Ouest a découvert, sans doute possible, que le gentleman en question était à deux doigts de la faillite. Cela change considérablement les choses. De plus, il avait une femme jeune et belle. On soupçonne qu’il aurait pu ramasser tout l’argent liquide dont il disposait pour payer l’assurance-vie dont son épouse bénéficierait et qu’ensuite, il se serait suicidé ! Une telle histoire n’a rien d’exceptionnel. En tout cas, mon ami, Alfred Wright, qui est un des directeurs de l’Union de l’Ouest, m’a demandé de découvrir la vérité sur cette affaire, mais, comme je vous l’ai dit, je n’ai pas grand espoir de réussir. Si sa mort avait été causée par un arrêt du cœur, je serais plus optimiste. C’est là un verdict qui peut toujours passer pour un aveu d’incapacité du médecin local, ignorant la véritable cause du décès de son malade. Mais, quand il y a hémorragie, aucune erreur n’est possible. Cependant, tout ce que nous pouvons faire est de chercher des renseignements utiles. Cinq minutes pour boucler votre bagage, Hastings, et nous prendrons un taxi pour gagner la gare.
2. La solution J’avouai : — Même à présent, je ne réalise pas très bien ce crime et son exécution ! — Commençons par le commencement. Nous avons une jeune femme clairvoyante et calculatrice qui, connaissant la débâcle financière de son mari et lasse d’un compagnon vieillissant qu’elle n’avait épousé que pour son argent, pousse ce dernier à contracter une importante assurance sur la vie en sa faveur. Ceci fait, elle cherche le moyen d’accomplir son dessein. La chance le lui offre ! L’étrange aventure racontée par le jeune officier ! L’après-midi suivant, lorsque Monsieur le Capitaine est en haute mer, comme elle le pense, elle et son mari flânent sur les pelouses et j’imagine leur dialogue : « Quelle bizarre histoire Black nous a racontée, hier soir au souper, observe-t-elle. Un homme peut-il vraiment se suicider de cette façon ? Montrez-moi si c’est possible ? ». Le pauvre fou lui montre, il place l’extrémité du fusil dans sa bouche. Elle se baisse et pose la main sur la gâchette, riant en levant les yeux sur lui : « Et maintenant, monsieur, conclut-elle friponne, supposons que je presse la gâchette ? ». Et alors… Et alors, Hastings… Elle la presse !
Agatha Christie, La tragédie de Mardson Manor, in Les enquêtes d’Hercule Poirot, © Librairie des Champs Élysées, 1968.
Étape 2 : Vérifier la présence des éléments indispensables à l’intrigue
Petite liste pour vérifier la construction de votre énigme :
• Qui est la victime ? • Où, quand, comment et par qui a-t-elle été trouvée ? • Par qui l’intrigue est-elle racontée ? • Quels sont les indices ? • Qui est coupable ? • Qui est d’abord suspecté (e) ? • Pourquoi ? • Comment le coupable s’y est-il pris ? • Comment le coupable a-t-il dissimulé son crime ? • Par quelles preuves le coupable est-il démasqué ?
Étape 3 : Rédigez un résumé de l’intrigue
Rédigez votre projet d’intrigue sous forme de fait-divers et en vous inspirant du fait-divers suivant. Vous présenterez la fausse piste que vous aurez inventée en l’introduisant dans votre texte, par exemple, par la phrase suivante : « On a d’abord soupçonné M. X. (ou Mme Y.) qui avait… Il a été arrêté puis relâché, parce que… »
Étape 4 : Présenter oralement son texte à la classe
En présentant oralement votre texte à l’ensemble des camarades de la classe, vous pourrez vérifier si votre intrigue est cohérente, si elle est assez complète pour être comprise. Servez-vous du questionnaire de l’étape 2 pour apporter, à votre tour, des conseils à vos camarades, pour leur faire des suggestions éventuelles au cas où leur histoire vous paraîtrait trop compliquée ou peu originale.
Étape 5 : Créer des personnages
Vous voici parvenus à une étape bien plaisante : il s’agit ici de créer les caractéristiques de vos principaux personnages : la victime, le coupable, l’autre suspect, et surtout votre personnage principal : le détective. Utilisez une fiche bristol. Vous pourrez l’orner d’un dessin ou d’une photo découpée dans un magazine, Ceci vous aidera pour décrire votre personnage. Voici un modèle de fiche qui vous aidera à inventer. Bien entendu, tous les détails qui figureront sur la fiche ne seront pas tous repris dans votre texte, mais ils vous aideront à imaginer vos personnages. Fiche pour créer un personnage
Nom/Prénom/Surnom :
Portrait physique 1. Sexe : 2. Âge : 3. Taille et poids : 4. Visage (couleur des cheveux, yeux, peau, nez…) : 5. Silhouette : 6. Apparence (soigné/sale, beau/laid) : 7. Signes particuliers (cicatrices, tics…) : 8. Maladies : 9. Vêtements habituels : 10. Accessoires habituels (pipe, bijoux, lunettes…) :
Situation familiale et sociale
1. Classe sociale (modeste, moyenne, haute) : 2. Métier/fonction (travail, horaire, salaire) : 3. Éducation (durée, écoles, matières favorites ou pas, culture…) : 4. Vie familiale (parents vivants ? séparés ? divorcés ? orphelin ? Leur mentalité, leur cadre de vie, leurs habitudes/qualités/défauts) : 5. Valeurs morales (honnêteté, honneur, courage, patience, respect, tolérance ou le contraire…) : 6. Situation familiale (célibataire, marié, divorcé…) : 7. Nationalité : 8. Place sociale : effacée ou forte (clubs, associations…) : 9. Activités de loisirs : lectures, journaux, sports, bricolage… :
Portrait psychologique 1. Caractère (nerveux, apathique, sentimental, rêveur, coléreux…) 2. Attitude face à la vie (actif, militant, suiveur, résigné, désillusionné…) : 3. Complexes personnels (peurs, superstitions, obsessions…) : 4. Niveau d’intelligence : 5. Capacités particulières (maths, littérature, cinéma, informatique…) : 6. Relations avec les autres (extraverti, introverti…) : 7. Qualités (imagination, logique, intuition…) :
Vérifier que tous ces éléments sont cohérents entre eux. En modifier certains au besoin.
