KHãőÚlä ÇHáfÍK عضو متّألق
الإسم الحقيقي : KHãőÚlä ÇHáfÍK البلد : MÁRÒÇ
عدد المساهمات : 908 التنقيط : 50028 العمر : 25 تاريخ التسجيل : 24/09/2011 الجنس :
| موضوع: Azur et Asmar الأربعاء 07 مارس 2012, 14:52 | |
| Il était une fois une nourrice nommée Jénane qui élevait deux enfants. L'un s'appelait Asmar, le fils de la nourrice aux yeux noirs et l'autre était Azur, le fils du châtelain aux yeux bleus. La nourrice les élevait équitablement et aimait Azur comme son fils. Les années passaient et Azur devenait un jeune enfant resplendissant. Ses cheveux étaient courts et dorés comme les rayons du soleil. Mais l’attention était retenue par ses yeux vifs et étincelants d'un bleu presque insoutenable. Asmar, son frère de lait, était un jeune enfant curieux et fier. Lui était brun, avec des cheveux courts et ondulés, du même noir qui se reflète la nuit sur les ailes du corbeau. Ses yeux étaient d’un sombre profond. La jeune femme comblait les deux garçons d'une égalité parfaite. Pourtant, de temps en temps, survenaient quelques disputes :-"Nourrice, Asmar a eu une part plus grosse que la mienne ! gémissait Azur.-C’est faux, mère! C'est lui qui a eu la plus grosse part ! le contredisait Asmar.-Allons, allons mes fils : vos parts sont tout à fait égales," déclarait la nourrice en calmant les deux enfants.Tous les jours, elle leur racontait l'histoire de la fée des Djinns qui était de l'autre côté de la mer, enfermée dans une prison en verre. Seul un prince vaillant pouvait la délivrer. Les deux enfants chantaient souvent en arabe la comptine qu’elle leur avait apprise sur cette légende.Un jour, le châtelain décida subitement d'enlever Azur à sa nourrice pour qu'il devienne un vrai noble. C'était un homme froid qui ne souriait jamais. Son visage émacié s'accordait avec son regard éteint. Il avait pourtant une belle voix grave et se déplaçait avec majesté.Il décida que désormais Azur aurait une chambre pour lui tout seul et qu'il porterait un habit qui conviendrait à sa naissance noble. Dès le lendemain, Azur dut se plier à l'éducation d'un futur chevalier courtois. Il portait désormais un élégant pourpoint d'une blancheur éblouissante avec des chausses bleues. Il devait pratiquer l'équitation comme la danse. Confronté à cette nouvelle vie, Azur souffrait. Il effectuait les exercices demandés sans enthousiasme. D'un œil attentif et discret, Asmar profitait des leçons perché sur le muret ou sur un arbre. Le plus noble des deux n'était pas Azur avec ses vêtements riches mais Asmar avec sa simple tunique.Les deux garçons continuaient à se voir en cachette mais se disputaient encore.
Ainsi un jour, lors de l'une des disputes, les deux garçons se roulèrent dans la boue et le Châtelain priva son fils de dîner. Azur était triste mais subitement par la fenêtre une petite voix se mit à l'appeler. C'était Asmar qui lui envoyait des fruits par la fenêtre de sa chambre. Leur belle amitié continuait malgré leurs différences sociales et les deux frères de lait restaient très soudés. Ils voulaient tous deux être celui qui délivrerait la fée des Djinns.
