CommunicationLa
communication est
l'action de communiquer, d'établir une relation avec autrui, de
transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et
techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou
moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un, une entreprise
d'informer et de promouvoir son activité auprès du public, d'entretenir
son image, par tout procédé médiatique.
Elle concerne aussi bien l'être humain (communication
interpersonnelle, groupale...) que l'animal et la plante (communication
intra- ou inter- espèces) ou la machine (télécommunications, nouvelles
technologies...), ainsi que leurs hybrides : homme-animal; hommes-
technologies... C'est en fait, une science partagée par plusieurs
disciplines qui ne répond pas à une définition unique.
Et si tout le monde s'accorde pour la définir comme un
processus, les points de vue divergent lorsqu'il s'agit de qualifier ce processus.
- Un premier courant de pensée, regroupé derrière les "Sciences de
l'information et de la communication", propose une approche de la
communication centrée sur la transmission d'informations. Il s'intéresse
aussi bien à l'interaction homme-machine qu'au processus psychique de
la transmission de connaissances (avec l'appui des sciences cognitives).
- Un second courant, porté par la psychosociologie, s'intéresse
essentiellement à la communication interpersonnelle (duelle, triadique
ou groupale). La communication est alors considérée comme un système
complexe qui prend en compte tout ce qui se passe lorsque des individus
entrent en interaction et fait intervenir à la fois des processus
cognitifs, affectifs et inconscients. Dans cette optique, on considère
que les informations transmises sont toujours multiples, que la
transmission d'informations n'est qu'une partie du processus de
communication et que différents niveaux de sens circulent simultanément.
- Enfin, un troisième courant, issu de la psychanalyse, traite de la communication intra-psychique.
Concept de communicationL'
image que nous donnons doit être confirmée par
autrui. Le fait que le rôle, le statut et la place des acteurs soient bien
identifiés permet aux interlocuteurs de se reconnaître dans une position
sociale, d'éviter les mal-entendus, les conflits, et d'assurer la
crédibilité. L'identité situationnelle du locuteur est repérable dans l'énonciation.
Pour une
entreprise, l'
image de marque correspond à l'identité de l'
entreprise perçue par ses
parties prenantes. Toute atteinte à l'image de marque est un
risque de réputation, préjudiciable à la bonne marche de l'
entreprise, à sa
crédibilité, et à la
confiance que lui accordent ses
clients.
Un besoin de souveraineté[modifier]Une communication habile peut faciliter les processus d'
influence, légaux ou non. Le phénomène de développement des
ONG dans le contexte de
mondialisation est révélateur à cet égard. La
souveraineté et l'
indépendance des
États peut être menacée par la prolifération de messages non contrôlés en
source ouverte.
La communication est une composante essentielle de la
diplomatie et de l'exercice de la
souveraineté d'un
État. Lorsqu'un
chef d'État ou un représentant d'un
gouvernement s'exprime lors d'une réunion internationale, d'un
sommet de la Terre, d'une conférence internationale sur un sujet d'intérêt mondial (
commerce international, gestion de l'eau,
santé,
biodiversité), la communication est essentielle sur le plan de la perception de l'autorité.
L'utilisation du
français ou de l'
anglais est notamment un enjeu quotidien au sein de la relation
Québec-
Canada.
De plus il est souvent reconnu que l'influence culturelle et
économique d'un pays se perçoit par l'influence et l'utilisation de sa
langue. On notera donc l'influence forte de l'
anglais et du
chinois actuellement. Mais au temps de
Louis XIV, la langue de la diplomatie et de la noblesse était le
français.
Une dynamique des territoires[modifier]L'espace physique et psychique (intime) doit être protégé. Dans toute
organisation, chacun défend son espace et évite les
intrusions injustifiées.
Dans la vie économique territoriale, pour l'
organisation de
pôles de compétence par exemple, la communication s'établit entre des
organisations très différentes : services déconcentrés des
États en régions (Länder...),
conseils régionaux, directions régionales de
groupes industriels,
petites et moyennes entreprises,
chambres de commerce et d'industrie,
universités et
grandes écoles, centre d'études et de recherches.
Afin de se
comprendre avec toutes les précisions du
langage, il est souvent préférable, au niveau régional ou local en tous cas, d'utiliser la
langue maternelle, quitte à employer une
langue véhiculaire lors des séjours internationaux.