(D’après Louis Timbal-Duclaux, J’écris des nouvelles et des contes, © Écrire aujourd’hui, 1993, numéro spécial)
Voici un modèle de fiche remplie pour un célèbre personnage d’enquêteur :
Nom : MAIGRET Prénoms : Jules, François, Amédée Né à : Saint Fiacre par Matignon, à 25 km de Moulins (Allier). Portrait physique Sexe : Masculin Âge dans les romans : proche de 50 ans. Taille : 1,80 m, Poids : 110 kg Cheveux : épais, châtain, avec les tempes argentées. Silhouette : Puissante et forte. Embonpoint. Vêtements habituels : Costume, chemise blanche, bretelles et gilet, épais pardessus, chapeau. Situation familiale et sociale Parents : Fils unique d’Evariste Maigret, régisseur du château de Saint Fiacre, honnête, scrupuleux, taciturne. Orphelin vers l’âge de 8 ans ; se souvient peu de sa mère. Études : études (inachevées) de médecine à Nantes. Situation familiale : Marié à Louise, Alsacienne, fille d’un ingénieur des Ponts et Chaussées. Paisible, grassouillette, bonne cuisinière, simple, solide, douce, calme, tendre, admirative. Excellente entente conjugale. Sans enfant. Adresse : 130, bd Richard-Lenoir, Paris-XIe, 4e étage. Portrait psychologique Habitudes : Fume la pipe ; se frotte la tête à rebrousse-poil ; ne danse pas ; n’a pas le permis de conduire ; n’aime pas les sucreries ; aime les plats mijotés ; parle quelques mots d’allemand ; comprend l’anglais et le breton. Expressions favorites : « Je ne crois rien » ou « Rien du tout », « Vous ne pouvez pas comprendre ».. N’aime pas rester à Paris sans sa femme. Oublie régulièrement son écharpe. Blessé trois fois dans sa carrière. Méthode : écoute, réunit un faisceau d’indices mais se fie surtout à son intuition. Déteste la police scientifique et le raisonnement logique.
Étape 6 : Se documenter
Pour que votre intrigue soit passionnante à lire, il est important d’apporter autant de soins au cadre qu’aux personnages. Pour cela, vous vous documenterez au CDI avec votre équipe. Cherchez des cartes de la région que vous avez choisie. Consultez un plan de la ville (calendrier des PTT…). Écrivez à l’office du tourisme de la ville concernée. Si vous avez choisi une autre époque que la nôtre pour un épisode, pour expliquer un mobile, vous devez si possible consulter des manuels d’histoire, des journaux de l’époque, vous renseigner sur les voitures, les objets de la vie quotidienne. L’aide de votre professeur d’histoire sera la bienvenue ; la consultation de certains sites d’Internet souvent précieuse. De même, pour éviter des erreurs, il est indispensable de se renseigner sur le fonctionnement de la justice française. Votre connaissance des téléfilms américains sera ici un handicap… Consultez plutôt le professeur d’éducation civique !
Étape 7 : Comment commencer ?
Le début du récit. Vous allez écrire la scène d’exposition de l’intrigue. Il ne s’agit pas de la scène du crime, qui sera racontée à la fin de l’histoire, mais de la scène de la découverte du méfait. Cette scène comportera deux parties successives : — la mise en scène d’un personnage décrit dans sa vie quotidienne, qui ne se doute de rien et qui va découvrir le méfait. Vous décrirez des actions quotidiennes, banales ; — la découverte du méfait, avec certains détails parmi lesquels figurent — bien cachés parmi de nombreuses autres remarques — les indices qui trahiront le coupable à la fin. N’oubliez pas de montrer l’émotion, la frayeur du personnage qui découvre le méfait. Décrivez la scène de manière progressive, pour entretenir le suspens : le lecteur doit se poser des questions importantes à la fin de cette scène.
Voici un exemple ;
Le soir où cette histoire a commencé, on avait vraiment bien entendu le couinement de la micheline au passage du Nantes-Lyon vers Les Rosiers. Le temps se mettait au doux. Parti comme c’était, ça devait déjà s’être levé en mer, et ces sapristi de mouettes ne tarderaient point à s’en retourner chez elles. Ce ne sont pas des oiseaux bien intéressants, ça, les mouettes… Il devait être dans les cinq heures - cinq heures et demie au croisement de la route nationale qui longe la Loire avec la côte de La Croix, entre Gennes et Saumur, ou, pour mieux dire, entre Saint-Hilaire-Saint-Florent et Chênehutte-les-Tuffeaux, juste avant La Mimerolle. Là, il y a d’abord eu comme un grand crac assez mou. Un fracas de tôle. Et puis juste après, le long gargouillis de Périgault Marcel, comme un siphon moitié bouché : — Nom de Dieu de Bon Dieu de Nom de Dieu de Bon Dieu ! clapotait la gorge en lavabo de Périgault ; et il se mit à dévaler le coteau, les épaules en arrière et les bottes en avant, comme un ours dans un cerceau. […] La borne, on ne la voyait plus. Il y avait une deux-chevaux, une nouvelle, une Diane, empalée dessus. Dedans, on distinguait un emberlificotis de voiles noirs, jupes noires, crucifix et chapelets noirs, tout sens dessus dessous ; à l’avant, du côté du conducteur, un visage émergeait du pare-brise comme un monstrueux bubon qui sanguinolait sur le capot blanc. Au-delà, la Loire rosissait avec son sourire agaçant de vieille chatte sur un poêle. La borne Michelin, moderne rempart de vertu, l’avait préservée de ces religieux cadavres. Sans elle, tout ce petit monde aurait plongé tout droit. Le mélange d’affûtiaux de bonnes sœurs et de sang aqueux comme le fond d’un saladier de tomates avait laissé Périgault de l’autre côté de la route frappé d’une terreur sacrée qui avait arrêté net son dégorgement de Nom de Dieu de Bon Dieu. […] Il arrêta soudain : au milieu du front, il y avait un trou entouré de poudre grise… Pour être morte, elle était morte, c’était sûr. Alix de Saint-André, L’ange et le réservoir de liquide à frein, © Gallimard, Série noire, 1994.
Étape 8 : Corriger son brouillon
Voici un texte écrit par Julie, une élève de 5e. Vous allez l’améliorer de manière progressive :
Les consignes 1. Dans ce texte, pouvez-vous repérer les deux parties demandées dans la consigne ? 2. La première partie de la scène vous paraît-elle suffisamment développée ? 3. Le texte montre-t-il l’émotion, la frayeur du personnage qui découvre le méfait ? 4. Le lecteur se pose-t-il des questions à la fin de la scène ? Lesquelles ? Sous quelle forme ces questions apparaissent-elles dans le texte ?
Deux gestes de correction du brouillon 1. Ajouter Á quel (s) endroit (s) du texte pouvez-vous ajouter des détails ? Pourquoi ? Lesquels ? 2. Déplacer Pour mettre en relief un moment clef, vous connaissez la technique du retour en arrière (voir p. 00) Quelle phrase pourrait commencer le texte ? Quels faits pourraient être racontés ensuite par un retour en arrière ?
Il existe aussi des cas où il faut pratiquer un déplacement, à l’intérieur même de la phrase, afin de la rendre plus facile à lire. Effectuez ainsi un déplacement dans la phrase suivante, et donnez-en la raison : La correction de la langue Vérifiez l’accord sujet-verbe, surtout avec le sujet collectif « tout le monde » Vérifiez la conjugaison de la 1e personne du singulier du passé simple (rencontrer, crier). Vérifiez dans le dictionnaire : au moin, un crie, se ralumer, dégoutant, quelqun.