Un jour qu’ils se disputaient encore à ce sujet, le Châtelain saisit Azur par le bras et le força à quitter le château. Il lui déclara en effet qu'ayant grandi sa place était désormais en ville pour étudier. Azur fut emmené dans une carriole sans avoir pu saluer sa nourrice. Puis le Châtelain chassa Asmar et sa mère. Interdite, la nourrice réclama un peu de temps pour rassembler ses affaires mais l'homme sans pitié refusa sous prétexte que tout lui appartenait. La femme et son enfant durent partir malgré les protestations. Des années passèrent: Azur était devenu un jeune noble mais il avait toujours le même rêve en tête: délivrer la fée des Djinns! Malgré les protestations de son père, il partit en navire de l'autre côté de la mer. Il était plein d’enthousiasme mais malheureusement une tempête fit chavirer son navire et Azur fit naufrage... Quand il se réveilla, il se rendit compte qu’il avait échoué sur une terre inconnue. Très vite, il rencontra des habitants du pays. Ceux-ci ne voulaient même pas le voir approcher et étaient extrêmement violents à son égard. Le jeune homme finit par comprendre avec le peu d'arabe qu'il maîtrisait que c'étaient ses yeux bleus qui les effrayaient. Très abattu, Azur décida de fermer les yeux sur ce pays et de prétendre qu'il était aveugle. C'est alors qu'un personnage très étrange nommé Crapoux se présenta à lui. C'était un homme très maigre et aux mouvements très rapides. Au premier abord, il était repoussant: un teint rougeaud. D’énormes lunettes lui défiguraient le visage, ses joues creuses étaient mal rasées et ses cheveux étaient d’une propreté douteuse. Il portait une djellaba usée et sale qui laissait découvrir des jambes maigres et poilues.D'une voix stridente, cet homme étrange proposa à Azur d'être ses yeux à condition qu'il le portât car Crapoux simulait avoir une jambe blessée. Ils firent route ensemble : Azur marchait les yeux toujours fermés avec un bâton avec Crapoux qui le guidait sur ses épaules. Durant le chemin, Crapoux montra une facette de sa personnalité aussi exaspérante que sa voix : il ne fit que critiquer le pays où il résidait désormais. Il se moquait de tout ce qui ne ressemblait pas à son pays d’origine : les gazelles, les palmiers, les babouches, les sons orientaux… Ils entrèrent enfin dans la médina et traversèrent le souk. En chemin, ils avaient croisé deux mausolées et Azur avait trouvé deux clefs grâce à son sens du toucher et de l'odorat: la clef chaude et la clef parfumée dont parlait la légende de la Fée ! Alors qu'ils traversaient le souk animé par mille marchandises aussi colorées et parfumées les unes que les autres, Azur entendit une voix de femme qui lui sembla familière. Quelle émotion quand il reconnut la voix de sa nourrice ! Elle se faisait entendre depuis une splendide demeure. Sans hésiter, le jeune homme frappa à la porte violemment et cria si fort que toutes les personnes des environs se regroupèrent autour de la maison. Ce ne fut pas peine perdue: on lui ouvrit enfin la porte. Ce fut sa nourrice elle-même qui apparut dans l’encadrement de la porte. Jénane était restée très belle malgré les années. Elle était vêtue magnifiquement et se tenait très droite, plus digne qu'une reine. Sa longue robe d’un fuschia éclatant était ornée d'un splendide collier. Elle avait couvert ses cheveux avec un voile pourpre qui faisait ressortir encore plus la noblesse de ses traits. Son front était paré d’un diadème et deux imposants pendants encadraient ses joues. Immobile dans le vestibule aux éblouissantes mosaïques, elle était tout simplement sublime.Azur se présenta à la noble femme mais Jénane ne voulut rien entendre car elle ne reconnaissait pas Azur dans ce jeune vagabond aveugle. Elle lui répliqua qu’Azur habitait de l'autre côté de la mer, qu'il n'avait pas cette voix et qu'il n'était pas aveugle. Azur sut répondre à tous ses arguments : il avait traversé la mer pour venir jusqu’ici et sa voix de petit garçon avait mué. Pour finir, il ouvrit les yeux. D’abord Jénane recula, frappée par ce regard bleu. Azur lui chanta alors en arabe la comptine qu’elle lui avait autrefois apprise. Elle finit par lui