Le besoin d'une langue[modifier]On a vu au cours de l'
Histoire, l'importance que prit la langue dans la communication. Les traductions en plusieurs
langues vernaculaires du
Livre des merveilles du monde de
Jean de Mandeville eurent un impact considérable au
XVe et au
Xe siècle sur les
explorateurs (notamment
Christophe Colomb), peut-être davantage que le
Devisement du monde qui relatait les voyages de
Marco Polo. L'
édit de Villers-Cotterêts (
François Ier,
1539) permit au
souverain de diffuser les actes
administratifs et
juridiques dans une nouvelle
langue officielle de communication.
On a vu aussi l'impact considérable qu'eurent, au
XVIIe siècle, certaines œuvres écrites en
français, dans des domaines qui restaient encore réservés au
latin : l'
Utopia de
Thomas More, le
Discours de la méthode de
Descartes (
1637), les
Provinciales de
Pascal (
1656). Au
XVIIIe et
XIXe siècles, la
Bible de Sacy eut un impact considérable sur la
littérature. Au
XVIIIe siècle, les cours
européennes communiquaient en français.
L'
anglais aujourd'hui est largement employé pour la communication dans de
nombreux domaines (informatique, affaires, sciences essentiellement).
Les langues ont des statuts de communication très différents : les six
langues officielles des
Nations unies sont l'anglais, l'
espagnol, le
français, le
russe, l'
arabe et le
chinois.
Néanmoins, les
langues maternelles restent les langues de communication localement, en particulier en Europe, qui a défini une
politique sur ce point.
Les langues ne sont pas forcément des parlées. Elles peuvent aussi être gestuelles. La
Langue des signes française permet par exemple de communiquer entre et avec les malentendants et
les non-entendant. C'est une langue à part entière, et qui connaît sa
propre évolution. Au Québec il s'agit de la
langue des signes québécoise.
Se référer à
Langue des signes.
Une mise en réseau avec les outils de télécommunications[modifier]La communication est le passage obligé pour entrer en
relation avec
autrui.
À ce stade, il faut noter l'importance des moyens de
télécommunications basés sur des
techniques optiques,
électriques et
électroniques.
Au fur et à mesure de l'apparition de ce dernier type de
médias depuis le
XIXe siècle, et à l'exception du
télégraphe électrique (à partir de
1838) et du
téléphone (réseau élémentaire émetteur-récepteur), les
médias fondés sur les techniques
électroniques (
radio,
télévision), employés depuis la
Seconde Guerre mondiale, n'offraient pas de possibilité de
rétroaction importante.
Avec les dernières générations d'outils de
télécommunications électroniques, la
rétroaction devient plus aisée, et les
messages se sont beaucoup enrichis (
documents,
images). Les
messageries électroniques, l'
internet... permettent d'atteindre des groupes de personnes, et de faire une véritable
communication de groupe.
Principaux types de communicationLa science de la communication englobe un champ très vaste que l'on peut diviser en plusieurs niveaux
[1].
Chaque niveau englobe ceux qui se situent en dessous de lui. Ainsi la
communication de masse est le niveau qui se situe au sommet de cette
pyramide et concerne donc tous les autres niveaux. Elle se rapporte à
plus de personnes dans le temps et l'espace que les autres et traite
tous les niveaux inférieurs. D'où selon McQuail, il existe une certaine
prédominance de la recherche pour la communication de masse.
Mais il existe, selon d'autres théories, un découpage en trois
niveaux de communications fondamentales basées sur leur diffusion :
Communication interpersonnelle[modifier]Communication du type émetteur - message - receveur
La
communication interpersonnelle est fondée sur l'
échange 1 émetteur - 1 récepteur.
Entre humains, c'est la base de la vie en
société. C'est là en général que la compréhension est la meilleure, mais le nombre de récepteurs est limité à une seule personne. La
rétroaction est quasi systématique. Il y a notamment le
téléphone, la
conversation orale... Mais la communication n'est pas qu'orale. Elle est aussi non verbale.(voir plus bas).
La communication passe donc aussi par le corps. Ainsi elle sera non
verbale ou plutôt non verbalisée. La communication non verbale peut être
para-verbale, c'est-à-dire qui accompagne la vocalisation. Ainsi
lorsque le locuteur explique qu'il faut aller à droite et qu'il bouge sa
main dans cette direction, c'est un cas de communication para verbale.
