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 Les "petites bonnes"

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abdelhalim berri
المدير العام
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الإسم الحقيقي : Abdelhalim BERRI
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مُساهمةموضوع: Les "petites bonnes"   Les "petites bonnes" I_icon_minitimeالإثنين 28 نوفمبر 2011, 18:17

Les "petites bonnes" 1864804279 Les "petites bonnes" 3713755243 Les "petites bonnes" 1864804279
Les"petites bonnes"
ou enfants domestiques au Maroc




Les "petites bonnes" Petite%20bonne%201


La souffrance invisible des "petites bonnes"
Elles ont entre 6 et 15 ans. Elles
ont été placées comme domestiques dans de riches familles marocaines.
Exploitées, battues, violées: derrière les murs des villas, la détresse des
«petites bonnes» est immense.
Elles se réveillent à l’aube et ne
se couchent que très tard le soir. Elles ne dorment toujours que d’une
oreille, prêtes à anticiper les besoins des membres de la famille dont elles
ne font pas partie.

Les "petites bonnes" 10
Des mains de petites vieilles...
On les reconnaît à leurs mains de
petites vieilles. Des paumes ridées, usées, élimées, meurtries, à force de
nettoyer, astiquer, éplucher, porter. Les visages semblent plus âgés,
empreints d'une immense lassitude. Les regards plus durs. Mais ces bras-là,
ces visages, sont bien ceux de fillettes de sept ans. Difficile d'imaginer
la souffrance derrière ces yeux baissés et ces épaules voûtées. L'innocence
de l'enfance s'est envolée si vite. Rasha, Farida et Mounia sont des petites
bonnes. Employées par de riches familles marocaines pour 200 Dirhams par
mois, soit 19 euros, à travailler de 6h du matin à minuit, à faire le
ménage, la vaisselle, le marché, à s'occuper des petits.
Originaires des campagnes, la
plupart de ces fillettes ont été envoyées par leurs familles pour travailler
en ville, placées par de véritables courtiers en domestiques. «Les filles
rurales ont la réputation de ne pas être malignes ou malsaines, et donc ne
peuvent trahir la maîtresse en volant ou en introduisant un étranger dans la
maison», explique le docteur Chakib Guessous. Plus elles sont jeunes, plus
elles peuvent être «dressées» facilement.
66'000 petites
filles à l'enfance volée...

On voit tous les jours ces fillettes
se trimballer d’un lieu à l’autre. Les «petites bonnes» ont toujours fait
partie du décor au Maroc, jusqu’à ces dernières années. Certaines
consciences se réveillent, lentement mais sûrement. Un projet de loi censé
interdire le travail domestique des enfants devrait bientôt voir le jour. En
attendant, 66’000 petites filles portent chaque jour un peu plus les marques
de l’enfance qu’on leur a volée...
L’ONG
américaine Human Rights Watch (HRW) s’est penchée sur le sujet. "Au Maroc,
11% des enfants âgés de six à quinze ans travaillent, ce qui représente l'un
des taux les plus élevés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", a affirmé
Clarissa Bencomo, chercheuse chargée par HRW des droits de l'enfant dans
cette région. "En Egypte, il ne sont que 6% à travailler et pourtant ce taux
fait scandale", a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse à
Casablanca. Selon Mme Bencomo, environ 600'000 enfants, âgés de six à quinze
ans, travaillent au Maroc, dont environ 66'000 petites domestiques.
Les «petites bonnes» sont «à
l’intérieur des maisons mais en marge de la loi»: «Inside the house, outside
the law» est le titre du rapport de 60 pages publié par HRW. C’est le fruit
d’une enquête menée à Casablanca, Rabat et Tanger, entre mai et novembre
2005. Les résultats sont désormais disponibles intégralement depuis le 18
janvier. La situation est catastrophique. "Les petites bonnes marocaines
travaillent 126 heures par semaine et subissent des violences physiques et
sexuelles de la part de leurs employeurs. Elles triment entre 14 et 18
heures par jour durant toute la semaine et sans aucun repos. Elles reçoivent
uniquement 4 dirhams par jour". En gros, «on n’est pas loin de
l’esclavagisme, et très loin de la dérogation prévue par le Code du travail
marocain».