Étape 9 : Inventer des péripéties, maintenir le suspens
Dans un récit policier, certains passages sont quasiment obligatoires. Les trois scènes indispensables au récit sont la découverte du méfait, que vous avez déjà écrite, une scène d’interrogatoire d’un suspect, et la scène de découverte de l’énigme. La scène d’interrogatoire est une scène de dialogue (voir p.00). C’est l’enquêteur qui la mène, et le suspect doit mêler des paroles vraies et des mensonges ou des omissions. Elle contient des indices qui serviront ultérieurement à l’enquêteur. Voici une scène d’interrogatoire tirée d’un roman célèbre :
L’interrogatoire de la vieille dame Dans un wagon isolé de l’Orient-Express, on a retrouvé le cadavre de Ratchett tué de douze coups de couteau. Parmi les douze suspects interrogés tour à tour, figure une vieille princesse russe. La porte venait de s’ouvrir et la princesse Dragomiroff entra dans le wagon-restaurant. Elle vint droit vers les trois hommes qui se levèrent aussitôt. Sans prêter attention aux deux autres, elle s’adressa à Poirot. « Monsieur, je crois que vous avez un mouchoir à moi. » Poirot jeta à ses compagnons un regard triomphant. « Estce celui-ci, madame ? » Il montra le petit carré de batiste. « Oui, c’est cela même. Voici mon initiale dans ce coin. — Pourtant, madame, s’écria M. Bouc, cette lettre est un H et, si je ne me trompe, votre prénom est… Natalia. » Elle le dévisagea froidement. « C’est exact, monsieur. Mes mouchoirs sont toujours marqués en caractères russes : un N s’écrit H en russe. » M. Bouc en demeura un instant abasourdi. Cette vieille dame indomptable avait décidément le don de le mettre mal à l’aise. Il murmura : « Mais… ce matin vous ne nous avez pas dit que ce mouchoir vous appartenait. — Me l’avez-vous demandé ? répondit la princesse d’un ton sec.
Agatha Christie, Le Crime de l’Orient-Express, L.G.F., 1981
Le suspens
Vous pouvez vous contenter de rédiger les trois moments indispensables à votre récit. Mais il est beaucoup plus amusant de rédiger l’histoire en totalité, même si cela doit nécessiter un gros effort. Pour vous aider à créer une atmosphère ou à écrire un moment palpitant, voici quelques extraits de nouvelles ou de romans, dont vous pourrez vous inspirer : Marguerite Marranos s’enfuit vers la Côte d’Azur après avoir dépouillé ses cinq complices du butin dont ils venaient de s’emparer. La Porsche crissa, vira, dérapa dans le sens des aiguilles d’une montre affolée et piqua du capot en contrebas des rochers de bauxite, dans un embrouillamini de plantes jolies à regarder mais délétères au toucher. Heureusement, la carrosserie efficace du véhicule l’en protégea ; mais Melle Marranos écopa par contre d’une blessure au front qui la fit aussitôt pisser le sang, car elle avait heurté le volant de plein fouet. Son minois en serait peut-être durablement défiguré, et c’est à quoi elle songea d’abord quand elle se réveilla, assommée par le heurt malencontreux et le soleil impitoyable, sa Porsche étant décapotable. Elle eut la force de se pencher vers la boîte à gants, repoussa le revolver tout neuf d’un geste agacé, en extirpa un miroir de poche qu’elle maintint devant son visage et une bombe d’eau de fraîcheur dont elle s’aspergea. Elle vit que ses dents étaient intactes, et elle en fut soulagée car elle aimait beaucoup ses dents tendanciellement disjointes, signe de chance disait-on. Ce jour-là, elle n’en manqua point. Henri Raczymow, Villa Mimosas, © Le Monde Gallimard, 1996.
Restauratrice de tableaux, Julia travaille au musée du Prado. La nuit tombe. Elle reçoit un coup de téléphone de l’assassin qui la traque et lui donne rendez-vous dans une salle déserte. Elle sortit dans le couloir, pistolet au poing. A cette heure, l’immeuble était désert, à part les gardiens qui faisaient leur ronde, mais elle ne savait pas où les trouver en ce moment. Au bout du couloir, l’escalier descendait en tournant trois fois à angle droit, avec un vaste palier à chaque changement de direction. L’éclairage de sécurité laissait planer une pénombre bleutée qui permettait de deviner les tableaux noircis par la patine sur les murs, la balustrade de marbre de l’escalier et les bustes des patriciens romains qui montaient la garde dans leurs niches. Arturo Perez Reverte, Le tableau du maître flamand, © J.C. Lattès, 1993.
Étape 10 : La solution de l’énigme
Étant donné que vous l’avez inventée en même temps que le mystère, la solution ne doit pas vous surprendre, mais elle doit surprendre le lecteur (voir extraits d’Agatha Christie, p. 00). Deux difficultés doivent être résolues : 1. — Aucun élément de l’énigme ne doit être oublié (tous les détails — empreintes, horaires, témoignages — doivent s’emboîter comme dans un puzzle terminé. Tout doit s’expliquer de manière rationnelle : le fantastique n’est pas admis ici. 2. — Le lecteur ne doit pas avoir trop vite deviné qui est le coupable, de manière que la lecture reste intéressante jusqu’à la fin. La scène de résolution du mystère est la grande scène dans laquelle l’enquêteur déploie tous ses talents : intelligence, mémoire, esprit de synthèse, lucidité, qualités humaines.
Étape 11 : S’évaluer et évaluer les autres équipes Pour évaluer le récit, prêtez attention aux points suivants : L’intrigue • quel est le problème ? • qui est la victime ? • où, quand et par qui a-t-elle été trouvée ? • quels sont les indices ? • quelle est la solution ? • qui est/sont le/s suspect/s ? • qui est coupable ? • quel est le mobile du coupable ? • comment le coupable a-t-il procédé ? La narration
• Quels sont les différents personnages ? • que sait-on d’eux ? • sont-ils variés (sexe, âge, milieu, caractère) ? • Quels lieux, quels décors, quels objets sont évoqués ? • Quel est le découpage du temps ? • Quel est le narrateur ? A-t-il un rôle particulier dans l’histoire ou est-il simple témoin ? • Le point de vue choisi (3e personne ou 1e personne) est-il maintenu avec cohérence dans l’ensemble du récit ?
Les descriptions
• qui est décrit ? • quels objets sont décrits ? • à quels endroits du texte sont placées ces descriptions ? • quel est le rôle des descriptions dans le texte ? Étape 12 : Communiquer son histoire Après ce grand effort, vous avez bien mérité de communiquer votre œuvre à la classe. Vous pouvez la lire ou, mieux, si vous l’avez mise au net à l’aide d’un ordinateur, l’imprimer et la faire lire autour de vous. Et pourquoi ne pas faire un recueil des nouvelles écrites par la classe ? Pensez à la mise en pages, aux illustrations.