Croiser les bras dans un signe de protection est aussi une communication
non verbale. Mais ici ce sera pour dire que : « je me retranche
derrière mes idées laissez-moi tranquille ». Mimiques et posture font
partie de la communication. Des gestes risquent de faire passer un
message comme plus fort, plus prononcé que ce que l'on dit. Le ton d'un
message est aussi une forme de non-verbal. C'est cette base, le
non-verbal, qui définit par exemple ce qu'on appelle le jeu d'un acteur,
au
théâtre.
On dit parfois que la communication est holistique - c'est-à-dire
qu'elle fait intervenir le tout de l'homme - pour souligner l'importance
de l'environnement, des interférences environnementales dans la
communication.
Pour l'école de Palo Alto, « on ne peut pas ne pas communiquer ». Que
l'on se taise ou que l'on parle, tout est communication. Nos gestes,
notre posture, nos mimiques, notre façon d'être, notre façon de dire,
notre façon de ne pas dire, toutes ces choses « parlent » à notre
récepteur. La communication est aussi une forme de manipulation. En
effet, nous communiquons souvent pour manipuler, modifier
l'environnement ou le comportement d'autrui.
Elle n'a été formalisée qu'aux cours des deux derniers siècles. c'est
pourquoi Ngabou Mimeck's a mis au point la technique de communication
inter-élèves.
Communication de masse[modifier]La
Communication de masse c'est un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs liés entre eux)
s'adressant à tous les récepteurs disponibles. Là, la compréhension est
considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les
récepteurs bien plus nombreux. Elle dispose rarement d'une
rétroaction,
ou alors très lente (on a vu des campagnes jugées agaçantes par des
consommateurs, couches pour bébé par exemple, conduire à des
baisses de ventes du produit vanté).
Ce type de communication a été conceptualisé avec l'apparition des notions d'organisation de masse dont quatre éléments sont la
standardisation, le
Fordisme, le
taylorisme et la
publicité...
On parle de
médias de masse ou « MassMedia ». En font partie la
radiocommunication, la
radiodiffusion et la
télévision. L'absence de réponse possible en fait un outil idéal de la
Propagande, ce que souligna à plusieurs reprises
Georges Bernanos.
L'apparition de l'
internet rend la
rétroaction possible.
En
France, l'
État lie significativement
Culture et Communication en les confiant à un même ministère. Autrefois il existait des ministères de la
Propagande.
L'un des ouvrages considéré comme fondateur de la notion de
« masse », bien que contestable sur son contenu et son objectivité, est
Psychologie des foules (1895) du psychopathologue
Gustave Le Bon.
La persuasion clandestine, ouvrage de Vance Packard, montre à ce sujet que la science de la manipulation était déjà bien avancée en 1957.
Retour au meilleur des mondes, d'Aldous Huxley, va dans le même sens.
Communication de groupe[modifier]La
communication de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une catégorie d'individus bien définis, par un
message (communication) ciblé sur leur compréhension et leur
culture propre.
C'est celle qui est apparue avec les formes modernes de
culture, souvent axées sur la
culture de masse (
société de consommation), dont la
publicité ciblée est la plus récente et la plus manifeste.
Les effets de la communication de groupe se situent entre ceux de la
communication interpersonnelle et ceux de la communication de masse.
La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle
est liée à la taille du groupe, la fonction du groupe, et la
personnalité des membres qui le compose.
On peut également intégrer cette notion dans la communication interne
à une entité. Les groupes peuvent alors être des catégories de
personnels, des individus au sein d'un même service, etc.
On peut aussi intégrer cette notion à une communication externe ciblée vers certains partenaires ou
parties prenantes de l'entité.
Les sciences de l'information et de la communication[modifier]Concernant la communication en tant que science, certaines notions
ont été dégagées par les différents modèles de communication explicités
plus bas.
Durant les
années 1980,
S.H. Chaffee et C.R. Berger proposèrent une définition généraliste qui
reste de nos jours une base connue des sciences de la communication :
"La science de la communication cherche à comprendre la production, le
traitement et les effets des symboles et des systèmes de signes par des
théories analysables, contenant des généralisations légitimes permettant
d'expliquer les phénomènes associés à la production, aux traitements et
aux effets." (traduit de l'anglais)
La distinction entre communication verbale et communication non verbale[modifier]Une
communication verbale est faite de
signes linguistiques.
Ces signes confèrent un corpus appelé
langue, ou plus généralement
langage, mais les linguistes viennent à distinguer
langue et
langage.