Les "petites bonnes" Petite%20bonne%20%202
En effet, celui-ci n’inclut pas le
travail domestique… Du coup, il est difficile de venir à bout de ce
phénomène, d’autant plus que les inspecteurs du travail ne peuvent pas,
jusqu’à présent, violer l’intimité des foyers pour s’assurer du bon (ou
mauvais) traitement infligé à ces enfants. Les abus de toutes sortes sont
légion: cela va des «simples» coups de pieds en guise de réveil le matin aux
pires sévices sexuels, en passant par la torture morale. Condamner les
responsables est une tache ardue étant donné qu’il est presque impossible
pour ces petites victimes de prouver quoique ce soit. Presque, parce que
certains cas, extrêmes, certes, ont pu être jugés ces dernières années et la
presse en a largement fait écho. Cela démontre un tant soit peu que les
choses commencent tout de même à s’améliorer. Les Marocains prennent de plus
en plus conscience qu’il s’agit d’enfants qui ont besoin de leurs parents,
d’aller à l’école, de jouer…Bref, d’avoir une vie d’enfant.
Le sondage effectué sur le site
d’« Aujourd’hui le Maroc » montre que 83% des réactions ont appuyé l’idée de
criminalisation de l’emploi d’enfants pour travaux domestiques. Cette idée
suit son chemin puisque MmeYasmina Baddou, Secrétaire d’Etat chargée de la
Famille, de la Solidarité et de l’Action Sociale, a d’ores et déjà affirmé
que le Ministère de l’Emploi se penche sur un projet de loi dans ce sens-là.
Mais les lois ayant du mal à être respectées au Maroc, encore faudrait-il
accompagner cela de mesures fortement dissuasives et de bonnes campagnes de
communication.
Cependant, le problème demeure.
Seule une pauvreté extrême doublée d’une grande ignorance peuvent pousser
des parents à se séparer de leur enfant, le livrant aux mains d’inconnus
qu’il devra baiser matin et soir. Il faut traiter le mal à la racine,
toucher la famille rurale en premier lieu: créer des projets promoteurs de
revenus, généraliser l’accès à l’eau et l’électricité, rapprocher les écoles
des douars (villages) pour qu’enfin toutes les petites marocaines aient le
droit d’être des enfants.
Des séquelles physiques et psychologiques
Ces filles qui rêvaient de vivre en
ville une vie de princesse, découvrent alors l'envers du décor, que même les
familles ignorent. L'exploitation, les vexations, la violence de la
maîtresse de maison, les attouchements du chef de famille.
HRW met l'accent sur les violences réelles que subit la
petite bonne quotidiennement. Battues au fil électrique (Najat, 11 ans), la
tête écrasée contre le mur (Saïda, 15 ans), les témoignages de filles
maltraitées abondent. Une ONG dit « recevoir une centaine de griefs par
mois, de petites bonnes essentiellement, provenant de douars indigents
autour de Marrakech ». Certes, les petites filles interrogées attestent que
les familles de classes moyennes sont plus clémentes que celles de la classe
bourgeoise, car plus enclines à se rapprocher de leurs jeunes employées,
alors que les plus fortunés les traitent comme des servantes. Ceci dit, la
discrimination est monnaie courante. Elle se traduit par des nuits passées à
la cuisine, un travail sans répit, pas de télé, des punitions à la chaîne,
etc.
Or, selon l'Organisation internationale du travail,
dont les principes sont adoptés par le Maroc, « être battu, avoir droit aux
restes du repas de la famille, travailler la nuit, ne pas avoir droit de
quitter la maison, cela veut dire que l'enfant travaille sous des conditions
contraignantes et inadmissibles ». Au ministère de l'Emploi, concerné au
premier chef, la réponse est toute prête: « Rien ne nous permettrait de
violer l'espace privé des gens pour s'enquérir de l'Etat de santé d'une
petite bonne prétendument séquestrée”. Et voilà qui justifie le statu quo.
Or, la violence prend des formes encore plus extrêmes
d'exploitation ou au moins de harcèlement sexuel. Explication : ces jeunes
filles ont tendance à dire « hadir » (d'accord) à tout ce que leur demandent
leurs bienfaiteurs. « Même lorsqu'elles n'ont pas été victimes de viol,
elles sont vulnérables à l'exploitation sexuelle, parce qu'elles sont en
quête d'une tendresse dont elles ont été privées dans leur enfance », note
Clarissa Bencomo, l'enquêtrice de HRW.
Le rapporteur spécial des Nations Unis chargé du droit
des enfants, a conclu, dès 2002, qu'il y avait au Maroc « un taux élevé de
viols et de mauvais traitements des petites bonnes ». Le comble est que même
lorsqu'elles y échappent, elles ne sont pas sauvées pour autant. La preuve,
36% des bénéficiaires d'une association de mères célibataires sont
d'anciennes petites bonnes. Donnée que corrobore une étude gouvernementale
menée en 2002 sur la région de Casablanca: « la plupart des mères non
mariées ont été domestiques dans une vie antérieure ». Est-ce une fatalité?
HRW considère, enquêtes de terrain à l'appui, que « le statut de petite
bonne mène soit à la rue, au mariage précoce, à la prostitution ou à un
trouble psychologique insurmontable ».
Tiraillées entre le devoir d'aider
leur famille, la tentation de la fugue et la peur de la rue, elles vivent
dans des conditions proches de l'esclavage. En silence. Certaines sont même
débaptisées, si par malheur elles portent un prénom un peu trop à la mode ou le même que sa maîtresse.
Dans le quartier Essaada de Casablanca, le centre Bayti (« Ma maison ») s'occupe de recueillir ces
fillettes et de les scolariser. «Je me souviens de Rachida qui est arrivée
ici vers 7 ans. Elle avait été violentée, son corps était meurtri de
brûlures de cigarettes et de traces de couteaux, le visage complètement
défiguré. C'est la police qui nous l'a amenée», explique Saïda Saghir,
membre du centre. «Ces fillettes qui s'enfuient ont vécu dans la terreur.
Cela laisse irréversiblement des séquelles psychologiques et physiques».
On mord les petites bonnes!
Encore un cas de maltraitance, sévices corporels:
Morsures, griffures et coups... Ironie du sort! Alors que le monde entier
célébrait la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants
(dimanche 12 mai), Halima El Ayadi, une petite bonne, s’est trouvée au seuil
d’une mort certaine au quartier Chrifa à Casablanca.
Pour échapper aux représailles de son employeur, après
avoir cassé accidentellement un vase, la petite fille a tenté de se
suicider. Elle était sur le point de se jeter d’une fenêtre au troisième
étage. Heureusement, des voisins l’ont empêchée d’aller au bout de son acte
et l’ont emmenée à l’hôpital Baouafi.
Devant une telle horreur, il est légitime de se
demander quel genre de représailles peut pousser une fillette, âgée entre 12
et 14 ans, à se jeter du troisième étage. Selon Halima, ses employeurs (la
femme en particulier, le mari et le fils) ne cessaient de la maltraiter. Des
traces de coups sur son corps chétif témoignent de l’atrocité des sévices
qu’elle a subis pendant longtemps. Pour les ecchymoses sur son œil gauche,
«c’est un coup de bâton», explique-t-elle, le regard hagard.
Il est difficile d’imaginer l’impact d’un violent coup
de bâton sur ce petit visage. Le corps de Halima est loin d’avoir révélé
toutes ses souffrances. En effet, le dos, les bras, les jambes et d’autres
parties du corps de la petite bonne portent des traces de morsures
anciennes, mais bien apparentes. «C’est la maîtresse de maison qui me
mordait», confirme Halima. «Elle est cruelle et me battait tout le temps.
Son mari et son fils faisaient pareil», ajoute-t-elle.
Selon Noureddine Abou Saâd, médecin en chef du service
Pédiatrie à l’hôpital Baouafi, Halima a été victime de morsures, griffures
et coups qui datent de plusieurs mois. Sur le plan psychologique, elle
présente les signes d’un début de dépression: elle est traumatisée et
angoissée.
Originaire de la région de Bir Jdid, Halima est
orpheline. Elle travaille chez ses employeurs depuis toute petite. Elle ne
sait ni lire ni écrire, tout simplement parce qu’elle n’a jamais fréquenté
l’école. Et n’a aucune idée de son âge. Selon ses dires, sa mère l’a «cédée»
contre la modique somme de 200 DH par mois.

L’association Insaf compte se présenter en tant que
partie civile dans cette affaire. Nabila Tber de l’association explique que
beaucoup de cas similaires existent. Les employeurs peuvent être condamnés
si l’affaire suit son cours normal. C’est le cas de l’employeur de la petite
bonne Sanae, qui a écopé d’un an et demi de prison ferme pour maltraitance.
Les citoyens peuvent jouer un rôle primordial dans la lutte contre ce
phénomène en dénonçant les coupables.
La dérive vers la prostitution
L’histoire de certaines filles domestiques est calquée
sur celle des filles des rues. Mais par contre, elles n’y sont présentes que
très peu. Elles saisissent les opportunités lorsqu’elles se retrouvent à
l’abri du regard de ses maîtres, pour se livrer à la prostitution en
cachette.
Quand la révolte gagne les plus excédées, elles descendent dans la rue où d’autres
les ont déjà précédées. Puis la descente aux enfers commence. Elles
continuent à travailler dans les ménages et sont initiées, entre temps, aux
joies nocturnes: alcool, cigarettes, maquillage, nouveau look vestimentaire,
le rêve ! Kaltoum, 17ans, une domestique chez une famille aisée de
Casablanca, affirme qu’elle se prostitue à chaque fois que l’occasion se
présente, afin de répondre à certains de ses besoins. Elle travaille depuis
plus de dix ans, et c’est le père qui empoche son salaire chaque fin de
mois, sans même chercher à avoir de ses nouvelles. Les jeunes filles
domestiques qui balancent vers la prostitution, mentent en ce qui concerne
leur âge: les habits et le maquillage outrancier et même l’alcool,
contribuent largement à vieillir leur look. L’argent gagné contribue pour
beaucoup d’entre elles à soigner leur apparence, et à aider leur famille. Le
premier client est souvent une personne de l’entourage. La jeune fille
subit, et souvent déclare qu’elle ne se souvient pas de ce premier contact:
elle décide d’effacer ce mauvais incident de sa mémoire. Une méconnaissance
des maladies sexuellement transmissibles est largement retrouvée dans ce
milieu de filles analphabètes et issues du milieu rural.