Étude publiée dans TEXTES ET MÉTHODES 5e Nathan | |
| | | abdelhalim berri المدير العام
الإسم الحقيقي : Abdelhalim BERRI البلد : Royaume du Maroc
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 22:03 | |
| Témoin à Charge (d'après une nouvelle d'Agatha Christie)Je vous propose une nouvelle policière écrite par la célèbre Agatha Christie que j'admire considérablement. Sa qualité d'écriture, son adresse à mener ses intrigues dont le dénouement est toujours inattendu et habile ont fait de ses romans une oeuvre captivante. PRISON DE LONDRES
Maitre Mayherne pénétra dans le bâtiment carcéral. Homme a regard perçant dénotant une vive intelligence, il avait la réputation d'être un avocat remarquabl. Il ajusta ses lunettes et s'éclaircit la voix avec la petite toux sèche qui lui était coutumière. Puis s'adressant au surveillant chef, il l'enjoignit de le mener au parloir auprès de son client. Il dévisagea de nouveau l'homme qui lui faisait face et qui était accusé de meurtre avec préméditation.- Je dois vous répéter que vous courez un grave danger et qu'il vous faut être absolument franc.- Je le sais, vous me le répétez sans cesse. Mais je ne réalise pas encore que je suis accusé d'assassinat! et d'assassinat dans des conditions si affreuses!Mayherne avait jugé l'affaire très grave et cru à la culpabilité du prisonnier. Pour la première fois, il éprouvait un doute.- Oui, oui, cher monsieur, nous allons faire un gros effort pour vous libérer et nous réussirons. Toutefois, il faut que je sois au courant des moindres détails afin de connaître l'étendue de l'accusation qui pèse sur vous. Après quoi, nous déciderons de la meilleure façon de vous défendre.- Vous me croyez coupable. Mais je jure devant Dieu que je ne le suis pas quoique les apparences me désignent. Je suis innocent, Maître, innocent!Mayherne n'ignorait pas que, dans un cas semblable, tout homme s'exprimait ainsi. Pourtant, il se sentait troublé: Léonard Vole était peut être innocent.- Il est certain que votre situation paraît très inquiétante. Pourtant, je veux bien vous croire. Venons aux faits: exposez moi exactement comment vous avez fait la connaissance d'Emily French.- Un jour, dans Oxford street, je vis une dame âgée qui portait de nombreux paquets et qui trébucha au moment de traverser la rue. Un autobus arrivait sur elle ...Elle parvint tout juste à se relever et à gagner le trottoir où elle resta terrifiée. J'ai ramassé les paquets et les lui ai remis.- Lui avez vous sauvé la vie ? - Certes non, j'avais simplement eu un geste courtois.- La vieille dame se montra très reconnaissante, me remercia vivement et fit allusion à ma courtoisie supérieure à celle des jeunes générations. Je l'ai saluée et me suis éloigné, convaincu de ne jamais la revoir.
- Mais la vie est pleine de coïncidences. Le soir même, je retrouvai cette personne chez des amis.
J'appris qu'elle se nommait Emily French et habitait Cricklewoo. Nous discutâmesun moment. Je suppose qu'elle devait éprouver des sympathies subites car je lui plus à cause d'un geste que n'importe qui aurait pu faire.
Quand elle partit, elle me serra fortement la main et m'invita à venir la voir. Je n'y tenais guère mais refuser eût semblé grossier, de sorte que je fixai le samedi suivant.
Après son départ, j'appris par un ami qu'elle était riche, assez originale, vivait seule avec une bonne et avait huit chats.
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| | | abdelhalim berri المدير العام
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 22:07 | |
| - Je comprends, vous avez su tout de suite qu'elle était dans une situation aisée. - Si vous imaginez que je m'en suis préoccupé!
- Il faut que j'examine l'affaire telle qu'elle sera présentée par la partie adverse. Une personne ne connaissant pas Miss French n'aurait pas supposé qu'elle fût riche; elle vivait simplement presque pauvrement ...
... Qui vous en a parlé ? - Mon ami George Harvey, chez lequel nous passions la soirée.
- Se souviendra t-il vous en avoir parlé ? - Je ne sais pas. Il s'est écoulé pas mal de temps depuis. - En effet. Vous comprenez, le premier soin de ceux qui vous accusent consiste à prouver que vous étiez très désargenté. Ce qui est vrai je crois ?
- Oui. Je traversais une période de guigne.
- Etant donc gêné, vous avez fait la connaissance de cette vieille dame riche et avez cultivé assidûment cette relation. Si nous pouvions déclarer que vous ignoriez qu'elle était fortunée et que vous alliez la voir par pure bonté. - Ce qui est absolument vrai.
- C'est possible et je n'en disconviens pas! J'examine la question du point de vue extérieur. Tout dépendra de la déclaration de Mr. Harvey. Se souviendra-t-il de votre conversation ? Pourra-t-il être troublé par l'avocat de la partie adverse au point de croire que cet entretien fut situé beaucoup plus tard ? - Je ne crois pas que cette manoeuvre réussirait. Plusieurs personnes ont entendu ce que disait Harvey et ont plaisanté au sujet de ma riche conquête.
L'avocat essaya de cacher sa déception. - Dommage. Le système que j'envisageais serait désastreux. Laissons cela. Vous avez donc fait la connaissance de Miss French, vous lui avez rendu visite et vous avez continué. Il nous faut savoir pourquoi un homme de votre âge -- trente cinq ans -- beau garçon, sportif, aimé de ses amis, a consacré une partie notable de son temps à une femme âgée, dont les goûts devaient être fort éloignés des vôtres ? - Je ne peux l'expliquer, vraiment pas; à la fin de ma première visite elle m'a supplié de revenir, m'a dit qu'elle était isolée et malheureuse. Il m'était difficile de refuser, d'autant plus qu'elle me témoignait une si grande sympathie que j'en étais touché.
- Je suis faible de nature et je ne sais pas dire non. Après lui avoir fait trois ou quatre visites, je me suis sincèrement attaché à cette vieille femme: ma mère mourut alors que j'étais très jeune, une de mes tantes m'a élévé jusqu'à ce que j'aie quinze ans, puis elle est morte aussi. Si je vous avoue que j'étais heureux d'être choyé et gâté, vous en rirez sans doute.
L'avocat ne riait pas. Il était songeur. - J'accepte votre explication car j'estime qu'elle est vraisemblable du point de vue psychologique. L'opinion d'un jury pourrait être différente. Je vous prie, continuez votre récit. A quel moment Miss French vous a-t-elle pour la première fois demandé de vous occuper de ses intérêts ? - Après ma troisième ou quatrième visite. Elle n'entendait pas grand-chose aux questions pécuniaires et s'inquiétait au sujet d'un placement.
- Attention! La femme de chambre, Janet Mackensie affirme que sa maîtresse était une excellente femme d'affaires et s'occupait de tous ses placements, opinion corroborée par les déclarations de ses banquiers. - Je n'y peux rien! C'est Miss French qui m'a dit le contraire.