L'
écriture, la
langue des signes, la
voix sont des
médias,
des moyens de communiquer... L'art de conceptualiser ce message dans un
langage afin de minimiser les interférences est appelé la
rhétorique.
Aristote et
Cicéron étaient des théoriciens de
rhétorique, qui devint l'un des sept
arts libéraux dans le
haut Moyen Âge.
Est dite «
non verbale » une communication basée sur la compréhension implicite de signes non exprimés par un
langage : l'
art, la
musique, la
kinesthésie, les
couleurs, voire les
vêtements ou les
odeurs.
Ces signes, leur assemblage et leur compréhension ou leur
interprétation sont dans leur grande majorité dépendants de la culture.
Mais on définit en premier lieu la communication non verbale à
travers le corps, la posture, les gestes ou encore les différentes
expressions du visage.
Cette distinction verbale / non verbale n'est pas toujours aisée à faire.
Le mot verbal peut également être compris comme exprimé de vive voix (Petit Larousse). On parlera alors de
communication orale, par opposition à la communication écrite.
Les contextes de communication[modifier]Une communication est gravée dans un
contexte. Elle peut avoir lieu à un instant donné, dans un lieu donné, et vis-à-vis d'une situation, d'un
évènement donné.
Tout cet
environnement,
qui ne fait pas partie de la communication à proprement parler, mais
qui accompagne cette communication, est appelé contexte. L'
environnement peut générer du
bruit, ou être source d'
interférences.
La
philosophie du langage s'intéresse au contexte, et la
linguistique précise le contexte d'une
phrase : voir
contexte (linguistique).
Le contexte intervient dans les enjeux cités plus haut :
culture, changement de
médias,
langue,
souveraineté,
identité,
dynamisme des territoires,
mise en réseau.
Les réseaux[modifier]On nomme réseau un ensemble d'acteurs, d'
agents économiques, de nœuds, ou lieux de communication grâce auxquels les
messages circulent. L'information se concentre et se redistribue ainsi.
Réseaux sociauxCe sont les réseaux d'anciens élèves de
grandes écoles, d'
universités, d'
associations, d'
ONG, de
centres de recherche, d'organismes publics ou simplement d'individus possédant des intérêts communs... Voir dans le cas d'entreprises :
Entreprise étendue.
Sur le plan techniqueDes réseaux de transport (
routes,
canaux,
chemins de fer), des réseaux de télécommunications et
informatiques (
télégraphe,
téléphonie,
web) se sont développés considérablement depuis deux siècles.
Voir aussi sur ce sujet:
télécommunications,
sémaphore,
télégraphie,
téléphonie.
Interactions informellesOn découvrit dans les
années 1960 que la généralisation des ascenseurs automatiques, qui supprimait les
garçons d'ascenseur, supprimait un nœud important de communication
informelle entre les étages d'une entreprise (car le garçon d'ascenseur
connaissait tout le monde et tout le monde lui parlait). Ce rôle a été
partiellement remplacé par les
coins café considérés aujourd'hui comme indispensables dans les bureaux, et lieux d'
échanges informels souvent importants.
La temporalité[modifier]Une communication qui peut durer dans le
temps (le message n'est pas supprimé au moment où il est envoyé) est dite
« intemporelle ». Par exemple, un message rédigé dans un livre est
intemporel.Cette notion est liée au
contact entre les entités qui communiquent. Un message éphémère, est lui dit
« temporel ». Par exemple, une discussion orale est éphémère,
temporelle. La communication est notamment enseignée dans les écoles
d'ingénieurs.
La localisation[modifier]Dans l'espace, une communication peut être :
- localisée (concentrée à un endroit) telle une discussion ;
- alocalisée (disponible de n'importe quel endroit) - par exemple internet, extranet ;
- délocalisée (le lieu d'émission est loin du lieu de réception) C'est le cas d'une discussion téléphonique.
Cette notion est liée à l'expression du
contact entre les entités qui communiquent.
Le code[modifier]Le
code (information) est un concept souvent mis en avant dans la vision
mécaniste de la communication. Il est pourtant rarement adéquat, ne s'appliquant bien qu'aux seules situations
hiérarchiques et autoritaires :
interface homme-machine,
relations homme-animal, etc. Par extension et d'une manière pessimiste,
la notion de code est souvent employée pour l'étude des
relations humaines.