sauter au cou en criant à la foule stupéfaite que son fils lui était revenu.Jénane avait enfin retrouvé l’enfant aux yeux bleus qu’elle avait tant aimé. Heureuse et bouleversée, elle le fit entrer dans sa demeure pour le combler de caresses. Pendant qu’elle lui faisait visiter son palais, elle lui raconta comment elle était devenue une riche marchande. Elle avait su respecter et tirer avantage des deux cultures qu’elle connaissait et affichait un violent mépris pour les superstitions comme celle qui concernait la malédiction des yeux bleus. Comme Azur avouait qu’il mourait de faim, Jénane l’invita à entrer dans le jardin pour s'attabler. Dans le jardin de Jénane fleurissaient des plantes luxuriantes de diverses couleurs. Un magnifique parterre doré accueillait en son centre une fontaine carrelée. L’eau en jaillissait en un harmonieux jet. Sur la droite trônait un pigeonnier splendidement orné. La propriétaire des lieux frappa dans ses mains et des musiciennes régalèrent Azur avec les accords mélodieux de leur luth. D’élégantes servantes arrivèrent avec une démarche gracieuse : elles apportaient la boisson, le couscous et des desserts variés qui étaient présentés sur des plats délicatement décorés. La table où on leur servait le repas était elle-même soigneusement ornée de mosaïques aux motifs et aux couleurs raffinés. Azur, rasséréné, profitait de l’atmosphère enchanteresse : devant tant de beautés, il se croyait au paradis. C’est alors qu’Asmar rentra. Lui aussi était devenu un magnifique jeune homme. Il vit d’un mauvais œil cet étranger à table et demanda à sa mère en langue arabe ce que ce mendiant faisait là. « Ce n est pas un mendiant mais ton frère, Azur ! », rétorqua Jénane. Envahi de colère et de haine, Asmar proféra des paroles violentes et s’en alla très impoliment. Pour la première fois de sa vie, Jénane eut honte du comportement de son fils. Un deuxième individu arriva : Crapoux ,qui avait réussi à forcer l’entrée ! Jénane voulut bien lui accorder sa confiance, d’autant plus qu’il leur fit découvrir son douloureux secret : ses affreuses lunettes cachaient des yeux bleus, qu’il n’osait montrer à cause de la féroce superstition des habitants. Comme Azur confia à sa nourrice qu’il était toujours aussi déterminé à sauver la Fée des Djinns, Jénane lui accorda son aide matérielle et Crapoux se proposa de lui dévoiler toutes les informations qu’il avait rassemblé pour retrouver la Fée.
Il lui prêta son aide en lui conseillant de rencontrer des personnes décisives: le sage Yadoa et la princesse Chamsous Sabah. Jénane confirma qu’il aurait son entrée chez la princesse grâce à son influence. Le sage Yadoa accueillit très courtoisement Azur : il lui annonça les étapes à franchir pour trouver la fée des Djinns: il devra traverser la montagne des villes anciennes, prendre garde aux brigands, au Lion Ecarlate ainsi qu’à l’Oiseau Saïmourh. Il aura à franchir des barrières magiques et, au bout de ce périple, se trouveront les deux portes pareilles ; l’une mène à la fée, l’autre à la salle des ténèbres. Malgré toutes ses connaissances, le sage ne savait pas qu’elle était la bonne porte. La deuxième personne à rencontrer n’était personne d’autre que la très estimée princesse Chamsous Sabah. Azur se fit recevoir dans son grandiose palais. Il dut traverser une enfilade de pièces aussi fastueuses les unes que les autres et dont l’architecture et les ornements étaient fascinants. Avec solennité, on annonça la princesse qui surgit, toute minuscule, d’un massif portail : c’était encore une enfant ! Mais quelle enfant ! Agile et leste, elle accueillit Azur dans le laboratoire astronomique avec une curiosité rieuse. Elle était très élégante et parlait le français à la perfection: ses propos étaient emplis de sagesse. Ses yeux noirs étincelants animaient encore plus ses expressions espiègles. La petite fille se faisait en effet une telle joie d’aider Azur qu’elle avait du mal à obéir au protocole dû à son rang princier : elle courait dans toute la pièce avec ses petites jambes et grimpait sur les coûteux instruments scientifiques à la recherche des mêmes objets qu’elle avait déjà