L'avocat le dévisagea pendant un instant sans répondre. Bien qu'il n'eût pas l'intention de le dire, sa conviction de l'innocence de son client s'affirmait car il connaissait la mentalité des femmes âgées et pouvait aisément croire que Miss French, subjuguée par ce beau garçon, avait cherché un prétexte pour l'attirer chez elle. Or, aucun n'était meilleur qu'une incompétence au sujet des transactions bancaires, car elle n'ignorait pas que tout homme est flatté d'être jugé infaillible. Peut être même avait-elle souhaité faire comprendre à Vole qu'elle était riche. - Je vais vous poser une question importante et il est nécessaire que vous me répondiez franchement. Vous étiez financièrement gêné et vous aviez la haute main sur la fortune d'une vieille dame, qui de son propre aveu, n'y entendait pas grand-chose. En avez-vous jamais profité pour détourner, à votre bénéfice, les valeurs qui vous étaient confiées ? Deux lignes de conduite s'offrent à nous: d'une part nous pouvons faire état de votre probité pendant que vous vous occupiez des affaires de Miss French, en insistant sur le fait que vous n'aviez pas besoin de commettre un crime pour obtenir des sommes que vous pouviez vous procurer beaucoup plus facilement. Si, d'autre part, dans votre manière d'agir il y a des détails dont l'accusation pourrait faire état, autrement dit si l'on peut prouver que vous avez fait chanter cette vieille dame, nous dirons que vous n'aviez aucun motif pour la tuer puisque vous retiriez d'elle un revenu appréciable. Vous voyez la différence ? Je vous adjure donc de réfléchir avant de répondre.
Mais Léonard Vole répondit aussitôt: - La manière dont je me suis occupé des affaires de Miss French est parfaitement honnête. J'ai pris soin des ses intérêts du mieux que j'ai pu.
- Merci, vous me soulagez beaucoup, car je vous crois trop intelligent pour mentir dans un cas aussi important. -Sûrement! Ce qui plaide en ma faveur, c'est l'absence de motif. Si l'on croit que j'ai été aux petits soins pour une vieille dame riche, dans l'espoir de lui soutirer de l'argent, sa mort doit me décevoir complètement.
L'homme de loi le dévisagea. - Ne savez-vous donc pas que Miss French a laissé un testament qui fait de vous son principal légataire? - Comment? Vole se dressa d'un bond et son désarroi fut évident -Mon Dieu! Que dites-vous? Elle m'a laissé de l'argent!
Mayherne acquiesça et Vole retomba sur son siège en mettant la tête dans ses mains
- Vous prétendez ne rien savoir à cet égard? - Prétendre? Je ne savais rien, absolument rien.
- Que diriez-vous si je vous déclarais que la femme de chambre, Janet Mackensie, affirme que vous étiez au courant, car Miss French lui avait dit vous avoir consulté à ce sujet et vous avoir fait part de ses intentions? - Elle ment ... Non, j'exagère. Janet est une femme âgée qui veillait de près sur sa maîtresse et qui ne m'aimait pas. Elle était jalouse et soupçonneuse. Il est possible que Miss French lui ait confié ses intentions et que la servante ait mal compris ou, encore, ait cru que j'avais fait pression sur elle.
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| | | abdelhalim berri المدير العام
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 22:11 | |
| -Vous ne supposez pas qu'elle vous détestait au point de mentir volontairement? -Sûrement pas. Dans quel but? - Je l'ignore mais elle est très dure à votre sujet.
Le malheureux garçon gémit et murmura:
- Je commence à comprendre... C'est affreux, on dira que j'ai poussé Miss French à faire un testament en ma faveur, puis que je suis allée chez elle ce soir-là où il n'y avait personne et qu'on l'a retrouvée morte le lendemain. C'est affreux!
-Vous vous trompez en disant qu'il n'y avait personne. Janet devait sortir en effet ce soir-là, mais à vingt et une heures trente, elle est revenue pour chercher un livre qu'elle avait promis à une amie. Elle est entrée par la porte de service, est montée dans sa chambre puis est repartie.
- Elle a entendu des voix dans le salon, a cru, sans les reconnaître, que l'une était celle de Miss French et l'autre celle d'un homme.
- A vingt et une heures trente ...! Alors, je suis sauvé, sauvé!
- Que voulez-vous dire? - A cette heure-là, j'étais de retour chez moi et ma femme pourra le prouver. J'ai quitté Miss French à vingt et une heures, ma femme était à la maison et m'attendait.
Dans sa joie, Vole n'avait pas remarqué que l'expression sévère du visage de son avocat ne s'était pas modifiée, mais quand Mayherne répondit, toute joie l'abandonna. - A votre avis, qui a tué Miss French?
- Un cambrioleur, ainsi que nous l'avons pensé tout d'abord. Souvenez-vous qu'une fenêtre a été forcée. La victime a été assommée à l'aide d'une lourde pelle que l'on a retrouvée près du corps. Plusieurs objets manquaient. Sans les absurdes soupçons de Janet et son antipathie pour moi, la police n'aurait jamais perdu la bonne piste.
- Cela ne suffit pas. Ce qui manque n'avait aucune valeur et n'a été dérobé que pour donner le change. Les empreintes laissées sur la fenêtre ne sont pas du tout probantes.
- Réfléchissez: vous dîtes ne plus vous être trouvé dans la maison à vingt et une heures trente. Qui donc était l'homme que Janet a entendu parler à Miss French dans le salon? Elle n'eût certainement pas causé amicalement avec un cambrioleur...
- Non. Cependant cela m'exonère. J'ai un alibi. Il faut que vous voyiez tout de suite Romaine, ma femme. -Certes, ce serait déjà fait si elle n'avait pas été absente lors de votre arrestation. J'ai téléphoné à Scotland Yard, il paraît qu'elle rentre ce soir. J'irai la voir dès que je quitterai mon cabinet. - Oui, Romaine vous renseignera. Grand Dieu, j'ai de la chance.
- Excusez ma question. Etes-vous très épris de votre femme? - Je crois bien! - Et elle vous aime beaucoup? - Elle m'est très dévouée et ferait n'importe quoi pour moi.
Il s'exprimait avec force, mais son avocat était moins enthousiasmé. Est-ce que le témoignage d'une épouse dévouée serait écouté? - En rentrant chez vous, avez-vous rencontré quelqu'un dans la rue? - Personne que je connaisse et, d'ailleurs, j'ai fait une partie du trajet en autobus. le conducteur se souviendra peut-être...
Maître Mayherne secoua la tête d'un air dubitatif. - Donc personne ne peut confirmer le témoignage de votre femme. - Non, mais ce n'est pas nécessaire, il me semble. -Je l'espère.
- Encore un mot: Miss French savait-elle que vous étiez marié? - Oh! oui. - Pourtant, vous ne lui avez jamais présenté votre femme, pourquoi? Pour la première fois, Vole hésita à répondre: -Je... je ne sais pas trop.
- Vous rendez-vous compte que Janet Mackensie déclare que sa maîtresse vous croyait célibataire et espérait vous épouser par la suite.
Vole se mit à rire. - C'est absurde, il y avait quarante ans de différence entre nous! - Cela arrive. Votre femme n'a donc jamais vu Miss French? - Non... - Vous me permettrez de vous dire que je comprends mal votre attitude à cet égard.