Dans ce cadre simplifié, pour communiquer, l'émetteur et le récepteur doivent disposer d'un
code commun. La communication se caractérise alors surtout par l'utilisation d'un code établissant les correspondances entre un
signe et son
sens qui doit être commun aux interlocuteurs. L'absence de code commun entre
émetteur et récepteur est l'une des sources d'échecs de la
communication, chacun pouvant supposer que l'autre comprend son code,
sans que ce soit le cas :
- Un chef de projet américain est choqué de voir son équipe française exiger du matériel pour son travail. Elucidation faite, cette équipe ne voulait que demander ce matériel (or to demand signifie exiger)
- Le même s'étonne de voir, après avoir stigmatisé le peu de temps
dont on dispose pour un petit projet, de voir des membres européens se
demander pourquoi au contraire on dispose d'une telle marge.
Elucidation : quand il écrivait sur son tableau 6/6 pour la date de
début et 6/12 pour la date de fin, il pensait pour cette dernière au 12 juin et l'équipe européenne a compris 6 décembre !
- Un collègue japonais désirant montrer le grand respect qu'il éprouve
pour la famille d'un collègue européen l'invitant à dîner apporte à la
maîtresse de maison une fleur considérée comme l'une des plus belles au
Japon : un chrysanthème. Gêne garantie chez celle-ci, pour qui cette
fleur est symbole de cimetière.
Dans tous ces exemples, la notion de code explique l'incompréhension
entre les êtres humains; mais la notion n'explique pas pour autant la
compréhension. Or les situations sont courantes où le défaut de code
n'apporte pas de catastrophe, au contraire: relations sourd-entendant,
relations aveugle-voyant, relations entre étrangers sans mots communs,
etc. Entre humains, on peut toujours essayer de se faire comprendre;
essayez donc de vous "faire comprendre" d'un ordinateur qui détecte une
faute de syntaxe dans l'ordre envoyé. Non, décidément, le code est une
notion trop évidente pour être utilisée sans pincettes.
La transmission[modifier]La communication consiste à transmettre un
message afin d'établir un
contact. L'établissement du contact comporte certains
risques, notamment lors de "l'ouverture" et "fermeture" de la communication. Les risques d'
intrusion, de non réponse, de blocage et d'abandon existent réellement. Ce point fait l'objet de la
confidentialité en
sécurité de l'information, on l'appelle le message .
Le protocole de communication[modifier]On désigne sous ce terme tout ce qui rend la communication possible ou plus aisée sans rapport avec le
contenu de la communication elle-même.
Attendre une tonalité pour numéroter, demander à l'
interlocuteur de se répéter, épeler son nom, s'entendre tacitement sur le moment où
une communication sera considérée comme terminée font partie des
protocoles.
La mise en œuvre d'un
protocole demande la définition de
normes élaborées.
Voir aussi :
Modèles de communication[modifier]De nombreux théoriciens de la communication ont cherché à
conceptualiser ce qu'était « une communication ». Il ne s'agit pas là
d'une liste exhaustive, tant les modèles sont nombreux et
complémentaires. Nous chercherons à en donner une évolution générale en
donnant les plus connus de ces modèles et l'apport qu'ils ont induit.
Modèle de Shannon et Weaver[modifier]Modèle de Shannon et Weaver
Le modèle de
Claude Shannon et Weaver
[2] désigne un modèle linéaire simple de la communication : cette dernière y
est réduite à sa plus simple expression, la transmission d'un
message. On peut résumer ce modèle en :
« Un émetteur, grâce à un
codage, envoie un message à un récepteur qui effectue le
décodage dans un contexte perturbé de
bruit. »
Apparu dans
Théorie mathématique de la communication (
1948), ce schéma sert à deux mathématiciens
Claude Shannon (père entre autres de nombreux concepts
informatiques modernes) et
Warren Weaver (scientifique versé tant dans la vulgarisation que la direction de grands instituts), à illustrer le travail de
mesure de l'information entrepris pendant la
Seconde Guerre mondiale par
Claude Shannon (ce dernier a été embauché par Weaver à l'Office of Scientific Research and Development pour découvrir, dans le
code ennemi, les parties
chiffrées du signal au milieu du
brouillage). À l'origine, les recherches de Shannon ne concernent pas la communication, mais bien le
renseignement militaire. C'est Weaver qui a "traduit" la notion de brouillage par celle de "
bruit", la notion de signal par "
message", la notion de codeur par "émetteur", la notion de décodeur par "récepteur"... Jusqu'à la fin de sa vie,
Claude Shannon se défendra contre la reprise du soi-disant modèle pour autre chose que des considérations mathématiques.
