Dimanched’élections…
Après avoir minutieusementcollecté les bulletins de vote fréquentables, je me glisse derrière le fragilerideau de l’isoloir afin de délivrer mon verdict dans le secret des urnes. Unefois l’enveloppe refermée sur mon opinion opiniâtre, je refais apparition dansle bureau de vote en prenant mon tour dans la queue.
C’est alors que je m’aperçois que les gens sont multicolores.
Des habits jusqu’à l’épiderme.
Mais ils ne sont pas colorisés au hasard. Il est clair qu’ils arborent lacouleur du choix de leur vote.
Ainsi ce jeune homme devant moi est tout vert. Ecologiste jusqu’au bout desongles.
Trois personnes devant, une dame « bien comme il faut » est toute bleue jusqu’àla racine des cheveux, droite comme un « hic ».
Il y a aussi ce couple en train de glisser l’enveloppe dans la fente, rosebonbon, socialistes pur port.
Quand à moi, je suis tout rouge, bien qu’absolument pas en colère. Rouge degauche jusqu’au front populaire après avoir rangé un instant mes idées noires.
C’est alors qu’une odeur putride vient chatouiller mes narines…
Je me retourne pour découvrir un vieux gond, grinçant dedans. Il est couvert dematière fécale !
Alors je ne peux me retenir de lui dire : « Bien fait ! Le front national vousa fait marron ! »
***