Vole rougit, hésita, puis dit enfin: - Je vais vous parler franchement. Ainsi que vous le savez, j'étais à court d'argent. J'espérait que Miss French pourrait m'en prêter un peu. Elle avait de l'affection pour moi mais ne s'intéressait pas aux difficultés d'un jeune ménage. J'avais découvert qu'elle supposait que le mien n'était pas heureux et que nous vivions séparés. Or, j'avais besoin d'une certaine somme pour Romaine. Je n'ai rien dit à la vieille dame, à qui j'ai laissé croire ce qu'elle voulait. Elle disait que j'étais son fils adoptif et il n'a jamais été question de mariage. Ce doit être une imagination de Janet.
- Est-ce tout? - Oui, absolument tout. Vole avait-il hésité en prononçant ces mots? L'avocat se le demandait. - Au revoir, monsieur.
Puis en regardant le visage hagard du jeune homme, il ajouta, poussé par une impulsion: - Je crois à votre innocence, en dépit de tous les faits qui semblent vous accuser. J'espère la prouver et vous soutiendrai fortement. - Vous constaterez que mon alibi est solide. - Tout dépend du témoignage de Janet Mackensie. ce qui est clair, c'est qu'elle vous déteste. - Je ne vois pas la raison de sa haine.
Maintenant, voyons Mrs Vole, pensa Mayherne en sortant. Il était très ennuyé de la tournure que prenait l'affaire. | |
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 22:17 | |
| Le ménage Vole habitait une vilaine petite maison proche de la pelouse de Paddington. Mayherne s'y rendit. En réponse à son coup de sonnette une grosse femme mal vêtue vint ouvrir. - Mrs Vole est-elle de retour? -Oui, depuis une demi-heure mais je ne sais pas si vous pouvez la voir. - Si vous voulez bien lui donner ma carte, je suis certain qu'elle me recevra.
La femme prit la carte puis elle ferma la porte au nez du visiteur.
Toutefois, son attitude s'était quelque peu modifiée quand elle reparut en disant: - Veuillez entrer.
Elle l'introduisit dans un minuscule salon et Mayerne, qui regardait un dessin accroché au mur, sursauta en apercevant une grande femme pâle qui était entrée si doucement qu'il ne l'avait pas entendue.
- Maître Mayherne? Vous êtes l'avocat de mon mari, n'est-ce pas? C'est lui qui vous envoie? Veuillez vous asseoir.
Avant qu'elle ait parlé, il ne s'était pas rendu compte qu'elle n'était pas anglaise. En la dévisageant, il remarqua ses pommettes saillantes et la teinte foncée de ses cheveux. C'était une étrange femme, très calme, d'un calme presque inquiétant. Dès le début, Mayherne eut l'impression de se trouver en face d'un cas mystérieux auquel il ne comprenait rien.
- Chère madame, il ne faut pas vous laisser abattre... Il s'arrêta court. Il paraissait tellement évident qu'elle n'avait pas la moindre intention de perdre courage et restait maîtresse de ses nerfs.
- Voulez-vous me mettre au courant? Il me faut tout savoir. Ne cherchez pas à me ménager car je veux connaître le pire... Elle parlait d'une voix sourde avec une énergie qui déconcerta l'homme de loi. - Je veux savoir le pire.
Mayherne lui raconta son entrevue avec Léonard Vole. Elle l'écouta attentivement. - Je comprends, il veut que j'affirme que ce soir-là il est rentré à neuf heures vingt. - C'est bien exact? - Là n'est pas la question. Si je le dis, sera-t-il acquitté? Me croira-t-on? réplica-t-elle froidement.
Le juriste fut déconcerté qu'elle sût si vite toucher le point important. -Je désire savoir si cela suffira? Une autre personne soutiendra-t-elle ma déclaration? Elle parlait d'un ton si vibrant que Mayherne eut une vague inquiétude. Il répondit comme à regret: - Jusqu'à présent, il n'y a personne. - Je vois.
L'inquiétude de l'avocat allait croissant. - Madame, je sais ce que vous éprouvez. - Croyez-vous? Je me le demande. - Dans un cas pareil... - Dans un cas de ce genre, j'ai l'intention de me débrouiller seule. - Chère madame, vous êtes désemparée. Votre grande affection pour votre mari... - Plaît-il? La sécheresse du ton fit sursauter l'avocat.
Il répéta d'une voix hésitante: - Votre grande affection pour votre mari... - Vous a-t-il dit que je lui étais dévouée? Ah! oui, je comprends qu'il l'a dit. Que les hommes sont bêtes, bêtes, bêtes!
Elle se leva brusquement et toute l'émotion intense que le juriste avait devinée depuis un instant parut concentrée dans sa voix. - Je le hais, je le hais et je désire le voir pendre et mourir!
Mayherne recula devant la fureur qui émanait de ses yeux étincelants.
- Peut-être ce spectacle me sera-t-il offert.
- Si je vous disais que ce fameux soir il n'est pas rentré à neuf heures vingt, mais à dix heures trente. Il vous a dit qu'il ignorait qu'on lui avait légué de l'argent? Si je vous affirmait qu'il était au courant et qu'il a tué pour le toucher? Il me l'a avoué ce soir-là quand il est rentré. Il y avait du sang sur sa veste. Si je me levais à la barre des témoins pour le crier tout haut?
Elle défiait son interlocuteur du regard. Au prix d'un gros effort il dissimula sa stupeur croissante et tenta de parler avec calme: -Vous ne pouvez témoigner contre votre mari - Ce n'est pas mon mari.
- Ce n'est pas mon mari. J'étais actrice à Vienne. Mon mari est vivant mais dans un asile d'aliénés, de sorte que je ne pouvais pas épouser Vole, j'en suis heureuse maintenant.
- Voulez-vous répondre à une question? Pourquoi êtes-vous si dure envers Vole? - Vous voudriez le savoir, mais je ne le dirai pas, je garderai mon secret.
- Il n'y a aucune raison pour que nous prolongions cet entretien. Je communiquerai avec vous après avoir vu mon client. Romaine s'approcha de lui et plongea le regard de ses beaux yeux noirs dans ceux de son adversaire. - Dites-moi, lorsque vous êtes arrivé ici, supposiez-vous sincèrement qu'il était innocent? -Oui.
- Vous n'êtes qu'un pauvre petit bonhomme. - Et je le crois encore. Bonsoir, madame.
Il sortit en emportant l'image de la violence de cette créature et pensa: "Cette affaire va être diabolique"
Il jugeait le cas infernal et considérait la femme comme très dangereuse. Que pouvait-il faire? Ce malheureux garçon n'avait pas la moindre chance de s'en tirer. Peut être après tout était-il coupable. - Non, pensa Mayherne, il y a trop de preuves contre lui. Je ne crois pas ce que dit cette femme, elle fabriquait toute l'histoire, mais elle n'osera pas la répéter au tribunal. Toutefois, il eût souhaité en être plus sûr. | |
| | | abdelhalim berri المدير العام
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 22:26 | |
| Cabinet du Juge d'Instruction. Les débats furent brefs et dramatiques. Les principaux témoins de l'accusation furent Janet Mackensie, domestique de la morte et Romaine Heilger, de nationalité autrichienne, maîtresse de l'accusé.
Maître Mayherne écouta le terrible récit que fit celle-ci et qui était semblable à ce qu'elle lui avait dit.