Le modèle dit de Shannon et Weaver n'a en effet de prétention
qu'illustrative. Mais il a souvent été pris au pied de la lettre,
révélant alors la forte influence
béhavioriste du modèle de Pavlov (stimulus-réponse).
Ce modèle, malgré son immense popularité (on le trouve cité souvent comme
"le modèle canonique de la communication"), ne s'applique pas à toutes les situations de communication et présente de très nombreux défauts :
- et s'il y a plusieurs récepteurs ?
- et si le message prend du temps pour leur parvenir ?
- et si la réalité décrite n'existe pas ailleurs que chez le premier locuteur ?
- et s'il y a plusieurs messages (au besoin contradictoires) qui sont prononcés en même temps?
- et s'il y a un lapsus ?
- et si sont mis en jeu des moyens de séduction, de menace ou de coercition ?
- et si le message comporte des symboles nouveaux ou des jeux de mots ?
En sus de sa linéarité, le modèle de Shannon et Weaver considère que le récepteur est passif : toutes les recherches en
Sciences de l'information et de la communication montrent que cela est simpliste, ou faux.
Modèle de Gerbner
George Gerbner, sociologue des
années 1950, avait l'ambition de formuler un modèle général de la communication. Il présente en
1956 un modèle beaucoup plus complexe que les précédents. Son modèle s'articule autour de deux propositions essentielles :
- Il lie le message au contexte, ainsi il permet de le renseigner sur la signification du message.
- Il décrit le processus de communication comme un ensemble à deux
dimensions : une perceptive et une autre dimension pour le contrôle.
Le trait particulier de ce modèle est qu'on peut l'appliquer aux différentes formes de communication en fonction du
contexte. Il convient à un acte de
communication interpersonnelle entre deux personnes mais aussi au processus plus complexe de la
communication de masse.
Modèle de Newcomb[modifier]Theodore M. Newcomb,
1953, présente le modèle ABX triangulaire et devient le premier à
introduire le rôle de communication dans la relation sociale.
Newcomb relève dans les relations sociales deux dimensions.
L'attitude, qui est la qualité du lien affectif, et l'union qui est la
spécificité du lien. À travers ces deux grilles d'analyse, il va
s'intéresser à l'équilibre ou le déséquilibre d'une relation sociale.
Une relation est dite équilibrée lorsque les attitudes ont la même
orientation. Son hypothèse est que nous sommes tous à la recherche d'un
équilibre dans la situation de communication. S'il n'est pas atteint,
nous souhaiterons alors soit réduire ce déséquilibre, soit rompre la
relation . Newcomb s'intéresse donc à la notion de similarité, à leur
possession, leur association ou à leur contraire.
Il nous fait également remarquer que les relations se nouent
généralement autour d'un objet (thème de conversation, une personne, une
passion commune...). Il exposera par la suite 8 schémas de relation,
dont 4 modèles équilibrés et 4 modèles déséquilibrés.
Le modèle de Newcomb soulève donc des faits essentiels selon quoi
toute situation de communication met en présence des individus
caractérisés par des attitudes, des motivations et que toute situation
de communication peut être un moyen de faire évoluer une relation. La
communication est donc ici appréhendée comme un phénomène dynamique et
complexe et non mécanique.
Modèle de Matilda et John Riley[modifier]Dans ce modèle est considéré en premier lieu l'appartenance des
individus humains à des groupes. L'émetteur rebaptisé communicateur, et
le récepteur sont donc distribués dans des groupes primaires (familles,
communauté, petits groupes...) sociologiques.
Ces groupes influeraient la façon de voir, de penser et de juger de
leurs membres. Et ces groupes évoluent dans un contexte social dont ils
dépendent.
Ce modèle de
Matilda White Riley et de
John White Riley introduit de nouvelles notions, notamment celle de contexte et d'appartenance à un groupe, liées à la
sociologie.
De plus ce modèle est le premier à prendre en compte la notion d'une
boucle de rétroaction, entre l'émetteur et le récepteur. Cela montre
qu'il y a réciprocité et inter-influence entre les individus.
Ce modèle est à l'origine des travaux sur la
communication de groupe.
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