Les relations sont souvent tendues entre les employeurs et la domestique. Il en
résulte quelquefois même des situations dramatiques. Certaines petites
filles se sont vengées de la cruauté de leurs patrons en allant même jusqu’à
commettre des vols ou crimes. Les dossiers opposant des employeurs à leurs
domestiques s'empilent dans les tribunaux. Qui doit être condamné ?

Petites bonnes devenues enfants des rues
Bayti, foyer d’accueil à Casasblanca, est un lieu de
résidence pour le enfants qui n’ont pas eut la possibilité de rejoindre leur
famille biologique pour différentes raisons, notamment les petites bonnes.
Elles arrivent en ville et sont donc embauchées par des
riches pour faire le ménage ; si elles tombent malade ou qu’il survient un
quelconque problème, on les remplace et elles se retrouvent dans la rue ou
elles sont soit exploitées dans des réseaux de prostitution ou comme esclave
pour aller vendre des babioles aux touristes. L’œil aiguisé de l’éducateur
de rue est capable de remarquer le contraste vestimentaire du riche et de la
petite bonne qui le suit en portant des affaires. Ce phénomène a récemment
été publié dans les médias au Maroc et suite à ces publications les riches
se montrent bien moins en leur présence dans la rue car cela n’est plus très
«populaire».
Le phénomène nouveau est que de plus en plus de ses
filles intègrent des groupes d’enfants de la rue.
Des enfants
invisibles pour la loi...

Pour endiguer l'exploitation des
jeunes filles, le problème vient avant tout de l'application de la législation.
Les textes sont clairs. Selon la convention des Droits de l'enfant, ratifiée
par le Maroc, « un enfant ne peut occuper un travail à partir de 12 ans, que
dans un cadre familial et dans des conditions saines ».

Au Maroc, la scolarisation est
obligatoire, le travail interdit en-dessous de 15 ans. Or, aucune de ces lois n'est respectée. Né après des décennies de tractations le 8
décembre 2003, le Code du travail marocain n'autorise les moins de 16 ans à
« travailler que 10 heures par jour, dont 1 heure de pause ». Nuance, il ne
s'agit, dans cette clause, que de travail agricole, industriel ou artisanal.
Et les petites bonnes là-dedans ?
« Un texte de loi était prévu en décembre 2005 pour les
travailleurs domestiques, explique un acteur associatif, mais puisque les
droits de l'enfant n'y sont pas suffisamment protégés, il reste en ballottage entre les ministères ».
Ici et là, on justifie son incapacité à venir à bout du fléau. Au ministère de l'Emploi,
les quelque 300 inspecteurs en poste ne suffiraient pas pour contrôler,
outre les entreprises, les ménages. Le comble, explique Khalid Belkoh de
l'Espace associatif, est qu'ils « ne sont pas outillés pour définir ce
qu'est la maltraitance d'une petite bonne et n'ont aucun moyen pour vérifier
le nombre d'heures de travail qu'elle effectue ». Au secrétariat d'état de
la solidarité et la famille, la section « enfants » est le parent pauvre. Il
n'y a rien à en attendre. Et au département de la Justice, rapporte HRW,
« les procès sont rares, d'autant qu'il faudrait à chaque fois deux témoins
pour prouver le tort causé à la petite bonne par son employeur ».

«Les inspecteurs du travail n'ont pas autorité pour enquêter à domicile sur les violations de la loi interdisant le travail des enfants de moins de quinze ans», ajoute le rapport de HRW. «Le problème avec les petites bonnes, c'est qu'elles sont invisibles», surenchérit Lahcen Haddad, responsable d'Adros, un organisme d'alphabétisation à destination des enfants qui travaillent. «Beaucoup d'autres gamins sont exploités au travail: dans les garages automobiles, dans l'atelier des artisans. Mais ces fillettes vivent des situations
souvent atroces derrière les murs, loin de tout regard».
Dans son rapport, HRW reproche au «gouvernement marocain le peu d'ardeur à combattre les pires formes
d'exploitation des enfants employés comme domestiques». En mai 2006, un début de réponse se dessinait avec la présentation par le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité d'un programme national de lutte contre le phénomène des petites bonnes, intitulé Inqad (« Sauvetage »).
En effet, une campagne nationale visant à sensibiliser
aux dangers de l’embauche de petites bonnes a été lancée dans plusieurs villes du Maroc. Le mot d’ordre: stopper ou au moins diminuer l’ampleur du phénomène des petites filles domestiques. La campagne de sensibilisation
devra durer un mois et cibler tous les supports pour une large diffusion.
Pour Yasmina Baddou, qui pilote l’opération, la campagne vise les parents, les employeurs et les intermédiaires.
"Nous voulons que cette campagne sensibilise
l’opinion publique dans son ensemble aux dangers inhérents à ce fléau social, qui confisque les droits humains de plusieurs milliers de filles et hypothèquent leur présent et leur avenir", a déclaré Yasmina Baddou, secrétaire d’Etat à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes Handicapées, à
des journalistes, en janvier 2007 à Rabat. Mme Baddou a indiqué que cette campagne marque le début du projet Inqad, qui s’inscrit dans le cadre du Plan d’Action National pour l’Enfance adopté par le Gouvernement l’an dernier [2006, NDLR].
La secrétaire d’Etat à la famille est catégorique: « Le Maroc qui s’est engagé dans de grands chantiers de développement ne peut plus tolérer des pratiques qui touchent aux droits fondamentaux ». En effet,
le projet Inqad, composante essentielle du plan d’action pour l’enfance
(2006-2016) que la ministre a dévoilé lors d’une conférence de presse, s’articule autour de trois axes.
Le premier porte sur les réformes juridiques. Un projet
de loi sur le travail domestique a été élaboré. Il fixe l’âge minimum de
l’employé, prévoit des contrats de travail et des mesures répressives à l’encontre des employeurs de petites filles et contre les intermédiaires qui
profitent de la misère d’une population pauvre et souvent rurale. Cependant,
élaborer un texte est une bonne chose, encore faudrait-il le faire approuver par le Parlement et le mettre en œuvre.
Le deuxième axe concerne la sensibilisation. Dans cette
opération, plusieurs actions ont été programmées avec comme idée centrale:
toucher les parents et les employeurs. C’est ainsi qu’une caravane a été organisée vers les zones pourvoyeuses de petites bonnes. Seront donc ciblés Casablanca et sa région avec notamment Settat, Khouribga et Kalaât Sraghna.
Au menu également, Marrakech et Rabat et les zones qui les alimentent. Fès et sa région comme Taza, Taounate, Boulmane et Rachidia. La caravane s’est arrêtée dans les souks et les douars pour faire prendre conscience à la
population sur les avantages de garder les petites filles sur les bancs de l’école. C’est l’objectif recherché par Yasmina Baddou. Pour elle, « le travail des petites filles est un fléau social qui hypothèque l’avenir des enfants et partant le développement économique et humain de notre pays ».
Cette campagne a proposé une série de spots de
sensibilisation et d’information à la radio et à la télévision. Des forums de discussion proposant un large éventail de matériels d’information destinés aux personnes employant des petites bonnes ont été organisés dans
les quatre régions couvertes par le projet (Casablanca, Rabat, Fez et Marrakech). Une caravane publicitaire a parcoure ces villes, distribuant des
matériels de sensibilisation aux familles qui emploient des petites bonnes et à celles considérées comme susceptibles de placer leurs jeunes filles sur le marché des emplois domestiques.