Le prisonnier réserva sa défense et fut déféré au tribunal.
Mayherne ne savait plus que faire. L'accusation portée contre Léonard Vole était terrible et même le célèbre avocat qui s'était chargé de la défense ne gardait que peu d'espoir.
Il déclara d'un air dubitatif: - Si nous pouvons minimiser les déclarations de cette Autrichienne, nous pourrons peut-être obtenir un résultat, mais le cas se présente mal.
Mayherne concentrait ses efforts sur un seul point.Convaincu que Vole disait la vérité et avait quitté la maison de la victime à vingt et une heures, quel était l'homme que Janet entendit parler à Miss French à la demie? Le seul espoir paraissait être le neveu de la vieille demoiselle, de réputation peu brillante et qui l'avait autrefois souvent cajolée...
... et menacée pour en obtenir de l'argent.
Maître Mayherne apprit que Janet Mackensie était fort attachée à ce garçon et n'avait jamais cessé de le recommander à Miss French.
Il pouvait s'être rendu chez sa tante après le départ de Vole, car on ne l'avait pas vu aux endroits qu'ils fréquentait d'ordinaire.
D'autre part, les enquêtes de l'homme de loi furent négatives. Nul n'avait vu Léonard rentrer chez lui ou sortir de chez Miss French. Personne ne vit non plus un autre homme dans le voisinage.
La veille du procès, Maître Mayherne reçut une lettre qui devait entraîner ses pensées dans une toute nouvelle direction.
Mal écrite, enfermée dans une enveloppe sale où le timbre était collé de travers, le juriste la relut deux fois avant d'en comprendre le sens:
Ce pouvait être évidemment une attrape, mais en y réfléchissant, il fut convaincu qu'elle était sincère et qu'il y avait là une dernière planche de salut pour le prisonnier. Il lui fallait se rendre à Shaw Rents.16 Shaw Rents Stepney
Il trouva difficilement l'immeuble en ruine dans une impasse nauséabonde.
Ayant demandé Madame Mogson, on lui indiqua le troisième étage. Il monta, frappa et ne recevant aucune réponse, frappa une seconde fois.
Il entendit alors des pas traînants, une porte s'ouvrit avec précaution et une personne toute courbée jeta un regard dans le couloir. Puis tout à coup, la femme fit entendre un rire grinçant et écarta lentement et largement le battant. - C'est donc vous, mon p'tit? Vous êtes bien seul... Vous me tendez pas d'piège? Très bien, vous pouvez entrer.
L'homme de loi pénétra en hésitant dans une pièce très sale, mal éclairée. Il y avait un lit en désordre dans un coin, une table en bois blanc, et deux chaises branlantes.
Brusquement, Mayherne vit mieux la locataire de ce peu séduisant logement. Elle était un peu bossue et une capuche lui entourait la figure. Voyant qu'il la regardait, elle éclata d'un rire brutal et dit: - Vous vous demandez pourquoi je cache ma beauté, chéri? Avez-vous peur qu'elle vous séduise? Vous allez voir.
Elle tourna son visage et Mayherne recula involontairement devant la tache rouge qui recouvrait sa joue.
- Vous n'avez pas envie de m'embrasser, petit? Ça ne m'étonne pas. Pourtant, j'ai été une jolie fille y'a pas si longtemps.
- C'est le vitriol qu'a fait ça, mais je me vengerai. Elle se mit à blasphémer affreusement, puis finit par se taire en ouvrant et fermant les mains nerveusement.
- Assez! Je suis venu parce que je suppose que vous pouvez me fournir un renseignement qui innocentera Léonard Vole, mon client. Est-ce vrai?
- Et l'argent, petit? Deux mille balles vous savez.
- Vous avez le devoir de témoigner et on peut vous y obliger. - C'est pas vrai. J'suis handicapée et j'sais rien. Mais si vous m'donnez deux mille balles peut être qu'je pourrai vous donner une idée ou deux.
- Quel genre d'idées? - Qu'diriez-vous d'une lettre? Une lettre d'elle? Vous occupez pas comme j'l'ai trouvée, c'est mon affaire et vous s'ra utile, mais je veux mes deux mille balles.
- Je vous donnerai mille francs, pas plus et seulement si la lettre est telle que vous le prétendez.
- Mille francs! cria-t-elle furieuse.
- Mille cinq cents. C'est tout ce que j'ai sur moi. C'est à prendre ou à laisser.
Elle blasphéma, grogna, mais finit par s'approcher du lit et retira quelque chose de sous le matelas.
- Voilà... C'est la première qu'vous voulez.
Elle jeta un paquet de lettres à Mayherne qui regarda les feuilles de son air calme. Il lut chaque lettre puis repris la première et la relut. Chacune des lettres parlait d'amour, et avait été écrite par Romaine Heilger, mais Léonard Vole n'en était pas le destinataire. La première était datée du jour de son arrestation. - J'vous ai dit vrai, s'pas chéri? Ces papiers la feront condamner!
- Comment vous êtes-vous procuré cette correspondance? - J'peux pas l'dire mais j'sais 'core aut'chose. J'ai lu dans l'journal c'qu'a dit la trainée au p'tit juge. Tâchez donc de savoir où elle était à vingt deux heures trente alors qu'elle prétendait être chez elle. Demandez au cinéma de la rue de Lion, on se souviendra de cette belle femme. Qu'elle soit maudite!
- Quel est l'homme auquel elle écrivait? La lettre n'indique que son prénom? Elle se mit à parler d'une voix rauque et à serrer et desserrer les poings, puis elle en porta un à sa figure et balbutia: - C'est lui qui m'a défigurée... Elle me l'a pris et, quand j'ai voulu les punir, il m'a jeté le maudit poison à la figure, et elle s'est mise à rire, la maudite!
- Y'a des années que j'la guette, que j'la suis, que j'l'épie. Mais maintenant, je la tiens.
- Elle sera punie, dites, m'sieur l'avocat? Elle souffrira? - On la condamnera sans doute à une peine de prison pour faux témoignage. - Elle sera enfermée? C'est ça que je veux.
L'homme mit les lettres dans sa poche. Vous partez? Où est mon argent? Mon bon argent?
Mayherne posa les billets sur la table puis il se détourna et quitta la pièce nauséabonde. | |
| | | abdelhalim berri المدير العام
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأحد 08 أبريل 2012, 22:38 | |
| Sans perdre un instant, il trouva le cinéma de la rue du Lion...
... et montra aux employés une photographie de Romane Heilger qu'ils reconnurent aussitôt.
Elle était arrivée en compagnie d'un homme après vingt-deux heures, le fameux soir, et ils étaient demeurés jusqu'à la fin de la projection.
Maître Mayherne était satisfait: Romane Heilger avait fait une déclaration mensongère d'un bout à l'autre, poussée par la haine violente qu'elle portait à Vole. L'homme de loi se demandait s'il saurait jamais ce qui motivait cette haine.
Qu'avait pu lui faire Léonard Vole? Il avait paru stupéfait, quand l'avocat lui raconta son entrevue avec Romaine et avait déclaré n'y rien comprendre.