donnés à Asmar : une fiole de brouillard d’invisibilité, un bonbon permettant de communiquer avec les fauves et une plume de l’Oiseau Saïmourh. Azur avait désormais rassemblé toutes les informations nécessaires pour retrouver la Fée des Djinns. Jénane, fidèle a sa promesse, lui finança son expédition : il eut le droit à un destrier aussi blanc que celui d’Asmar était noir. Crapoux, monté sur un âne blanc, lui servait d’écuyer. Asmar s’était résigné à ce qu’Azur fit route avec lui. Il se montrait encore hostile envers son frère de lait et n'avait pas décoché une seule phrase pour communiquer avec lui. Pourtant, le chemin qu’ils devaient parcourir jusqu'à la Fée était semé d’embûches et à deux ils auraient été plus forts pour surmonter les obstacles. Dés la sortie de la ville, des brigands les suivirent pour leur tendre une embuscade. Les deux héros s’éloignèrent dans la forêt et utilisèrent leur fiole d’invisibilité pour semer leurs poursuivants. Cette première attaque déjouée, ils se séparèrent plus loin. Mais bientôt Azur entendit des cris: des brigands du désert avaient attaqué Asmar et son écuyer. Le vaillant Azur, sans aucune hésitation, prit le galop pour aider son frère de lait. Montés sur des dromadaires, les brigands étaient difficiles à atteindre mais Azur réussit à en neutraliser certains. Il fut pourtant blessé à l’épaule et chuta à terre. Un des assaillants allait lui passer le sabre au travers du corps lorsque Crapoux, pris de courage, assomma l’un des brigands avec un énorme... jambon! Les brigands du désert renoncèrent à l’attaque et prirent la fuite. Asmar se pencha sur son frère à terre. Il pansa sa plaie et, avec un doux sourire, le remercia. Ils se séparèrent de nouveau. Azur poursuivit à pied avec Crapoux. Ils commencèrent l’ascension d’une colline lorsqu’ils entendirent le rugissement terrible d’un fauve furieux. Le Lion Écarlate leur barrait la route. C’était un animal fabuleux et gigantesque, à la crinière flamboyante et aux dents de sabre. Ses moustaches et ses puissantes griffes bleues contrastaient avec sa robe écarlate. Ses yeux jaunes brillaient comme ceux d'un chat dans la nuit étoilée. Azur ne frémit pas : il avala le bonbon pour parler aux fauves et parvint à apprivoiser le lion en lui donnant de la viande. Le Lion Écarlate, rassasié, accepta de le prendre sur son dos pour l’aider à traverser le désert.Le héros savourait cette course rapide sur ce splendide animal quand il entendit le cri de l’Oiseau Saïmourh. En levant la tête vers le ciel, il aperçut le fabuleux animal. L'oiseau Saïmourh était un oiseau gigantesque, paré des couleurs de l’arc-en-ciel. Des ailes de grande envergure avec des plumes jaunes comme le sable, mauves comme les fleurs de violette et vertes comme la tendre herbe encadraient son corps bleu. Sa traîne aux plumes infinies faisait deux fois la taille de son corps. Il avait toute la grâce du paon bleu mais ses gigantesques serres et son énorme bec crochu rappelaient à quel point l’animal était redoutable. Aussi, pour se prémunir, Azur sortit la plume que la princesse lui avait donnée mais il la lâcha dès qu’il découvrit Asmar. Celui-ci avait réussi à apprivoiser l’oiseau fabuleux et était assis sur son dos! Ils traversèrent tous deux le désert grâce à leurs montures merveilleuses.Azur perdit de vue son frère et se fit déposer par le lion au pied de la falaise. Il découvrit une faille et s’y glissa. Il arriva alors dans une salle vide et fit quelques pas. Il évita de justesse un filet grâce au cri d’alarme de son frère. Il vit Asmar prisonnier des marchands d'esclaves dont la falaise était le repère. Il réussit à échapper à quelques pièges que les marchands lui avaient tendus grâce aux indications d’Asmar qui s’adressait enfin à lui dans sa langue. Mais le blond jeune homme fut bientôt encerclé, la porte décorée d'un soleil refusait de s’ouvrir. Malgré les menaces et les coups de son garde, Asmar dévoila au péril de sa vie le moyen d'ouvrir la cachette secrète : il fallait appuyer sur le menton du soleil ! Azur put ainsi accéder de justesse à la cachette qui se referma derrière lui, le mettant à l’abri de ses poursuivants.