Les "petites bonnes" Affiche%20domestiques
La prévention est aussi l’un des axes principaux du
programme Inqad, qui vise à lutter contre les facteurs favorisant le phénomène. Il s’attaque ainsi au réseau des intermédiaires et encourage les familles en milieu rural à envoyer leurs filles à l’école.
En parallèle, des packs avec une lettre signée par la ministre et son homologue Habib el Malki ont été distribués aux enseignants et dans les écoles. Cette catégorie de la population a un rôle central dans la vulgarisation et la sensibilisation aux méfaits du travail des petites filles.

«Le système éducatif a un rôle très
important à jouer. Il doit prévenir l'abandon des petites filles du système
scolaire. Or, celui-ci ne joue pas son rôle, à cause des violences
scolaires, du manque d'encadrement, de l'absentéisme des professeurs»,
poursuit Lahcen Haddad. La ministre Yasmina Baddou appelait à édifier un
«Maroc digne de ses enfants».
Pour en savoir plus sur ce projet
"Zéro petites bonnes en 2010?", c
liquez
ici.

L’autre composante du programme, les actions de
proximité. Tout le monde est conscient d’une donne: la pauvreté alimente le travail des petites filles. Pour agir à la source, le département de Baddou
compte travailler avec le réseau associatif dans des zones ciblées pour
monter des projets générateurs de revenus. Pour cela, des fonds seront
mobilisés par des partenaires comme l’agence de développement social, les
associations de micro-crédit ou encore l’INDH [Indicateur National du
Développement Humain, NDLR].