Pourtant, Maître Mayherne jugea ensuite son indignation quelque peu forcée. Après avoir consulté sa montre en quittant le cinéma, l'avocat fit signe à un taxi en murmurant: - Il faut que je mette Sir Charles au courant immédiatement.Palais de Justice
Le procès de Léonard Vole, accusé d'avoir assassiné Emily French, avait fait naître un vif intérêt.
D'abord le prisonnier était jeune et beau garçon. Puis Romane Heilger, principal témoin de l'accusation, avait eu son portrait dans plusieurs journaux, de sorte que diverses versions circulaient quant à son origine et à son passé.
L'audience débuta dans le calme. Plusieurs rapports techniques furent rendus publics. Puis, Janet Mackensie vint à la barre
L'avocat de la défense parvint à relever les contradictions dans le récit de la bonne quant aux relations de Vole avec Miss French
Puis il souligna que, tout en déclarant avoir entendu une voix d'homme dans le salon le soir du crime, rien ne prouvait que ce fût celle de l'accusé.
Il parvint à démontrer qu'un sentiment de jalousie envers le prisonnier constituait le mobile auquel obéissait le témoin.
Le témoin suivant fut appelé. - Vous vous appelez Romane Heilger? - Oui. - Vous êtes Autrichienne? - Oui. - Depuis trois ans vous avez vécu avec le prisonnier en vous faisant passer pour son épouse? - Oui.
L'interrogatoire se poursuivit et, peu à peu, les détails accusateurs se précisèrent: le soir du crime, Vole était parti en emportant une pelle.
Il était rentré à dix heures vingt et avait avoué qu'il avait tué la vieille dame. Sa veste était tachée de sang et il l'avait brûlée.
Puis il terrorisa Romaine par des menaces de mort pour obtenir son silence.
A mesure que Romaine parlait, les sentiments des juges, d'abord plutôt favorables au prisonnier, lui devenaient entièrement hostiles.
Lui s'affaissait, la tête basse comme un homme qui se sent perdu.
On remarqua que l'avocat de Romaine, lui-même, cherchait à minimiser cette animosité de sa cliente, car il eût préféré la voir moins agressive.
Le défenseur de Vole se dressa, grave, menaçant.
Il accusa la femme d'avoir menti tout au long de sa déposition. A l'heure du crime elle n'était pas chez elle, elle était éprise d'un autre homme et essayait délibérément de faire condamner Vole en l'accusant d'un crime qu'il n'avait pas commis.
Romaine nia avec une assurance tranquille.
Vint ensuite l'étrange et spectaculaire dénouement: la lecture de la terrible lettre, faite à haute voix au milieu d'un silence impressionnant:
Il y eut des experts prêts à jurer que l'écriture était celle de Romaine Heilger, mais ce ne fut pas nécessaire, car lorsqu'on lui montra la lettre, elle s'effondra et avoua.
Cette fausse déposition porta un coup fatal à l'accusation. Sir Charles fit comparaître ses témoins.
Vole lui-même fut interrogé et déposa avec un calme qui réduisit à néant toutes les questions des accusateurs.
Ceux-ci tentèrent de se rattraper mais sans succès.
Le résumé du ministère public ne fut entièrement favorable à Vole mais les jurés avaient réagi et ne tardèrent pas à déclarer: - Nous estimons que l'inculpé n'est pas coupable.
Il était libre.Le petit Mayherne se leva vivement pour aller féliciter son client...
... et commença à frotter vivement ses lunettes. Puis il s'arrêta, car sa femme lui avait dit la veille que ce geste devenait chez lui un véritable tic. C'était curieux car il ne s'en rendait pas compte. Cette affaire était vraiment fort intéressante et il pensa à Romaine Heilger dont la personnalité étrange avait retenu son attention. Dans sa maison de Paddington, elle lui avait donné l'impression d'être une femme énergique mais calme, tandis qu'au tribunal elle étincela comme une fleur des tropiques... En fermant les yeux, Mayherne crut la revoir pencher en avant son corps superbe, tandis qu'elle refermait et ouvrait sans cesse les mains...
Curieuse habitude probablement, mais n'avait-il pas vu récemment une autre personne avoir le même tic? L'avocat sursauta, car la mémoire lui revenait brusquement. C'était la mendiante de Shaw's Rents!
Mayherne dont la tête tournait, se figea sur place. C'était impossible, absolument impossible! Pourtant Romaine Heilger était actrice...
Le juge s'approcha de lui par derrière et lui frappa sur l'épaule. - Avez-vous félicité votre client? Il s'en est tiré de justesse, venez le voir.
Mais le petit défenseur recula car il ne souhaitait plus qu'une chose: voir Romaine Heilger face à face.
Il n'en eut pas l'occasion tout de suite; mais dès que ce fut possible et qu'il lui eut dit ce qu'il pensait, elle répondit: - Donc vous avez deviné? Ce ne fut pas difficile pour moi, car la clarté était trop faible pour que vous puissiez discerner mon maquillage.
- Mais pourquoi, pourquoi... - Pourquoi j'ai joué cette comédie? Il me fallait le sauver et le témoignage d'une femme dévouée n'eût pas suffi, vous me l'aviez dit vous-même. Toutefois je connais la psychologie des foules. Si mes paroles à l'audience semblaient m'être arrachées, elles me condamnaient aux yeux de la loi pour un premier faux témoignage, mais le prisonnier bénificierait aussitôt d'un préjugé favorable.
- Et le paquet de lettres? Pourquoi autant? - S'il n'y en avait eu qu'une, la plus importante, elle eût paru fabriquée.
- Alors, le dénommé Max? - N'a jamais existé, mon cher.
- Je persiste à croire que nous aurions pu faire acquitter Vole par une procédure normale.
- Je n'ai pas osé le risquer! Vous le supposiez innocent. - Je comprends. Vous en étiez sûre...
- Vous n'y êtes pas. Moi, je savais... qu'il était coupable. | |
| | | La princesse Ferdaous نائبة المدير
الإسم الحقيقي : Ferdaous SAMLALI البلد : Maroc
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأربعاء 11 أبريل 2012, 16:51 | |
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| | | IKRAM TALABI نائبة المدير
الإسم الحقيقي : IKRAM TALABI البلد : Royaume du MAROC
عدد المساهمات : 2444 التنقيط : 56561 العمر : 27 تاريخ التسجيل : 27/11/2010 الجنس :
| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الأربعاء 11 أبريل 2012, 19:46 | |
| merciiiiiiii :uiyytrfdsqsfgh :uiyytrfdsqsfgh :uiyytrfdsqsfgh | |
| | | abdelhalim berri المدير العام
الإسم الحقيقي : Abdelhalim BERRI البلد : Royaume du Maroc
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole الجمعة 13 أبريل 2012, 10:40 | |
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| | | abdelhalim berri المدير العام
الإسم الحقيقي : Abdelhalim BERRI البلد : Royaume du Maroc
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| موضوع: رد: Vol de bijoux à l’hôtel Métropole السبت 02 نوفمبر 2013, 22:17 | |
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