Mais le héros aux yeux noirs se fit poignarder par le marchand d'esclave, furieux qu'il ait osé le braver. Après un cours répit, Azur ressortit de la cachette et vit que les marchands d'esclaves n'étaient plus là. Il alla chercher son frère qui avait perdu connaissance. Malheureusement, les brigands guettaient son retour. Azur souleva Asmar sur ses épaules et courut. Les deux héros rentrèrent de justesse dans la cachette. Une fois à l’abri, Azur déposa son frère au sol : celui-ci était gravement blessé. Le jeune homme aux yeux bleus défit son turban, le déroula et pansa sa blessure. Comme son cher frère était trop grièvement blessé pour marcher, Azur le porta sur ses épaules et se dirigea fermement vers le palais de la fée des Djinns.Après quelques heures de marche, une atroce chaleur incommoda les deux héros. Ils se trouvaient en effet devant la porte chaude. Pour passer cet obstacle, Azur lança la clef froide à travers la porte et les flammes s'estompèrent. Ils continuèrent leur chemin et approchèrent d'une porte qui dégageait des gaz à l'odeur asphyxiante. Cette fois ci, Azur utilisa la clef aux épices parfumées. Les odeurs répugnantes cessèrent aussitôt de se répandre. Ils purent ainsi franchir la deuxième porte. Peu de temps après, Azur se plaignit d’un bruit assourdissant. Les jeunes hommes atteignirent la porte des bruits infernaux. Mais cette fois, Azur n'avait pas la clef ! Il se sentit pris au piège : impossible d'avancer ou de reculer ! Asmar fit appel à ses dernières forces et pointa du doigt sa botte. Azur y plongea délicatement la main et trouva la clef qu'il utilisa pour mettre fin à l’odieux fracas.Après avoir franchi avec succès tant d'obstacles, ils arrivèrent enfin devant les deux portes "semblables". Azur était d'avis de prendre la porte de droite, mais Asmar lui conseilla de prendre celle de gauche. Ils entrèrent tout deux par la porte de gauche. Ils avancèrent plein d’espoir et plongèrent dans le noir. Azur crut que tout était fini et il tomba à genoux dans cette désespérante obscurité.Miraculeusement, tout s'éclaira. Un millier de djinns apparurent et illuminèrent une splendide salle de trône. Des piliers massifs soutenaient une coupole aussi splendide que la voûte céleste étoilée la nuit. Le sol était fait de marbre noir: partout, des mosaïques aux complexes motifs géométriques ornaient l'ensemble. Face à eux, la Fée des Djinns apparut derrière une prison de glace qui se brisa en milliers de petites poussière étincelantes. La belle jeune femme brune était vêtue d'une splendide robe d'un bleu indigo. Dans ses yeux brillait le bonheur de rencontrer son prince. Mais Azur n’avait pas le cœur à lui sourire, il la supplia de sauver son frère de lait qui se mourait. La Fée fit aussitôt appel au Djinn médecin et Asmar fut tiré d’affaire! Le preux jeune homme était complètement rétabli et émerveillé de se trouver devant la Fée. Il regrettait d’être aussi peu présentable. Le Djinn couturier entreprit alors de les parer avec des tenues splendides. En un tour de main, les Djinns avaient transformé Azur et Asmar en princes. Azur était revêtu d’un costume blanc à faire jaunir la neige la plus pure. Il était coiffé d'un splendide couvre-chef où des pierres de diverses couleurs formaient un bel ensemble sur lequel trônait une plume bleue. Dans tout ce blanc, ses yeux saphir ressortaient ainsi que ses lèvres au rose cristallin. Asmar, comme Azur, était beau. L’archétype du prince oriental. Sa tunique flamboyante surmontée d'une cape bleue était mise