HRW demande au gouvernement marocain
de "faire appliquer de façon stricte l'interdiction de travailler pour les
enfants de moins de quinze ans, y compris pour le travail domestique", et de
"prévoir des sanctions" contre ceux qui violent la loi. Elle recommande
également la promulgation d'une loi permettant de contrôler l'embauche des
domestiques.
Cette attitude est partagée par
l'UNICEF dont une représentante au Maroc, Rajae Msefer Berrada souligne "la
nécessité d'une loi qui interdise le travail domestique des enfants". "Nous
travaillons en collaboration avec le gouvernement marocain pour arriver à ce
but", a indiqué à l'AFP Mme Berrada. "Il faut mettre un terme à ce type de
travail dangereux", a ajouté la représentante de l'Unicef.
D'autres initiatives...
Pour lutter contre ce phénomène, la princesse Lalla
Meriem, la sœur aînée du roi Mohamed VI et présidente de l'Observatoire
national des enfants, a associé, depuis 2005, ses efforts à ceux des
associations en vue de mener une action contre la maltraitance des enfants,
y compris les petites bonnes. Le Maroc a ainsi mis au point une stratégie
pour promouvoir les droits des enfants, et la création d'un parlement des
enfants s'inscrit aussi dans ce contexte.
Par exemple, dans une déclaration au 3ème Congrès
régional de lutte contre la violence à l'encontre des enfants, tenu au
Caire, fin-juin, la princesse a annoncé la création d'un centre de référence
pour l'écoute et la prise en charge des enfants victimes de violences en vue
de leur assurer une défense juridique et une assistance psychologique
nécessaires.
Femmes libérées et petites bonnes
Au Maroc où il y a un embryon de classe moyenne qui se
dit porteuse de projet de société moderne et égalitaire, un phénomène
d’extrême exploitation infantile existe toujours, celui des petites bonnes.
Le plus honteux c’est qu’il s’agit souvent de fillettes n’ayant même pas
atteint l’âge de la puberté.
Si ce phénomène d’exploitation existait uniquement chez
quelques familles de la bourgeoisie traditionnelle habituées à la
ségrégation des campagnards, on pourrait digérer la chose. Le pire c’est que
la classe moyenne (ou plutôt les ménages à revenu moyen) composée de femmes
libérales enseignantes ou fonctionnaires qui se définissent comme «modernes»
pratique cela. Souvent les sévices infligés aux petites bonnes sont le fait
de la femme qui l’emploie, qui n’a d’autre sujet de discussion dans les
salons et même au bureau que «ma bonne a fait».
La racine du mal vient d’un archétype social car dans
l’inconscient collectif de la femme au Maroc, avoir une bonne est signe de
réussite sociale, de libération de l’aliénation au travail domestique qui
colle à la gente féminine depuis l’aube des temps. Surtout dans une société
patriarcale comme le Maroc. Par ailleurs, le spectre de la femme rivale
guette toujours notre maîtresse de maison qui voit dans la bonne, surtout si
elle est gâtée par la nature, une tentation possible pour son mâle. Ce qui
peut arriver réellement, la seule réaction possible c’est de rendre cette
petite bonne la plus laide possible pour la distinguer de ses propres
enfants et la rendre indésirable.
La situation de Casablanca
Le Haut commissariat au plan vient de publier une
enquête sur les filles domestiques à Casablanca, région qui connaît une
forte concentration de ces jeunes employées de maison. Les chiffres portent
essentiellement sur leurs conditions d'accueil et de travail. Réalisée par
sondage sur un échantillon de 529 filles domestiques, cette enquête a révélé
que ces filles travaillent chez des ménages, et résident, à proportions
quasi-égales, dans tous les types d’habitat. Par ailleurs, la grande
majorité des employeurs ignorent les préoccupations et les problèmes
concernant les filles qu’ils emploient.
L’enquête a avancé le nombre de petites bonnes âgées de
moins de 18 ans qui travaillent dans la région du Grand Casablanca. Elles
sont 22’940 domestiques, dont 59% âgées de moins de 15 ans. La grande
majorité de ces filles est issue du milieu rural. Elles appartiennent à des
familles nombreuses, et plusieurs sont orphelines de père. Cependant 20% de
filles trouvent un emploi à travers des intermédiaires, généralement à
travers des agences informelles.
Ce recours à un travail intervient à un âge très
précoce dans la mesure où l’âge moyen de la fille domestique se situe à 10
ans. Certaines de ces domestiques ont même déclaré être âgées de 5 à 7 ans.
Certaines familles emploient ces petites avec la meilleure bonne conscience
qui soit. «On a tiré cette fille du village. De toute manière, dans ce
village, il n'y a pas d'école. Par conséquent, elle n'aurait jamais été à
l'école. Au moins, là, elle mange et on lui apprend un peu quelque chose»,
déclare une employeuse. Cependant, l’écrasante majorité de ces domestiques
sont analphabètes, leur non-scolarisation est due essentiellement au manque
de moyens, au refus du tuteur, ou à l’éloignement de l’école.
Le second volet de l’enquête a porté sur les conditions
de travail de ces fillettes. Ces dernières continuent d’entretenir des
contacts avec leurs familles en recevant les visites de leurs parents, ou en
rendant elles-mêmes visite à ces derniers. Les parents se rendent au ménage
employeur essentiellement pour percevoir le salaire de leur fille, mais se
déplacent rarement pour s’enquérir de ses conditions de vie. En plus des
travaux ménagers, la majorité de ces filles se chargent également des
courses. «J’accomplis simultanément trois tâches: la garde des bébés, les
courses et l’accompagnement des enfants de l’employeur à l’école», se plaint
Sanaâ, une petite bonne âgée de 13 ans. Les filles domestiques sont les
premières à se lever et les dernières à se coucher. Une partie d’entre elles
ne bénéficie ni de congé annuel, ni de jours de repos, ni jours de fêtes. Le
montant de leur rémunération mensuelle reste malgré cela, globalement trop
faible.
Le témoignage d'Aïcha, 13 ans, domestique perdue dans Casablanca
Un père décédé, 7 frères et sœurs: Aïcha est l’aînée d’une famille pauvre
de la région de Ouezzane au Maroc. Quand une voisine a proposé pour elle à
sa mère un emploi de domestique en ville, la petite fille n’a pas été
consultée. La mère avait confiance et le ménage manquait d’argent: Aïcha
s’est retrouvée auprès d’une famille à Casablanca.
Aïcha était payée une misère. Au village, la voisine, spécialiste de ce
genre de placement et récupérant une commission au passage a trouvé une
seconde famille pour un salaire un peu meilleur. Mais les choses se sont
aggravées. Aïcha a été frappée, maltraitée. Elle a préféré fuir.
Seule dans Casablanca, sans repère, elle a finalement été arrêtée par la
police pour vagabondage. Incapable de donner le nom de son village
d’origine, elle a été envoyée auprès d’un procureur qui l’a placée dans un
centre de détention pour jeunes mineurs. Endroit fort peu épanouissant où se
côtoient sans distinction fillettes privées de famille et jeunes
délinquantes. C’est là qu’une ONG a entrepris d’aider Aïcha à retrouver sa
mère. C’est aujourd’hui chose faite grâce au patient travail accompli à
partir des quelques indications qu’Aïcha a réussi à donner. La jeune fille
vit aujourd’hui auprès de sa famille.
Pour elle, le cauchemar est terminé. Mais d’autres cas existent au Maroc.
Les témoignages d'Habiba et d'Hafida, deux anciennes "petites bonnes"
De petites mains toutes rouges et abîmées à force de
travailler de longues heures, le crâne rasé, des fillettes mal nourries et
mal logées, battues, ligotées et même brûlées sont autant de traces de
violences exercées sur les enfants domestiques au Maroc, et dénoncées à IPS
[Inter Press Service, NDLR] par Habiba Hamrouch, une ancienne
domestique.
"J'en ai vu de toutes les couleurs depuis que j'étais
placée en 1990 dans une famille comme bonne (domestique)", se rappelle
Habiba. "C'est un très mauvais souvenir et j'ai détesté mon père pour ce
qu'il a fait de moi, une pauvre petite bonne qui n'a droit à rien; j'avais
juste huit ans quand j'ai commencé à travailler".
Selon Habiba, le sort de ses deux sœurs n'était pas
meilleur car elles étaient également placées comme domestiques. "Ma mère,
une femme soumise (à son mari), ne pouvait rien faire, sauf pleurer en
silence car on était vraiment dans le besoin...", ajoute-t-elle, aujourd'hui
âgée de 22 ans et mariée.
"C'est scandaleux de voir de petites filles en âge de
scolarisation placées comme domestiques; leur place est sur les bancs de
l'école avec un livre entre les mains et pas une serpillière ou un balai
beaucoup plus grand que leur taille", déclare Fouzia Tawil, une activiste de
l'Association de défense des droits de la femme et de l'enfant, basée à
Casablanca. "Des petites filles malades et chétives sont toutes à la merci
de leurs bourreaux, entre la vaisselle, le ménage et la garde d'enfants;
leur enfance est volée", dit-elle, indignée, à IPS.
La contre-partie du soi-disant travail de ces
fillettes, est une misère payée à leurs parents. "Je n'ai jamais vu le petit
rond tout le temps que j'ai travaillé jusqu'à l'âge de 17 ans", affirme
Habiba qui a quitté ses employeurs pour se marier et vivre enfin une vie
comme elle en rêvait.
Aujourd'hui, Habiba a deux enfants, une fille de dix
ans qui va à l'école et un garçonnet de deux ans. "Ma petite Sanaa est ma
revanche, je ferai tout pour qu'elle fasse des études; moi-même, je suis des
cours d'alphabétisation pour pouvoir assurer un suivi à mes enfants", confie
Habiba à IPS, heureuse des résultats scolaires de sa fille qui passe en
classe supérieure avec une bonne moyenne.
Généralement et par pudeur, les fillettes n'osent pas
aborder le harcèlement sexuel dont elles sont souvent victimes, un problème
qui reste tabou, mais, Hafida Hosman a bien voulu en parler. Agée
aujourd'hui de 18 ans, elle raconte à IPS, avec une haine affichée, son
expérience chez ses ex-employeurs. "J'avais 14 ans quand ma mère m'a donnée
à une famille riche de Rabat; leur fils, un adolescent de 16 ou 17 ans,
usait de tous ses moyens pour abuser de moi en l'absence de ses parents sans
que je puisse me plaindre".
Hafida ajoute comme pour se libérer d'un lourd fardeau.
"Même son cousin, un sale morveux, ose me pincer les fesses à chaque fois
qu'il débarque à la maison. Ils étaient tellement gâtés que personne ne me
croira; et puis, ils sont les seigneurs et se permettent tout". Elle dit à
IPS qu'elle a pu se sauver avec l'aide d'une voisine.
Le témoignage d'une samsarate
Fatima Zénoul, une "samsarate" (femme intermédiaire qui
recrute les petites filles et les place dans des familles) bien connue au
quartier Takaddoum, une banlieue de Rabat, défend son travail comme elle le
qualifie. "Ma tâche se termine au moment où je place la bonne chez ses
employeurs; ce qui se passe après ne me regarde pas, mais elle est libre de
les quitter si cela ne répond pas à ses attentes, et je pourrais alors lui
chercher une autre famille et ça me fera une paie de plus" (30 dollars par
enfant placé), déclare-t-elle avec arrogance.
Sur les malheurs et violences que ces filles subissent,
Fatima répond sans aucun remords : "Si leurs parents ne se soucient pas de
leur sort, pourquoi je le ferai? Je ne suis pas responsable de ce qui leur
arrive, c'est un service rémunéré que je rends et c'est mon gagne-pain".
"Miseria", un livre-témoin
Une vingtaine d’histoires de victimes (petites bonnes
maltraitées ou enfants abandonnés) qui ont fortement marqué l’opinion
marocaine.
Ce livre a été motivé, notamment, par le sort des
femmes qui accouchent sans être mariées: si elles se risquent d’aller à
l’hôpital, elles sont arrêtées, jugées et condamnés à 3 à 6 mois de prisons
«pour prostitution». L’enfant est soit emprisonné avec la mère, soit confié
à l’orphelinat. L’autre solution pour les mères célibataires (presque
toujours rejetées par leur famille) est d’accoucher seule…
L’auteur «choquée par la façon dont la société
marocaine rejette les mères célibataires », a créé l'association Solidarité
féminine pour s'occuper de ces jeunes femmes que la loi considère comme des
prostituées et qui sont, pour la plupart, de "petites bonnes" abandonnées
après avoir été, souvent, abusées par l'un des hommes de la famille qui les
emploie. Au Maroc, le sujet est tabou ».
L’avocate: "80 % des femmes expulsées de chez elles
n’ont pas de revenus. Que voulez-vous qu’elles fassent ? Qu’elles se
prostituent ? On les y pousse. La répudiation est une catastrophe, une épée
de Damoclès sur la tête des femmes. Si l’on veut légiférer utilement, il
faut commencer par instaurer une vraie loi sur le divorce, une loi qui
protège la femme".
10, rue Mignard, quartier Palmier, Casablanca. Une
grande maison, siège de l’Association Solidarité féminine. Ici règne Aïcha
Ech Channa, grande et forte femme que rien ne décourage. Elle accueille les
femmes abandonnées; les petites bonnes violées puis jetées à la rue; celles
auxquelles un homme a promis le mariage avant de s’enfuir, laissant la
fiancée enceinte, les filles violées par un père ou un oncle; les femmes qui
avaient été répudiées sans le savoir et se retrouvent enceintes d’un enfant
illégal… »
En 1997 le livre a été traduit en arabe. En juin 1998,
Miseria reçoit le prix Grand Atlas 1998 pour le livre de témoignage, remis
par Edmonde Charles-Roux à l’ambassade de France à Rabat.
"Petites bonnes", un documentaire
Pendant plusieurs années, à Marseille, Hajiba et Soumia
ont été séquestrées et exploitées par des familles marocaines. Bruno Ulmer a
suivi ces deux jeunes filles, qui tentent aujourd'hui de reconstruire leur
vie.
Hajiba avait 16 ans quand elle est entrée illégalement
en France en 1999. Soumia, elle, avait 13 ans lorsqu'elle est arrivée pour
travailler chez sa tante. Pour ces deux jeunes Marocaines, ce voyage était
l'occasion d'aider financièrement leurs familles restées au pays et de
poursuivre leurs études. Un espoir qui a très vite tourné au cauchemar:
pendant trois ans, Hajiba a été séquestrée et exploitée par la famille
marocaine pour laquelle elle travaillait. Pour Soumia, le calvaire a duré
sept années durant lesquelles elle a enduré, en plus d'un travail harassant,
les coups de sa tante…
Grâce à l'association Esclavage Tolérance Zéro, Hajiba
et Soumia ont réussi à quitter les familles qui les exploitaient. C'est dans
cette association que Bruno Ulmer a rencontré les deux jeunes filles.
Pendant un an, il a regardé comment elles réapprenaient à vivre, à
reconstruire minutieusement leur identité.
Pour essayer de mieux comprendre ce qui se cachait
derrière leurs visages fermés, le réalisateur a pris le parti de les filmer
en gros plan. Leurs regards sont vides et tristes, leur peau marquée de
nombreuses cicatrices et traces des coups. Ces visages silencieux en disent
bien plus long sur ce qui s'est passé que la parole de ces jeunes femmes,
incapables de mettre des mots sur les souffrances qu'elles ont endurées.
Malgré tout, leur vitalité étonne. Hajiba parle
d'avenir avec un grand sourire rêveur, tandis que Soumia évoque avec
enthousiasme son futur appartement. Mais le combat est loin d'être gagné.
Car la plupart des "petites bonnes" sont malheureusement aussi les esclaves
sexuelles de leurs patrons. Hajiba et Soumia craignent que, parce qu'elles
ont perdu leur virginité, leurs familles ne les rejettent si elles rentrent
au Maroc. Victimes une première fois de leurs bourreaux, elles le sont une
seconde fois parce qu'elles sont obligées de rester en France, un pays qui
leur est étranger.
Les causes du phénomène des petites bonnes
Transformer une fille de 7 ans en source de rente
familiale au lieu de lui donner sa chance à l'école, voilà la première
violence (sociale) que subit la population étudiée. HRW ne s'attarde pas
trop sur ce qui se passe en amont, dans le rural. D'autres enquêtes
préalables, comme celle menée par Fafo et Save the Children en 2001, avaient
noté que « les filles et leurs parents considéraient le travail domestique
chez un employeur comme une alternative à l'école, non comme une activité
complémentaire ». Dans un atelier organisé par des associations de Droits de
l'enfant, « les petites bonnes citent souvent l'absentéisme des enseignants,
la violence en classe, comme les premières raisons qui les poussent à
quitter l'école et à se réfugier dans le travail », rapporte Lahcen Haddad.
HRW en prend note et ajoute que dans les douars, « la scolarisation des
mères, tout comme l'accès à l'eau potable et à l'électricité, réduisent de
15 % les chances des petites filles à devenir des bonnes en ville ». Et que
fait l'état ? Il prodigue à une infime minorité deux heures par semaine de
cours dans le cadre de l'enseignement informel. Un cache-misère. D'autant
que la Convention des droits de l'enfant adoptée par le Maroc stipule que
« le travail des enfants de moins de 14 ans n'est autorisé que par
intermittence, après l'école ». Certes, l'employeur refuse souvent de jouer
le jeu. Mais il revient aux autorités de l'y astreindre.
Le sociologue Mohamed Bouchtaoui explique que les
facteurs socio-économiques de ce phénomène sont nombreux. "Il y a d’abord la
pauvreté et l’abandon scolaire en milieu rural qui alimentent le marché du
travail domestique. Il y a aussi un facteur culturel, beaucoup de familles
favorisant les pratiques discriminatoires basées sur le sexe. Les filles se
voient confier traditionnellement les tâches domestiques. Le troisième
facteur est lié au vide juridique. Il n’existe toujours pas une loi qui
réglemente le travail domestique."
Sachant que ces filles ont souvent du mal à sortir du
cycle infernal de la dépendance matérielle, HRW estime qu'elles sont prises
au piège d'un système sans merci. Lequel ? “Celui de la mondialisation,
explique l'économiste Mehdi Lahlou. Puisque nous faisons partie des pays non
compétitifs qui emploient les enfants, à bas salaires, pour rester dans la
course”. L'explication est d'autant plus valide que les petites bonnes
représentent 72% des enfants qui travaillent dans les villes, selon une
étude gouvernementale.
Ces petites filles sont également prisonnières d'un
système d'intermédiaires. Les samsara sont les seuls contacts directs de ces
bonnes, mais puisqu’intéressés, ils ne peuvent les protéger des abus de
leurs employeurs. Même lorsqu'elles veulent fuir leur destin, les
intermédiaires leur brouillent les pistes et les empêchent de retourner chez
leurs parents.
Elles sont par ailleurs victimes d'un système
judiciaire défaillant et injuste. « Même lorsque des parents récupèrent une
fille battue, brûlée et mal en point psychologiquement, ils ne vont pas
porter plainte parce qu'ils considèrent cela comme une perte de temps »,
note Bencomo. Enfin, ces filles sont otages d'un système qui ne donne pas de
primauté à la législation et aux conventions internationales.
Recommandations: Que faire ?
L’intérêt du rapport de Human Rights Watch (HRW) est
qu'il énumère un ensemble de prédispositions à prendre d'urgence. Parmi
celles-ci :
- l'adoption des critères de l'Organisation
internationale du travail en vue d'éliminer les pires formes de travail des
enfants;
- la prévision de sanctions contre les employeurs qui
abusent des enfants;
- la ratification du Protocole international relatif à
la suppression du trafic des personnes;
- la mise en application des mêmes droits prévus pour
les jeunes travailleurs au profit des petites bonnes;
- l'autorisation des inspecteurs de travail d’aller
enquêter dans les maisons et d’appliquer des sanctions contre les employeurs
qui enfreignent la loi;
- l'application pour tous du droit à l'accès à l'école,
sans que les frais de scolarité ou autres formalités administratives
deviennent des obstacles;
- la création de ponts flexibles entre l'enseignement
informel et formel afin de permettre la réintégration des petites bonnes;
- la poursuite d'employeurs qui exploitent sexuellement
leurs petites bonnes.