en valeur par des chausses et des souliers de même couleur. On pouvait voir à sa taille une ceinture bleue et or. Asmar, heureux, arborait des yeux noirs extrêmement doux, dont la beauté était rehaussée par les sourcils aussi noirs que ses prunelles.La Fée des Djinns demanda alors lequel des deux jeunes hommes valeureux était son sauveur. Chacun des deux désigna l’autre pour être l’heureux élu…Comme aucun des deux héros ne voulait être déclaré vainqueur, ils décidèrent ensemble de faire venir Jénane pour recueillir son avis. La Fée des Djinns envoya l’Oiseau Saïmourh qui la transporta aussi vite que le vent. Jénane les serra dans ses bras, heureuse de les retrouver vivants. Elle salua alors la Fée des Djinns et la félicita pour sa délivrance. La Fée demanda à Jénane de déterminer qui de ses deux fils était l’ultime héros car ils semblaient égaux. Jénane secoua la tête et proposa à la Fée des Djinns d’aller chercher la Princesse car, en tant que mère, elle les avait toujours jugé de valeur égale. L’oiseau Saïmourh alla récupérer la Princesse. Elle non plus ne savait pas comment les départager. Alors elle proposa malicieusement à la Fée des Djinns d’épouser les deux garçons. La Fée des Djinns rougit, hésita un instant puis déclara dans un souffle que ce n’était pas correct. La Princesse décida d’appeler le Sage Yadoa : seul lui avait assez de lumières pour résoudre le problème. Mais lui non plus ne pouvait voir la moindre différence entre les deux héros. Il proposa à la Fée d’aller quérir Crapoux: lui ne pensait pas comme tout le monde et trouverait bien une différence là où personne n’en voyait. Crapoux arriva et salua avec un profond respect la Fée des Djinns dont il avait tant rêvé. Pour tenter de départager Azur et Asmar, il demanda qui était arrivé en premier. Mais les héros répondirent qu’ils étaient arrivés ensemble. L'homme malingre proposa la solution suivante : la Fée des Djinns n’avait qu’à l’épouser lui ! Il était beaucoup plus mature que les deux jeunes garçons. La Fée rejeta bien vite sa proposition. Elle se décida alors à appeler sa cousine, la Fée des Elfes dont le discernement était légendaire. Dans une musique enchanteresse, celle-ci apparut. Elle était le parfait pendant occidental de la Fée des Djinns. Sa cousine orientale possédait des yeux d'un noir profond et ses cheveux coulaient sur son dos comme une cascade d’ébène; la Fée des Elfes avaient les mêmes beautés: mais ses yeux étaient bleus et ses longs cheveux dorés. Les deux cousines se rejoignirent. Elles se déplaçaient avec la même grâce que les colombes en plein ciel. La Déesse de la Beauté elle-même ne semblait pas pouvoir rivaliser devant ces deux exquises créatures. Azur fit un pas vers la jeune femme nouvellement arrivée tandis qu’Asmar se rapprocha de la Fée des Djinns. Les couples semblaient enfin formés et la solution trouvée! La Princesse proposa à tous de danser pour fêter cet heureux dénouement. En paradant avec Azur, la Fée des Elfes lui murmura qu’elle se sentait fascinée par Asmar. Dans le même temps, la Fée des Djinns avouait à Asmar qu’elle était attirée par Azur. Les deux frères s’annoncèrent cordialement les préférences des Fées et changèrent de partenaire de danse. Jénane et la princesse trouvèrent les couples encore plus beaux ainsi formés.Et c’est dans une danse joyeuse que s’acheva l’histoire d’Azur et Asmar, deux frères de lait qui réalisèrent leur rêve grâce à l’amour et la tolérance qu’ils se sont portés. | |
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