Source des
informations:
article de Salma Daki du 23.01.2006
sur yabiladi.com;

www.emarrakech.info

www.telquel-online.com
www.maroc-hebdo.press.ma
article de
Sarah Touahri du 23.01.2007 sur

www.magharebia.com
ipsinternational.org; article de Mohamed AKISRA
du 15.06.2005 dans l'Economiste sur le site de
www.casafree.com;

www.marocinfo.net;
www.bibliomonde.com;

enfantsdelarue.blogspot.com
;
www.unicef.fr
Source des
photos:
www.unicef.fr

Référence du livre cité:
« Miseria », Aïcha Ech-Channa, 1996, 208 p., ISBN:
9981-838-44-4 (3e édition).

Référence du film documentaire:
"PETITES BONNES", Réalisateur Bruno ULMER, Producteur SON ET
LUMIERE, 2003, Catégorie Programme Unitaire, Genre Documentaire,

ARTE PRO,
www.artepro.com

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مُساهمةموضوع: رد: Les "petites bonnes"   Les "petites bonnes" I_icon_minitimeالإثنين 28 نوفمبر 2011, 18:47

Les "petites bonnes" Getfile «Tout ce qui m’importe, c’est de
ne pas faire vivre à mes filles le calvaire que j’ai enduré pendant
plus de 10 ans», l’aveu est celui de Nora, 24 ans, mère de deux
fillettes de deux et quatre ans. Sa croix, Nora la porte depuis l’âge de
10 ans lorsque, petite fille jouant encore à la poupée dans le petit
réduit qui servait de logement à sa famille, elle fut brutalement
arrachée à sa mère. Son père, petit agriculteur de son état a été obligé
de fuir la campagne où la sécheresse sévissait depuis quelques années
déjà. Installée dans une bourgade en banlieue casablancaise, la capitale
économique, il n’arrive pas à joindre les deux bouts. Il verra en sa
petite fille une issue de secours à ses soucis financiers. Il l’emmène
de force chez une semsara «intermédiaire» qui la placera dans une
famille pour servir de bonne à tout faire moyennant une poignée de
dirhams. «300 plus exactement», se souvient-t-elle. Depuis, Nora en a vu
de toutes les couleurs, les coups de sa patronne, les brûlures sur les
avants bras et le dos, le harcèlement sexuel du père de famille. Le
calvaire durera trois ans. «Je ne voyais mon père que toutes les fins de
mois. Il venait pour récupérer le salaire de misère (25 euros) dont je
ne voyais pas un sous vaillant », se rappelle Nora, les yeux embués de
larmes. Elle quitte ces employeurs et décide de trouver un autre boulot.
Mais cette fois-ci, la petite fille, endurcie, prend sa destinée en
main. Son salaire, elle sera la seule à en profiter. «Je choisissais
moi-même mes patrons et mon père obtempérait moyennant une part de ma
rétribution», explique la jeune femme. Depuis, grâce au concours
l'Association de défense des droits de la femme et de l'enfant, basée à
Casablanca, elle a appris à lire et écrire ainsi qu’un métier : la
pâtisserie. Des destins comme celui de Nora, elles sont des milliers à
le vivre au Maroc. Malheureusement, ça ne se finit pas toujours comme un
conte de fée.
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مُساهمةموضوع: رد: Les "petites bonnes"   Les "petites bonnes" I_icon_minitimeالإثنين 28 نوفمبر 2011, 18:48

Au Maroc, bien que le travail des enfants est interdit, de nombreuses
familles ont recours aux services des « petites bonnes ». Le royaume
n’en compterait pas moins de 60.000.
Souvent torturées, leurs employeurs restent impunis. Face à ce
phénomène,
les autorités marocaines doivent préparer et appliquer un projet de loi
très sévère à l'égard de tous les couples qui embauchent des petites
filles chez eux.
Les "petites bonnes" 2Q== Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcQXtbigcdRmmABdmhK3P_hNpXEsVRjy7XC8bFGjxkvMAfeWgKC9RA Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcRCfemiZZi1213nL-Dg1wuPCV21EwTvrvv60gpTTTAxgaOtFbdcGA Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcQDJ0M4SfZCLXu_tFD49yIEmLP9PBLwEYNrVPFQDd-Bfdi9YCQyCw Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcTCVSH5YsOe0ugBu4tG9bJXC1P6S50ApSzyo9PW_jruCt9MRcZ-2A Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcRC8F8oWlGe8h0waC8gFYolTVPOgpdGrC_OyyOIfYdsewpecm_s Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcSPxThHte-OMnhs9R9U3dE9CLHitvSZjAy8rSEZ3-pPkc55Aisf_Q Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcQb4ssQVe6ELvsCobqXgtXsh7j6fdzZ-LnJ5QoZZIYFzzqnLqqD Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcQR9K1WwNGkdg01eNIWC82rXHUOto-F-zBCk7-N5-6iFCNQFsig Les "petites bonnes" Zineb Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcSTQ0vPkSOq634oWhleTM9BuPn0WqxuEO_AizFf_WeVWKK-BpBIog Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcQGq7BKds-RLcTGmmxfuMQrCUBHpqGQpQRFQIhQYDZzWiuucMiL Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcRokoNgX7WdKNQbVbBbzxPywuu8qCWbbL-3SBBuM6IZqYXIcPLlcQ Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcQCNSukvmkUHFH6KMnz09Re21M3oxML73SFjwy5JeJe5J-Y_d4i Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcRJPPlWfVhTSV8yXqXrL2Yxz_3BsSqUGrwca5AakqGNfY3LMK16 Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcSN4ByZQ0fP6DVxJAoUVfPA4O_Wt5whqnyAqJpF8-z4uf2ZWq-OmQ
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مُساهمةموضوع: رد: Les "petites bonnes"   Les "petites bonnes" I_icon_minitimeالإثنين 28 نوفمبر 2011, 18:49

Une petite bonne de 10 ans maltraitée et abusée
Les "petites bonnes" Images?q=tbn:ANd9GcRJPPlWfVhTSV8yXqXrL2Yxz_3BsSqUGrwca5AakqGNfY3LMK16
Ramenée depuis Sidi Slimane par l’un de ses parents pour
être bonne au sein de son foyer à Nador, la petite Chaymaâ Zriouel (10
ans) se trouve déjà depuis le 22 octobre à l’hôpital Hassani de Nador
dans un état grave.

Elle a été admise pendant trois jours au service de réanimation,
avant de passer au service de chirurgie pour enfants où elle est
actuellement alitée. La raison de ce long séjour à l’hôpital : violence,
brutalité et abus sexuel dont elle a fait l’objet de la part de son
parent (cousin du côté paternel) et sa femme.

Selon l’Association du Rif pour les droits humains (ARDH) qui suit de
près cette affaire, la victime qui travaillait contre une rémunération
mensuelle, avait cessé de contacter sa mère par téléphone, le couple ne
répondait plus aux appels téléphoniques.

Dans une déclaration faite en guise de témoignage adressée à l’ARDH,
la petite fille a subi divers sévices et de multiples pratiques de
maltraitance de la part de ses deux « bourreaux ».

A un certain moment, son lot quotidien était constitué de coups
assénés par la femme de son cousin qui procédait également à la brûlure
de plusieurs parties sensibles de son corps avec des outils ménagers ou
des cigarettes. Le mis en cause n’hésitait pas, selon le témoignage de
la victime, à abuser de la fillette, en absence de sa femme, actes
certifiés par l’hôpital provincial.

Son sadisme ne se contentait pas de ces actes odieux, puisqu’il
obligeait la victime à fumer. Tout cela a entraîné un traumatisme grave,
ce qui a poussé l’ARDH à interpeller le procureur du Roi près le
tribunal de première instance à Nador, à soumettre la petite enfant aux
soins d’un psychiatre spécialisé, surtout que lors de son séjour, la
victime a été négligée des services de l’hôpital Hassani de Nador.

Libération - Nouri Zyad
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مُساهمةموضوع: رد: Les "petites bonnes"   Les "petites bonnes" I_icon_minitimeالإثنين 28 نوفمبر 2011, 18:50

La petite bonne maltraitée à Casablanca
La femme qui employait la petite Fatima a été condamnée lundi par le
tribunal de première instance d’Aïn Sebaâ à un an de prison ferme et une
amende de 500 DH. Pour la partie civile, ce verdict est injuste.
Le tribunal de première instance d’Aïn Sebaâ a rendu lundi 30 août son
verdict dans l’affaire de la petite Fatima. La femme qui employait la
jeune fille a été reconnue coupable d’actes de tortures et a été
condamnée à un an de prison ferme et une amende de 500 DH. Cette peine a
été assortie de 1 DH symbolique pour la partie civile composée de six
associations (l’association Insaf, l’Organisation marocaine des droits
humains, l’Association marocaine des droits humains, le Forum des
Alternatives Sud Maroc, l’association Bayti, l’association Solidarité
Féminine). La défense de la victime a plaidé pour le placement de la
petite fille dans un foyer d’accueil. «Fatima a besoin de protection et
d’un suivi psychologique après ce qu’elle a enduré. Les avocats de notre
association ont présenté une demande pour le placement de Fatima dans
une structure d’accueil. Mais la demande a été refusée par le juge. Nous
avons fait appel pour qu’elle soit placée dans un lieu sûr, loin de
toute persécution» affirme à ALM Nabila Tbeur, directrice de
l’association Insaf. Pour Meriem Kamal, coordinatrice d’IInsaf, «Rien ne
pourra compenser ce qu’a vécu cette petite fille. On ne peut continuer à
tolérer ce genre de violences. Le plus important à présent est de
protéger Fatima qui a été violentée physiquement et atteinte
psychologiquement». Pour sa part, la défense de l’accusée, poursuivie
pour «agression préméditée, coups et blessures à l’encontre d’une
mineure», avait sollicité les circonstances atténuantes pour l’accusée
en appuyant sa requête par un certificat médical attestant que la
victime était en parfaite santé et ne souffrait d’aucune lésion grave.
Mais les photos prises par la police judiciaire confirment les abus dont
Fatima a été victime. Sur son corps apparaissent des marques de
violences physiques répétées à savoir des lésions traumatiques étendues
sur tout le corps y compris l’appareil génital, des ecchymoses et des
abrasions cutanées provoquées par des morsures, des brûlures et des
coups de ceinture. L’accusation retenue a porté sur les articles de 401 à
411 du Code pénal liés à la maltraitance d’un mineur. Le représentant
du ministère public a déclaré que Fatima présentait des traces de
tortures visibles, requérant l’application de la peine maximale prévue
dans ce cas. Une peine qui a suscité de vives réactions du côté des
associations qui se sont portées partie civile. «La sanction a été
prononcée selon le code pénal en tenant compte de la maltraitance
qu’elle a subie. Cela dit, aucune sentence n’est en mesure d’effacer ce
que cette petite fille a subi. Fatima aura des séquelles toute sa vie.
Cette peine constitue un exemple. C’est une privation de liberté pour
une femme au foyer qui a deux enfants. Il faut à présent une loi
spécifique qui pénalise le travail domestique des petites filles de
moins de 15 ans», indique Mme Tbeur. Du côté de l’Organisation marocaine
des droits de l’Homme (OMDH), c’est le choc. «Quand j’ai appris la
nouvelle, ce fut un véritable choc. J’ai accueilli ce verdict comme une
injustice. On ne peut accepter que nos filles soient traitées de la
sorte. Dans cette affaire, si les dispositions légales sont telles,
d’autres actions et dispositions doivent être prises contre la violence à
l’égard des enfants», déclare Amina Bouayach, président de l’OMDH. Pour
l’association Solidarité Féminine (ASF), il s’agit d’une peine
insuffisante. «Cette femme a agi avec cruauté et a exploité de manière
inhumaine la petite Fatima. Cette peine reste insuffisante. La partie
civile compte faire appel. Mais le véritable problème réside en
l’absence d’une loi qui protège les enfants», affirme Laila Majdouli,
secrétaire générale adjointe et membre fondateur de l’ASF. Pour Mme
Majdouli, l’attitude du père de Fatima est condamnable. «Le père de
cette jeune fille est censé lui apporter protection et réconfort et au
lieu de cela, il a signé un désistement écrit de toute poursuite avant
même de s’assurer de l’état de santé de sa fille. Il n’est pas digne
d’être son père. La seule chose qui l’intéresse c’est l’argent. A aucun
moment, il n’a fait preuve d’amour envers son enfant. C’est une honte»,
dit-elle. L’affaire de la petite Fatima réitère l’urgence d’un cadre
juridique qui pénalise et sanctionne sévèrement le travail domestique
des petites filles. Les associations appellent les différents
intervenants institutionnels et sociaux à prendre les mesures
nécessaires à la protection des enfants contre l’exploitation dans le
travail domestique et contre les abus dont ils sont victimes. Fatima
n’est qu’un cas parmi les milliers de petites filles à qui on a volé
leur enfance et violé leur innocence.
Par : Laila Zerrour
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مُساهمةموضوع: رد: Les "petites bonnes"   Les "petites bonnes" I_icon_minitimeالأربعاء 30 نوفمبر 2011, 08:31

oui Mr berri c'est la verite dans le maroc
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Les "petites bonnes"
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